Mise en œuvre de 2021 à 2025, dans le cadre de la coopération entre le gouvernement congolais et celui du Japon, dans le but de poursuivre l’appui à la réforme de la Police nationale congolaise (PNC), la phase II du « Projet de professionnalisation de la Police pour la population et la paix » (P4P II), rendue possible grâce au financement de la coopération japonaise, est « diversement appréciée tout aussi bien par les policiers que par la population civile selon que l’on se situe dans les quartiers touchés ou non touchés par le projet ». Avec le projet qui touche à sa fin, le gouvernement est appelé à prendre le relais pour préserver cet acquis.
Selon les conclusions d’une étude réalisée en 2022 et présentées le mercredi 24 septembre 2025 dans la salle de réunion du Commissariat général de la PNC, à Kinshasa, « Le projet de professionnalisation de la police pour la population et la paix (P4P) est diversement apprécié tout aussi bien par les policiers que par la population civile selon que l’on se situe dans les quartiers touchés ou non touchés par le projet P4P ».
La même étude souligne le risque de voir les policiers bénéficiaires des acquis du projet reprendre les mêmes habitudes décriées par le passé si le gouvernement les abandonnait à leur triste sort, après l’appui du Japon.
« À l’installation des sous-commissariats construits par le projet, il y avait une très bonne collaboration entre la population et la police. Mais au moment de l’étude, cette collaboration n’est plus comme elle était. L’inquiétude exprimée, c’est qu’avec la fin de l’appui de la Jica, il y a de forts risques que les policiers formés reviennent aux anciennes pratiques si le gouvernement congolais ne prend pas le relais pour la prise en charge des frais de fonctionnement », révèle, dans ses recherches, le Réseau pour la réforme du secteur de justice et de sécurité (RRSSJ).
En tant que chef du projet P4P, le commissaire général de la PNC, le général Alonga Boni Benjamin, a salué « l’autopsie de la Police faite par la société civile (RRSSJ : ndlr) ». « Et si nous avons tous une même direction de regard, un même objectif à atteindre, nous comprendrions facilement que c’est un plaidoyer. Nous aurions tous souhaité que la société civile fasse un plaidoyer auprès du gouvernement congolais pour prendre ses responsabilités ».
Pérenniser les acquis
Il a ajouté : « Vous avez tous suivi hier, cette eau très amère qu’est la relation entre la population et la police ; on ne pouvait la boire. Et avec l’intervention de la Jica pour la formation de la Police de proximité, dans le cadre du projet P4P, nous pouvons encore espérer boire, bien que le goût soit un peu aigre. J’ai la foi que demain nous aurons un goût vraiment sucré si nous mettons en pratique ce que nous recommande cette étude. Effectivement, si le gouvernement met à notre disposition les moyens d’accomplir nos missions régaliennes ».
Le commissaire général Alonga Boni a exprimé sa gratitude à la coopération japonaise pour toutes les réalisations faites en faveur, notamment, de la PNC. « Quitte à nous de pérenniser les acquis », a-t-il déclaré. Avant de remettre, en signe d’encouragement, des brevets de mérite et d’autres insignes à Mme Michiko Furata, conseillère en chef du projet, et à Mme Aska, sa collaboratrice.
Pour sa part, la conseillère en chef du projet P4P, Mme Michiko Furata, a émis le vœu de voir les autorités de la PNC capitaliser les acquis de ce projet qui, pendant quatre ans, a été marqué par la consolidation des capacités institutionnelles de la PNC. À son tour, le représentant résident de la Jica en RDC, M. Okitsu Keiichi, a confirmé l’engagement de la coopération japonaise à poursuivre la troisième phase du projet P4P en vue d’accompagner la PNC dans la concrétisation de sa vision d’avoir une police proche de sa population, professionnelle et respectueuse des droits de l’Homme, d’ici octobre à novembre 2025.
M.O.K