Une inquiétude grandissante étreint Kinshasa. Ce qui, il y a encore quelques jours, semblait relever du fantasme ou du bruit de fond devient un scénario pris au sérieux jusque dans les sphères les plus proches de la présidence. Des indices concordants, une arrestation retentissante, et désormais une parole politique qui brise le silence : la République démocratique du Congo serait-elle en proie à un complot visant à décapiter son sommet institutionnel ?
L’interpellation du général Christian Tshiwewe, ex-patron de l’armée congolaise, jette une ombre longue et inquiétante. Ancien homme de confiance du chef de l’État, désormais soupçonné d’avoir participé à une entreprise d’élimination physique du président Félix Tshisekedi. Le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, ne s’est pas contenté de demi-mots : « Il ne l’a pas nié », a-t-il lancé, évoquant une trahison froide, préméditée.
Mais de quoi parle-t-on exactement ? D’un coup de force silencieux ? D’un scénario d’assassinat politique ? D’une conjuration au sommet de l’État ? Les services de sécurité, fidèles à leur habitude de mutisme, n’ont rien confirmé. Mais l’atmosphère est lourde. Et la suspicion, désormais, s’étend bien au-delà d’un homme.
Dans l’ombre, des forces hostiles paraissent s’activer, déterminées à provoquer une fracture brutale au sein de l’appareil régalien. Est-ce une ramification de la guerre hybride que mène le Rwanda contre la RDC à travers ses supplétifs du M23 ? Ou bien une sédition intérieure, portée par des élites prêtes à pactiser avec le chaos pour reconquérir ce qu’elles considèrent comme leur dû ? Viser le président, ce n’est pas seulement abattre une figure, c’est provoquer une rupture institutionnelle majeure, avec un risque d’embrasement incontrôlable.
La vraie question est désormais frontale, et redoutable : le président Tshisekedi est-il à l’abri ? Et qui, au sein de la machine étatique, travaille à sa chute dans le secret des réseaux ? La République est-elle infiltrée ? Instrumentalisée ? Sabotée de l’intérieur ? Ce qui se joue dépasse une querelle de pouvoir : c’est la stabilité même du pays qui pourrait être en sursis.
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