Le Sénat congolais a entamé sa session ordinaire de septembre 2025 sous le signe de l’engagement et de la responsabilité. À l’ouverture des travaux, le président Jean-Michel Sama Lukonde a appelé ses collègues à soutenir loyalement le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, afin de répondre de manière pragmatique aux défis multiples qui secouent le pays. Budget 2026, sécurité nationale, justice, diplomatie et gouvernance locale ont été placés au cœur des priorités. Le président du Sénat a salué les avancées diplomatiques, notamment les accords de paix avec le Rwanda et le M23, et encouragé la nouvelle équipe gouvernementale issue du remaniement à agir avec efficacité au service de la Nation. Il a également insisté sur la protection des populations, la jeunesse, les infrastructures et l’environnement, soulignant que la paix, la cohésion et la rigueur budgétaire restent les piliers du développement durable de la RDC.
Le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, a ouvert solennellement la session ordinaire de septembre 2025, consacrée à l’examen et à l’adoption du budget de l’État pour l’exercice 2026. Dans un discours qui a balayé l’ensemble de la vie nationale — politique, économique, sociale, diplomatique, sécuritaire, sanitaire et institutionnelle — le speaker de la chambre haute du parlement a appelé ses pairs à faire preuve d’une loyauté sans faille envers le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, pour répondre de manière pragmatique aux nombreux défis qui secouent la République démocratique du Congo (RDC).
« Face à ces défis, il incombe aux sénateurs, aux membres du Bureau et à moi-même, de faire preuve d’un engagement loyal aux côtés de Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi. Cette loyauté nous mènera à prendre des décisions et à formuler des recommandations susceptibles d’avoir une influence directe sur l’évolution politique, économique et sociale du pays », a insisté Sama Lukonde.
Une session budgétaire cruciale dans un contexte complexe
La session de septembre s’ouvre dans un climat national marqué par des tensions multiples : insécurité persistante dans l’Est et certaines parties de l’Ouest, difficultés économiques, pressions sociales et nécessité de moderniser les institutions publiques.
« Notre pays fait actuellement face à des défis sécuritaires, politiques, économiques et financiers, qui nécessitent des solutions coordonnées et pragmatiques », a souligné le président du Sénat.
Dans ce cadre, les sénateurs sont appelés à examiner avec rigueur le projet de loi des finances pour 2026 et à assurer un contrôle parlementaire efficace de son exécution.
« Le vote du budget, loin d’être un simple exercice constitutionnel de routine, est en réalité la traduction en chiffres des charges de l’État et des moyens qu’il se propose de disposer pour les supporter », a-t-il précisé.
Solidarité avec le gouvernement et ouverture à l’opposition Sama Lukonde a salué la constitution d’une nouvelle équipe gouvernementale, issue du récent remaniement ministériel, qui intègre des figures de l’opposition républicaine et de la société civile. Trois sénateurs — José Mpanda, Justin Kalumba et Arlette Bahati — ont rejoint le gouvernement, laissant leur siège à leurs suppléants.
« J’encourage cette équipe à s’investir pleinement au service de la Nation, en menant des actions concrètes pour relever les nombreux défis auxquels nos populations sont confrontées », a déclaré le président du Sénat.
Cette position traduit la volonté du Sénat de soutenir l’approche inclusive du président Tshisekedi, notamment à travers un dialogue politique congolais, conçu comme un instrument de souveraineté nationale et de consolidation démocratique.
Diplomatie active et paix dans l’Est du pays
Sur le plan international, Sama Lukonde a mis en avant les récentes avancées diplomatiques de la RDC. Le pays a été élu membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et a obtenu la vice-présidence de la 80ᵉ Assemblée générale de l’ONU.
« L’Accord de paix signé le 27 juin 2025 à Washington entre notre pays et le Rwanda, ainsi que la Déclaration de principe conclue le 19 juillet 2025 à Doha entre notre gouvernement et le M23, illustrent l’engagement constant de notre pays en faveur de la paix et du dialogue », a rappelé Sama Lukonde.
Dans le même ordre d’idées, le président du Sénat a souligné la diplomatie parlementaire menée par la chambre haute, avec des missions à Benguela (Angola), à Paris (France) et à Genève (Suisse), pour partager l’expérience congolaise sur la sécurité, la gouvernance et la gestion des ressources naturelles.
Sécurité et justice : socles de la stabilité nationale
Le président du Sénat a insisté sur la nécessité d’assurer la paix et la sécurité comme fondement du développement national. L’Est du pays, notamment Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu, reste marqué par la violence des ADF, tandis que l’Ouest est confronté à une recrudescence de la criminalité urbaine.
« Les braquages en plein jour, les enlèvements contre rançon et plusieurs autres actes criminels ne font que grandir la désolation du quotidien de nos populations », a averti Sama Lukonde.
Parallèlement, les nouvelles menaces liées à la cybercriminalité et à la désinformation par l’intelligence artificielle ont été évoquées comme autant de défis immatériels à surmonter. Dans ce contexte, la récente promulgation de la Loi sur la programmation de la Police nationale congolaise a été saluée comme un cadre essentiel pour renforcer les capacités opérationnelles des forces de l’ordre.
Le Sénat a également rappelé l’importance de la justice et de l’État de droit. « C’est à ce titre que le Sénat invite le Gouvernement à renforcer l’application des lois existantes afin que celles-ci produisent pleinement leurs effets, pour lutter contre l’impunité et assurer un accès égal à la justice pour tous », a insisté Sama Lukonde.
Priorités sociales et sanitaires
Au-delà des enjeux sécuritaires, le président du Sénat a mis l’accent sur les défis sociaux, notamment la flambée des prix des produits de première nécessité, les embouteillages, l’insalubrité urbaine et la situation préoccupante de la jeunesse.
« Des politiques publiques courageuses peuvent véritablement favoriser l’insertion professionnelle de notre jeunesse et promouvoir son épanouissement », a-t-il affirmé.
Sama Lukonde a également appelé à intensifier la lutte contre les épidémies de choléra, rougeole, Ebola et Mpox, et à garantir l’accès à l’eau, à la nourriture, à l’éducation et aux soins pour les populations déplacées par les conflits armés.
Le président du Sénat a rappelé le rôle crucial de la RDC dans la régulation du climat mondial, en tant que gardien de 62 % du bassin du Congo. Il a mis en garde contre les inondations et les problèmes de gestion des déchets dans les grandes villes, en appelant le gouvernement à anticiper les risques liés à la saison des pluies.
« La consolidation de notre jeune démocratie passe inévitablement par le renforcement de la gouvernance des provinces et des entités territoriales décentralisées », a-t-il souligné, évoquant les difficultés financières, techniques et politiques rencontrées par certaines administrations locales.
Sama Lukonde a insisté sur le rôle des infrastructures comme socle de la transformation économique. Routes, ponts, réseaux énergétiques et de communication constituent, selon lui, l’ossature indispensable au développement durable.
« Sans routes praticables, sans ponts fiables, sans réseaux énergétiques et de communication performants, aucun développement durable n’est envisageable », a-t-il déclaré, tout en saluant le lancement de plusieurs chantiers à travers le pays.
Enfin, le président du Sénat a appelé ses collègues à déposer leurs rapports des vacances parlementaires et à examiner le budget 2026 avec la plus grande rigueur, en assurant un contrôle républicain de son exécution.
« Notre tâche s’annonce ardue et prenante. Nous avons l’obligation de mobiliser toutes nos forces afin de donner une fois de plus le meilleur de nous-mêmes », a conclu Sama Lukonde avant de déclarer ouverte la session.
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