La tenue du Conseil des ministres en province, sous l’égide du président Félix Tshisekedi, traduit la volonté des autorités congolaises de rapprocher l’action publique des réalités locales.
La Première ministre de la République démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa Tuluka, est arrivée à Lubumbashi dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 avril pour participer à la 40ᵉ réunion du Conseil des ministres, présidée par le chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Son avion a atterri peu après minuit à l’aéroport international de la Luano, au terme d’une journée dense à Kinshasa marquée par plusieurs engagements institutionnels.
Accueillie par les autorités provinciales du Haut-Katanga, Mme Suminwa a réaffirmé, par sa présence, l’importance de la collaboration entre le pouvoir central et les échelons décentralisés. Cette réunion délocalisée du Conseil des ministres s’inscrit dans une démarche de gouvernance dite de proximité, amorcée depuis le premier mandat du président Tshisekedi et réaffirmée dans le programme du nouveau gouvernement.
Nommée en avril 2024, la cheffe du gouvernement congolais s’est donné pour priorité de renforcer l’efficacité administrative à travers le territoire, en misant sur la décentralisation et le développement équilibré des provinces. La tenue du Conseil des ministres à Lubumbashi s’inscrit ainsi dans le 5ᵉ pilier de son programme d’actions, consacré à la consolidation des institutions provinciales et à l’amélioration des services déconcentrés.
Outre sa dimension symbolique, cette réunion traduit une volonté politique de faire participer les provinces aux grandes orientations nationales. Lubumbashi, deuxième ville du pays et capitale économique du sud-est minier, incarne ces enjeux à la croisée des problématiques industrielles, sociales et sécuritaires.
Le gouvernement Suminwa entend également accélérer les réformes dans un contexte marqué par la persistance de tensions dans l’est du pays. Kinshasa accuse Kigali de soutenir les groupes armés qui y sévissent, ce qui continue d’alimenter l’instabilité régionale. En réponse, l’exécutif renforce ses efforts en faveur du rétablissement de l’autorité de l’État et de la paix dans les zones en crise.
Dans cette perspective, la présence de l’ensemble de l’exécutif national à Lubumbashi vise à réaffirmer l’unité du pays et à faire des provinces des relais incontournables de l’action publique. Une dynamique appelée à se poursuivre, alors que la Première ministre multiplie les signaux d’une gouvernance plus connectée aux besoins des citoyens.
De Pitshou Mulumba (Envoyé Spécial à Lubumbashi)