Dans une capitale en pleine expansion, chaque franc compte. En lançant officiellement les Conférences Budgétaires 2026, le gouverneur Daniel Bumba engage Kinshasa dans une nouvelle étape de rigueur et de transparence financière. Cet exercice technique, mais hautement stratégique, doit permettre de rationaliser les ressources, d’orienter les investissements publics vers les secteurs moteurs et de garantir une meilleure exécution budgétaire. Avec le soutien du ministre provincial du Budget, Jésus Noël Sheke, l’exécutif urbain entend rompre avec les pratiques du passé et construire un cadre budgétaire crédible, conforme aux exigences de la gouvernance moderne. Au cœur de cette dynamique, la digitalisation des procédures, la reddition des comptes et une allocation plus efficace des ressources.
Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba, a officiellement donné, jeudi, le coup d’envoi des Conférences Budgétaires 2026. Ce cycle de rencontres, prévu du 20 octobre au 30 novembre 2025, constitue une étape stratégique dans la préparation du budget provincial et vise à optimiser la gestion des finances publiques de la capitale.
« Ces conférences ont pour but d’assurer la soutenabilité des prévisions en conformité avec les 11 piliers du programme Kinshasa Elonga. Elles doivent permettre d’identifier les sources de revenus, évaluer les mesures fiscales existantes et orienter les dépenses vers les domaines à fort impact », a expliqué le gouverneur Bumba lors de la cérémonie d’ouverture.
Une nouvelle vision budgétaire tournée vers la performance
Le ministre provincial du Budget, Jésus Noël Sheke, a profité de cette tribune pour plaider en faveur d’une réforme profonde de la gestion financière de la ville. « Il est temps de rompre avec les schémas inefficaces du passé. Nous devons doter Kinshasa d’un budget structuré, basé sur des prévisions réalistes et une exécution optimale, pour impulser un développement durable et équitable », a-t-il déclaré.
Cette vision repose sur une gouvernance locale plus robuste, l’amélioration des services publics et des investissements ciblés dans des secteurs moteurs comme le tourisme, l’emploi des jeunes, les travaux publics, l’aménagement du territoire et la digitalisation. Il a également insisté sur le respect strict des directives contenues dans la circulaire budgétaire 2026, considérant la discipline financière comme « la base d’un budget efficace ».
Des défis structurels à surmonter
Malgré cette volonté de réforme, la situation budgétaire reste sous pression. Le ministre Sheke a pointé du doigt une rétrocession nationale inférieure aux 40 % prévus par la Constitution, ce qui freine la décentralisation financière et limite les investissements dans les infrastructures. Il a toutefois salué les efforts récents du Gouvernement central et du Chef de l’État en faveur du financement de certains chantiers structurants.
Dans la même dynamique, il a annoncé la création prochaine d’un Comité provincial de réforme des finances publiques, en partenariat avec le COREF, afin de moderniser la planification budgétaire, accélérer la digitalisation et renforcer le suivi de l’exécution en temps réel.
La tenue de ces conférences budgétaires marque une étape importante dans la modernisation de la gestion financière de Kinshasa. À travers cette réforme, l’exécutif provincial ambitionne de bâtir une architecture budgétaire solide, transparente et performante, capable d’accompagner la croissance rapide d’une mégalopole en mutation.
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