La Division provinciale de la santé de Butembo a annoncé, lundi 28 avril, avoir recensé depuis février onze cas suspects de fièvre charbonneuse, principalement dans la zone de santé de Lubero. Des analyses sont en cours pour confirmer ces cas humains, alors que la consommation de viande non inspectée est pointée du doigt.
La menace sanitaire gagne du terrain dans le Nord-Kivu. La Division provinciale de la santé (DPS) de Butembo a indiqué, lundi 28 avril, lors d’une conférence de presse, avoir identifié onze cas suspects d’anthrax – ou fièvre charbonneuse – depuis février 2025. Majoritairement localisés dans la zone de santé de Lubero, ces cas font l’objet d’analyses en laboratoire pour établir un diagnostic définitif.
Mumbere Luhavo Damulu, point focal du programme national de communication pour la promotion de la santé à la DPS de Butembo, a précisé que des animaux, également atteints de symptômes compatibles avec l’anthrax, ont été recensés dans le territoire concerné. « Des animaux malades sont décédés et ont été incinérés conformément aux protocoles sanitaires. Nous avons enregistré au moins 11 cas humains avec un décès. Tous les éléments ne sont pas encore rassemblés pour confirmer l’anthrax, mais des prélèvements ont été envoyés en laboratoire », a-t-il détaillé.
La fièvre charbonneuse est une zoonose potentiellement mortelle, transmissible à l’homme par contact avec des animaux infectés ou par inhalation de spores présentes dans l’environnement. Les symptômes recensés chez les patients – éruptions cutanées, fièvre, difficultés respiratoires, douleurs abdominales et diarrhée sanguinolente – correspondent aux manifestations cliniques typiques de la maladie.
Face au risque d’une propagation de la maladie, la DPS invite la population à faire preuve d’une vigilance accrue et déconseille fermement la consommation de viande provenant d’animaux morts ou non contrôlés par les services vétérinaires. Les professionnels de santé sont également appelés à renforcer la surveillance et à signaler rapidement tout cas suspect.
Dans une région déjà fragilisée par les crises sécuritaires et humanitaires, l’apparition de foyers de fièvre charbonneuse rappelle la vulnérabilité persistante des systèmes de santé aux épidémies. Les autorités sanitaires locales assurent suivre de près la situation, en coordination avec les services vétérinaires et les organisations partenaires, afin de contenir tout risque de flambée épidémique.
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