La République démocratique du Congo a connu un tournant décisif à l’aune des élections de fin décembre 2018, avec, à la clé, une victoire de l’opposition politique dénommée « Cap pour le Changement » (CACH) à la présidentielle, portant Félix Antoine Tshisekedi à la tête du pays, élu Président de la République, et voyant le Front Commun pour le Congo (FCC), coalition politique dirigée par l’ancien président Joseph Kabila, rafler la majorité des sièges à l’Assemblée nationale ainsi que dans les assemblées provinciales. Une nouvelle configuration politique de gouvernance va voir le jour, à savoir la coalition FCC-CACH.
Mariage FCC-CACH
De ce mariage naîtra, le 26 août 2019, un gouvernement avec, à sa tête, le Premier ministre Sylvestre Ilunkamba, émanation du Front Commun pour le Congo (FCC) puisqu’ayant la majorité des voix à l’Assemblée nationale. Plusieurs épaules galonnées des deux familles politiques sont nommées ministres ; dans le lot, on retrouve Julien Paluku Kahongya, qui vient de passer 12 ans à la tête de la célèbre province du Nord-Kivu, marquée par de multiples conflits armés, terrorisme et occupation étrangère. L’ancien gouverneur, ayant fait preuve d’une dextérité considérable en jetant les jalons vers le développement de cette province meurtrie, et chef d’un parti politique, membre du FCC, qui vient de démontrer sa force dans l’arène politique avec plusieurs députés nationaux à son actif pour sa première expérience compétitive électorale, à savoir le Bloc uni pour la renaissance et l’émergence du Congo (BUREC), est nommé ministre de l’Industrie.
Celui qui aura fait, jusqu’alors, sa carrière dans la territoriale effectue son entrée dans le gouvernement. Saisissant les taureaux par les cornes, il va travailler d’arrache-pied pour donner une aura particulière à ce ministère, avec des indicateurs comme la mise en place d’un plan directeur d’industrialisation de la République démocratique du Congo pour réduire la facture d’importation de plus de 2,5 milliards USD (dollars américains) et la nécessité de valoriser la chaîne de la batterie ainsi que les zones économiques spéciales.
Divorce FCC-CACH
La situation politique du pays va connaître des revirements importants jusqu’au divorce de la coalition FCC-CACH en décembre 2020. Le gouvernement Ilunkamba aura vécu du 6 septembre 2019 au 26 avril 2021.
Face à cette crise, le Président Félix Antoine Tshisekedi fédère plusieurs forces autour de lui, aussi bien politiques que sociales. Plusieurs cadres du FCC vont répondre au rendez-vous, dont Julien Paluku Kahongya. De ces consultations sortira le gouvernement du Premier ministre Sama Lukonde le 26 avril 2021. Au regard des projets importants disséminés dans les pipelines de son secteur, Julien Paluku Kahongya est reconduit ministre de l’Industrie par la volonté du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi. Une continuité dans l’abnégation, la différence et la gestion axée sur les résultats lui permettront d’organiser de grandes assises sur la batterie, et le pays va voir jaillir du sol plusieurs œuvres, dont la zone économique spéciale de Maluku, avec le retour de Pepsi en République démocratique du Congo, l’usine de fabrication des carreaux, la protection de l’industrie locale, etc. Que de bénéfices à son actif qui vont marquer le Chef de l’État et justifier encore sa reconduction comme ministre au sein du gouvernement Sama Lukonde II, le 24 mars 2023.
2023, année des enjeux électoraux
Une année particulièrement élective avec la mise en place de la machine de l’Union sacrée pour remporter les élections, et là, Julien Paluku est à la manœuvre pour le Grand Kivu. Lors de la campagne électorale, le politicien aguerri va pénétrer les confins de la province du Nord-Kivu, des fois en moto, pour mener la campagne du candidat numéro 20, à savoir Félix Antoine Tshisekedi, qui récoltera la majorité des voix dans cette partie du territoire national lors de la présidentielle de décembre 2023. Un travail remarquable abattu, l’Union sacrée attend la sortie du gouvernement après la période électorale, l’investiture du Président nouvellement élu, puis la mise en place de nouvelles institutions. La République démocratique du Congo va vivre une nouvelle ère de son histoire avec la nomination, pour la première fois, d’une femme comme Première ministre, à savoir Judith Suminwa Tuluka, dont l’opinion attendra la publication de son gouvernement.
Entre résistance et résilience
Le 28 mai 2024, le gouvernement Suminwa est rendu public et Julien Paluku est nommé ministre. Cette fois-ci, on lui change de portefeuille : il est affecté au ministère du Commerce extérieur. Il vient de bénéficier de la confiance du Président Félix Antoine Tshisekedi, comme pour le mettre à l’épreuve par rapport à ce secteur vital. Les actions ne tarderont pas à venir, avec la protection d’importation de plusieurs produits pour protéger la production locale et la mise en place d’une forte machine destinée à promouvoir une diplomatie commerciale sans précédent. La République démocratique du Congo est présente dans tous les grands rendez-vous où l’on parle du commerce ; des contacts sont renoués avec les anciens partenaires, des filières agricoles valorisées, des accords bilatéraux conclus avec les grandes organisations commerciales, et le pays refait sa confiance vis-à-vis de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Visiblement, l’ingrédient Julien Paluku s’adapte à toutes les sauces.
Entre-temps, la guerre s’invite avec l’agression du pays par le Rwanda, qui soutient l’AFC/M23, dont les troupes ont occupé plusieurs entités et villes du pays. Situation bien connue par l’ancien gouverneur du Nord-Kivu, qui va mener une guerre communicationnelle et idéologique cruciale face à ce conflit qui tente de couper l’élan des efforts pour le développement du pays. Au niveau de l’exécutif, il se dégage plus que jamais l’impérieuse nécessité de remanier le gouvernement pour plus d’efficacité, mais surtout d’ouverture à l’opposition et à la société civile. Après plusieurs annonces, le 8 août 2025, le gouvernement Suminwa II est publié, et Julien Paluku est une nouvelle fois reconduit ministre. Le Président de la République et la Première ministre lui font confiance, en ces moments difficiles, pour continuer la redynamisation de son secteur du commerce extérieur.
Lui-même d’écrire sur sa page X : « Merci Excellence, merci le Président de la République, Chef de l’État, pour toute la confiance. Que dire, si ce n’est de demander à Dieu de continuer à vous inspirer pour redonner à la République ses lettres de noblesse, (…). Cinq ordonnances présidentielles consécutives, ça n’arrive pas tous les jours. Que dire, si ce n’est une grâce, car TOUT EST GRÂCE », a-t-il conclu.
Voici comment Félix Antoine Tshisekedi a su faire face à un homme qui, originellement, n’était pas de sa famille politique, mais l’est devenu par son travail et sa loyauté. Il ressort clairement que la force du Président Félix Antoine Tshisekedi se trouve là : savoir identifier ses vrais lieutenants pour forger son propre système de gouvernance.
Bravo Zulu

