73.38 F
Kinshasa
25 novembre, 2025 - 02:22:08
Image default
La uneCoopérationFlash InfosPolitiqueSécurité

Malgré le retrait de l’Angola du dossier RDC-Rwanda : Tshisekedi chez Lourenço, cap sur une concertation régulière entre Kinshasa et Luanda

Dans un contexte où les tensions dans l’est de la RDC demeurent vives et où l’équilibre diplomatique régional reste fragile, le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a effectué, mercredi 26 mars, une visite à Luanda pour s’entretenir avec son homologue angolais João Lourenço. Ce déplacement intervient dans un contexte marqué par le retrait récent de l’Angola du rôle de médiateur officiel entre Kinshasa et Kigali, mais aussi par la volonté manifestée des deux chefs d’État de préserver une entente stratégique au service de la paix régionale. Loin d’un simple acte protocolaire, cette visite a réaffirmé la solidité des relations entre la RDC et l’Angola, fondées sur une vision partagée de la stabilité, du dialogue africain et de l’intégration continentale. Par-delà les responsabilités ponctuelles, Kinshasa et Luanda s’inscrivent dans une dynamique de concertation régulière, réaffirmant leur rôle central dans la recherche de solutions africaines aux crises africaines.

Par-delà les turbulences diplomatiques régionales, Kinshasa et Luanda réaffirment une proximité stratégique et un respect mutuel qui transcendent les responsabilités ponctuelles. La visite du président Félix Tshisekedi à Luanda, moins de deux semaines après le retrait officiel de l’Angola du rôle de médiateur entre la RDC et le Rwanda, sonne comme un rappel limpide : les liens entre les deux capitales reposent sur une vision commune de la stabilité et de l’intégration africaine.

La rencontre, tenue mercredi 26 mars dans la capitale angolaise, a mis en lumière la constance d’un dialogue de haut niveau entre le président congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et son homologue angolais João Lourenço, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine. Loin d’une quelconque crispation consécutive à l’évolution du processus de médiation, les deux chefs d’État ont réaffirmé « les bonnes relations » entre leurs pays, dans un esprit de confiance et de coopération renforcée.

Le message est clair : l’Angola, bien que ne portant plus la charge directe de la facilitation entre Kinshasa et Kigali, demeure un acteur central dans la dynamique de paix régionale. À ce titre, Luanda s’engage à « maintenir une concertation et des consultations régulières » avec la RDC, dans le cadre de ses responsabilités continentales actuelles. C’est là un choix diplomatique réfléchi, guidé par la nécessité d’agir avec efficacité tout en respectant les équilibres institutionnels de l’Union africaine.

Cette posture n’efface ni les frustrations passées ni les défis persistants. Il y a quelques mois à peine, une rencontre prévue à Luanda entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame s’était soldée par l’absence du dirigeant rwandais, sur fond d’exigences inacceptables pour Kinshasa. Plus récemment, ce sont les rebelles du M23, soutenus par Kigali, qui ont boudé une réunion pourtant acceptée par la partie congolaise dans le cadre du processus de Luanda. Deux revers diplomatiques consécutifs qui ont conduit l’Angola à réévaluer son rôle, sans jamais renoncer à sa volonté de paix.

Dans ce contexte, le sommet conjoint des chefs d’État de la SADC et de l’EAC, ayant abouti à la fusion des processus de Luanda et de Nairobi, marque une étape importante. Un panel restreint de cinq facilitateurs a été désigné pour définir une feuille de route commune, articulée autour du dialogue politique, de la prévention des escalades militaires, et d’un mécanisme crédible de vérification du cessez-le-feu. Ce nouvel agencement régional ne met pas fin à l’influence angolaise ; il en redistribue les modalités, au profit d’une approche plus collégiale et plus inclusive.

Dans l’ombre, le Qatar poursuit un rôle de facilitateur discret mais non négligeable. La récente entrevue entre Tshisekedi et Kagame à Doha, bien qu’en dehors du cadre angolais, démontre que les initiatives bilatérales peuvent encore trouver des passerelles.

Ce qui reste, au-delà des formats, c’est la relation politique forte entre la République démocratique du Congo et l’Angola. Une relation façonnée par l’histoire, consolidée par la géographie, mais surtout portée par une volonté commune de faire prévaloir la voix de l’Afrique dans la résolution des crises qui la traversent.

En somme, si la médiation change de visage, la fraternité reste. Et entre Kinshasa et Luanda, l’avenir diplomatique s’écrit toujours à deux.

Infos27

ça peut vous intéresser

Laisser un Commentaire

Infos27.CD utilise des cookies pour améliorer votre expérience utilisateur. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En Savoir Plus