Le 9 avril 2025, au dernier jour du 14ᵉ AIM Congress à Abu Dhabi, une certitude a émergé : la République démocratique du Congo n’est plus un simple acteur parmi d’autres. Dans le domaine des mines et de la transition énergétique, elle s’est imposée comme le futur géant africain des investissements. Une ambition portée haut et fort par une délégation déterminée, emmenée par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka. L’événement parallèle organisé par l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI) n’avait rien d’un exercice routinier. Face à une salle comble, où se mêlaient investisseurs internationaux, décideurs stratégiques et représentants institutionnels, la RDC a livré une présentation de haute tenue, résolument tournée vers l’avenir. Une démonstration de force, mais aussi de vision.
En exposant ses atouts, la RDC a rappelé une vérité géologique autant que stratégique : avec ses réserves colossales de cobalt, de lithium, de cuivre et de terres rares, elle détient une part essentielle des ressources critiques pour la transition énergétique mondiale. Batteries électriques, énergies renouvelables, infrastructures du futur : aucune de ces filières ne peut aujourd’hui se passer du sous-sol congolais.
Pourtant, au-delà des matières premières, c’est un nouveau récit que la délégation a voulu imposer. Celui d’une RDC qui ne se contente plus d’exporter ses richesses brutes, mais entend désormais capter la valeur ajoutée, attirer les industries de transformation et construire des partenariats équilibrés.
Une offensive diplomatique et économique
La Première ministre Judith Suminwa Tuluka a donné le ton dès son intervention d’ouverture. Calme, précise, visionnaire, elle a plaidé pour un investissement « responsable et durable » dans un pays en pleine mutation économique et institutionnelle. Autour d’elle, des intervenants de premier plan — ministres, chefs d’agences stratégiques, responsables de projets majeurs — ont décliné avec méthode les réformes entreprises pour sécuriser les investissements, assainir le climat des affaires et garantir la transparence.
Infrastructure énergétique, fiscalité attractive, incitations spécifiques dans le secteur des mines stratégiques : chaque dossier a été présenté avec rigueur, chiffres et projections à l’appui. Une attention particulière a été portée aux projets intégrés, liant extraction, transformation locale et exportation, signe d’une volonté affirmée de rompre avec les modèles extractivistes du passé.
Un message clair au monde des affaires
Le succès de ce side-event n’a pas tardé à se mesurer. Discussions informelles, échanges de cartes, prémices d’accords de principe : les investisseurs présents n’ont pas caché leur intérêt. Abu Dhabi, capitale des ambitions énergétiques, a été le théâtre d’une rencontre entre la soif mondiale de minerais stratégiques et l’offre nouvelle d’un pays décidé à reprendre la main sur son destin économique.
La RDC a également mis en avant ses partenariats régionaux et internationaux, soulignant sa volonté de s’intégrer aux chaînes de valeur mondiales tout en favorisant un développement local inclusif. Une approche qui séduit, à l’heure où l’opinion mondiale réclame une transition énergétique plus éthique et mieux partagée.
Au sortir du 14ᵉ AIM Congress, un constat s’impose : la RDC ne veut plus être la victime passive des convoitises internationales. Elle veut devenir l’architecte de son avenir. En s’affirmant comme un pivot incontournable de la transition énergétique, elle se donne les moyens d’attirer non seulement des capitaux, mais aussi des partenaires respectueux de ses aspirations souveraines.
Pour réussir ce pari, le pays devra poursuivre sans relâche ses réformes, garantir la stabilité politique, et faire preuve d’une gouvernance exemplaire. Le chemin est exigeant. Mais pour qui a vu à Abu Dhabi l’assurance tranquille de la délégation congolaise, il ne fait guère de doute que la RDC, forte de son potentiel et de sa nouvelle détermination, s’avance résolument vers un nouveau chapitre de son histoire économique.
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