La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda doivent signer ce vendredi 25 avril 2025 à Washington une déclaration de principes sur la paix, a annoncé l’Agence congolaise de presse (ACP) sur son compte X. Le texte, porté par les ministres des affaires étrangères des deux pays, Thérèse Kayikwamba Wagner pour Kinshasa et Olivier Nduhungirehe pour Kigali, vise à poser les bases d’une coopération bilatérale renouvelée dans un contexte de tensions persistantes dans l’est de la RDC.
Ce rapprochement diplomatique inédit intervient dans un climat encore marqué par des accusations mutuelles, notamment sur le soutien présumé de Kigali au groupe armé M23, actif dans les provinces du Nord-Kivu. La région, instable depuis les années 1990, reste le théâtre de violences récurrentes malgré les efforts de pacification menés par divers partenaires régionaux et internationaux.
La déclaration qui doit être paraphée ce vendredi entend renforcer « la stabilité et la coopération transfrontalière » et amorcer une dynamique de confiance entre les deux capitales. Selon des sources diplomatiques, elle pourrait également prévoir un mécanisme conjoint de suivi et une reprise des échanges sécuritaires suspendus depuis fin 2021.
Cette initiative s’inscrit dans la foulée de l’accord de trêve annoncé le 23 avril à Doha entre Kinshasa et le mouvement rebelle M23. Négocié sous médiation qatarie, ce texte engage les deux parties à œuvrer pour un arrêt immédiat des hostilités et la préparation d’un cessez-le-feu durable. Il s’agit du premier document conjoint signé depuis la résurgence du M23 en 2021.
La perspective d’une double désescalade, diplomatique et militaire, suscite une prudente attente dans les milieux diplomatiques et au sein de la société civile congolaise. « Nous accueillons avec espoir toute initiative visant à faire taire les armes, mais l’expérience nous oblige à la vigilance », a réagi jeudi un membre du Réseau pour la réforme du secteur de sécurité (RRSS), basé à Goma.
Washington, qui accueille la signature, joue depuis plusieurs mois un rôle discret mais actif dans la facilitation des discussions, aux côtés du Qatar et d’autres partenaires africains. Reste à savoir si cette séquence diplomatique permettra de poser les jalons d’une sortie de crise durable dans une région où les accords de paix passés ont souvent été balayés par les réalités du terrain.
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