Dans une tribune diffusée sur les réseaux sociaux, Lubaya Claudel-André, Jean Jacques Lumumba, Seth Kikuni et Bienvenu Matumbo alertent sur un prétendu « deal Tshisekedi-Trump » qu’ils présentent comme un bradage des ressources naturelles de la RDC. Pourtant, à ce jour, aucun accord n’a été élaboré, signé, ni même rendu public. Comment, dès lors, dénoncer un troc jusque-là inexistant ? L’attaque, qui cible nommément la famille Tshisekedi, personnalise à outrance un dossier supposé d’État entre Kinshasa et Washington. Sous les oripeaux d’un patriotisme galvaudé, les signataires révèlent moins une crainte pour l’intérêt national qu’une obsession de nuire politiquement à un pouvoir dont l’action gêne. Une posture intellectuellement fragile, qui sacrifie la vérité sur l’autel du ressentiment.
Dans une tribune publiée, notamment sur les réseaux sociaux, co-signée par le député honoraire Lubaya Claudel-André, Jean Jacques Lumumba — étiqueté militant anti-corruption —, l’entrepreneur politique Seth Kikuni et l’activiste de la Lucha Bienvenu Matumbo, les signataires dénoncent ce qu’ils qualifient de « deal Tshisekedi-Trump », qu’ils présentent comme un bradage des ressources naturelles de la République démocratique du Congo, en pointant du doigt la famille Tshisekedi.
Ils affirment sans ambages que « pour parvenir à ses fins, le président Tshisekedi semble prêt à tout, y compris à marchander par des accords obscurs, la survie de son pouvoir avec l’administration Trump par le troc des ressources naturelles tant convoitées de la RDC… » Une phrase lourde de soupçons mais légère de preuves.
En réalité, ce réquisitoire s’illustre moins par la rigueur de son argumentaire que par l’acharnement qu’il dissimule mal sous les oripeaux d’un patriotisme de façade. Le titre même de la tribune, qui s’en prend directement à la famille Tshisekedi, trahit une volonté manifestée de personnaliser un débat censé porter sur une éventuelle entente entre deux États souverains. Où se situe donc la « famille Tshisekedi » dans une affaire qui relèverait d’abord d’une dynamique institutionnelle entre la RDC et les États-Unis ? La confusion ainsi entretenue révèle plus une stratégie de manipulation de l’opinion qu’un véritable souci d’éthique publique.
Dès lors, plusieurs questions s’imposent avec acuité : comment, intellectuellement, peut-on conclure au bradage des ressources d’un accord qui n’est ni élaboré, ni signé, encore moins publié ? Et comment affirmer, sans sourciller, que cet hypothétique partenariat avec Washington trahit les intérêts congolais alors que les pourparlers n’ont produit aucun document officiel ? Le procès d’intention semble prématuré, sinon quelquefois fallacieux.
De l’avis de bon nombre d’observateurs, cette posture accusatoire repose sur une forfaiture intellectuelle. En effet, il n’existe à ce stade aucun accord formel qui justifierait de telles alarmes. Ce procès est donc moins orienté vers la protection des ressources naturelles que vers la politique de sabotage. Une stratégie classique, utilisée jusqu’à la corde, qui consiste à peindre en noir toute initiative venant d’un pouvoir honnête, fût-elle encore à l’état de discussion.
Pour Maître Honoré Mvula, président national du parti Force des Patriotes, l’attitude des auteurs de cette tribune traduit une malhonnêteté foncière. Selon lui, ce qui irrite réellement les signataires, ce n’est pas l’éventualité d’un accord entre Kinshasa et Washington, mais plutôt la crainte que ce rapprochement ne reconfigure les rapports de force en faveur du pouvoir congolais. Une perspective insupportable pour certains.
Et Honoré Mvula de s’interroger : « Les détracteurs de cette démarche doivent, en toute conscience, se poser la question suivante : entre les intérêts de la RDC et leur animosité envers Tshisekedi, qu’est-ce qui doit primer ? » Avant de conclure, avec force : « Ceux qui crient au scandale aujourd’hui sont ceux qui ont vendu la RDC hier. Félix Tshisekedi ne troque pas les ressources du pays, il les protège. L’ère des deals obscurs est révolue ! »
Ainsi, loin d’éclairer le débat, cette tribune semble surtout œuvrer à obscurcir les enjeux. Une chose est sûre : la souveraineté nationale ne peut s’édifier sur des campagnes de suspicion dénuées de fondement.
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