Dans une conjoncture régionale marquée par la persistance de l’insécurité dans l’Est et la compétition des puissances étrangères sur le terrain économique, la République démocratique du Congo accueille un signal fort venu de Washington. En recevant Massad Boulos, Conseiller Afrique du Président américain Donald Trump, Félix Tshisekedi engage la RDC dans une séquence diplomatique à double portée : consolider la paix par la coopération stratégique et transformer les ressources congolaises en levier de développement partagé. Entre réalisme géopolitique et ambition de souveraineté, Kinshasa veut tracer sa propre voie. Et le message de la délégation américaine est sans ambiguïté : les États-Unis veulent la fin de la guerre.
C’est à la Cité de l’Union Africaine que le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a reçu ce jeudi 3 avril 2025 une délégation américaine de haut niveau conduite par Massad Boulos, Conseiller Principal pour l’Afrique du Président américain Donald Trump. Cette visite intervient dans un contexte où la RDC intensifie sa diplomatie pour mettre fin à l’insécurité qui ronge sa partie orientale, tout en consolidant ses partenariats économiques stratégiques.
Aux côtés de Mme Corina Sanders, Secrétaire d’État adjointe pour les affaires africaines, et de M. Dan Dunham, Directeur Afrique du Conseil National de Sécurité américain, M. Boulos est arrivé avec des mots pesés et des perspectives claires. S’exprimant en français à l’issue de son entretien avec le Chef de l’État, le Conseiller de Donald Trump n’a pas usé de langue de bois.
« Vous avez entendu parler d’un accord sur les minéraux. Nous avons pris connaissance de la proposition de la RDC, et je suis heureux d’annoncer que le Président et moi avons convenu d’une voie à suivre pour son élaboration », a-t-il déclaré, saluant l’approche proactive du Président Tshisekedi.
Ce propos, chargé de pragmatisme et d’ouverture, laisse entrevoir une volonté partagée de construire une coopération économique plus équitable. L’homme d’affaires devenu diplomate ne cache pas sa vision : faire des ressources congolaises un moteur de développement pour les deux pays, à condition que les règles du jeu soient claires.
« Je me réjouis de collaborer avec le Président Tshisekedi et son équipe pour établir une relation plus profonde qui profite au peuple congolais et au peuple américain », a-t-il poursuivi.
« Il s’agit d’investissements de plusieurs milliards de dollars. Il s’agit d’emplois, de transfert de connaissances et d’infrastructures. Il ne peut y avoir de prospérité économique sans sécurité ».
Cette dernière phrase sonne comme un rappel lucide de l’équation congolaise : sans paix, point de progrès. Et c’est sur ce terrain, hautement sensible, que l’émissaire de la Maison Blanche a tenu à réaffirmer l’engagement de Washington.
« Nous souhaitons une paix durable qui affirme l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC, et qui projette les bases d’une économie régionale florissante. » Une déclaration qui tombe à point nommé, alors que l’Est du pays reste en proie à des agressions armées récurrentes, dont les ramifications régionales interpellent l’ensemble de la communauté internationale.
Le message est clair : l’administration Trump, dans sa nouvelle configuration, entend jouer un rôle actif sur le continent africain, et en particulier en RDC. Ce retour visible des États-Unis dans le jeu diplomatique régional coïncide avec une volonté d’équilibrer l’influence grandissante d’autres puissances, notamment asiatiques.
Au terme de cette rencontre, ce sont deux axes de coopération qui se dessinent : la sécurité comme préalable non négociable, et le développement économique comme horizon partagé. Reste à voir comment ces intentions se traduiront en actions concrètes, sur le terrain, au bénéfice des populations congolaises souvent oubliées par les logiques de pouvoir.
Dans ce ballet des diplomaties, la RDC veut jouer sa partition avec fermeté. En recevant l’émissaire de Donald Trump, Félix Tshisekedi affirme son ancrage dans un partenariat basé sur la transparence, la stabilité, et la souveraineté retrouvée.
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