À Marrakech, ce n’est pas seulement un magistrat que l’on a célébré, mais un symbole africain d’intégrité et de rigueur. Dieudonné Kamuleta Badibanga, président de la Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo, s’est vu décerner le titre de Docteur Honoris Causa par la Grande École de Commerce (GEC) de Marrakech, en reconnaissance de son engagement pour une justice indépendante et impartiale. Au-delà de cette distinction, son séjour a débouché sur la signature de deux accords de coopération académique et scientifique, ouvrant aux magistrats congolais de nouvelles perspectives de formation, d’échanges et de bourses d’études au Maroc. Une avancée qui illustre une coopération sud-sud dynamique, où la justice et l’éducation se rencontrent pour préparer les générations futures.
Le Maroc a rendu hommage, cette semaine à Marrakech, à une figure du droit africain. Le président de la Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo (RDC), Dieudonné Kamuleta Badibanga, a été élevé au rang de Docteur Honoris Causa par la Grande École de Commerce (GEC). Les organisateurs ont salué « son engagement en faveur d’une justice indépendante et respectueuse des textes fondamentaux » et souligné son rôle de modèle « pour les jeunes générations et les professionnels du droit à l’échelle continentale ».
Une table ronde sur les réformes constitutionnelles
Invité en qualité de praticien et de scientifique, Dieudonné Kamuleta a pris part à une table ronde scientifique sur les « défis des réformes constitutionnelles en Afrique ». Il est intervenu sur le rôle du juge constitutionnel africain dans la garantie de la suprématie de la loi fondamentale et la préservation de la paix institutionnelle. Des universitaires et personnalités marocaines, dont la professeure Fatima Arib et le responsable économique Yasser El Yacoubi, ont également enrichi le débat.
Deux accords pour la formation et la recherche
L’événement a surtout été marqué par la conclusion de deux partenariats stratégiques. Le premier, signé avec la GEC Marrakech et l’Institut Polytechnique de Marrakech (IPM Afrique), porte sur le renforcement des capacités des magistrats congolais à travers des programmes de formation continue et l’accès à des bourses d’études. Le second, conclu avec le Centre de recherche en management public, vise à développer des échanges académiques et scientifiques autour de la gouvernance et du droit institutionnel.
Ces engagements, salués par les participants, traduisent une volonté de bâtir des passerelles concrètes entre institutions africaines. Comme pour dire : ce déplacement n’avait rien d’un simple protocole : il s’inscrit dans une dynamique porteuse d’espoir pour les générations futures.
Pour beaucoup, la distinction honorifique et ces accords incarnent une double victoire : celle de la reconnaissance individuelle d’un magistrat devenu référence en matière d’intégrité, et celle d’une coopération sud-sud qui prend corps dans l’éducation, la justice et la recherche. Une manière de rappeler que l’Afrique peut produire et partager ses propres modèles de probité et de savoir.
Pitshou Mulumba