Sous l’égide conjointe des États-Unis et du Qatar, la diplomatie régionale s’active de nouveau pour tenter de désamorcer la crise persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo. Washington accueille, ces 21 et 22 octobre, la troisième session du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité entre Kinshasa et Kigali, pendant qu’une autre séquence, prévue à Doha, doit réunir le gouvernement congolais et les représentants du mouvement armé M23. Objectif affiché : accélérer la mise en œuvre des engagements de l’accord de paix du 27 juin et définir des actions concrètes pour neutraliser les groupes armés, notamment les FDLR. Entre diplomatie feutrée et lente application des décisions militaires, la double séquence de Washington et Doha illustre la complexité d’un processus où les espoirs de paix se heurtent encore aux réalités du terrain.
Les négociateurs congolais et rwandais se retrouvent, lundi 21 et mardi 22 octobre, à Washington pour la troisième session du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité. Ce dispositif, instauré à la suite de l’accord de paix signé le 27 juin dernier sous l’égide de Washington, vise à encadrer la coopération militaire et politique entre Kinshasa et Kigali dans un contexte de tensions persistantes dans l’Est de la RDC.
Au cœur des échanges : l’évaluation de la mise en œuvre du Conops – le concept des opérations – qui fixe les étapes du processus de désengagement et de désarmement. Les délégations doivent également examiner la campagne lancée par Kinshasa, appelant les combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) à déposer les armes et à se rendre aux autorités congolaises ou à la Monusco.
Selon plusieurs sources militaires, aucune reddition n’a encore été enregistrée depuis le début de cette initiative. « La campagne de sensibilisation se poursuit », a néanmoins indiqué l’état-major des FARDC, soulignant qu’aucune action n’est possible dans les zones contrôlées par les rebelles de l’AFC/M23. Une instruction a par ailleurs été transmise aux commandants d’unités déployées dans le Nord-Kivu et l’Ituri pour renforcer la communication sur cette initiative.
Kinshasa, de son côté, attend de Kigali un « geste concret » en faveur de la détente, notamment la levée de certaines « mesures de défense » jugées contraires à l’esprit de l’accord du 27 juin. Les discussions devraient aussi aborder un calendrier pour d’éventuelles opérations conjointes contre les FDLR, si ces dernières refusent de se rendre.
En parallèle, une autre rencontre est annoncée à Doha, dans le cadre du Mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu issu du processus qatari. Cette réunion, censée réunir le gouvernement congolais et les représentants de l’AFC/M23, devait se tenir ce mardi 21 octobre. Mais, à l’heure actuelle, aucune confirmation officielle n’a été communiquée, laissant planer l’incertitude sur la tenue effective de cette session.
Ce mécanisme, placé sous la supervision du Qatar et soutenu par l’Union africaine, les États-Unis et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), prévoit également l’appui logistique de la Monusco. Il vise à vérifier le respect du cessez-le-feu et à instaurer des garanties de confiance entre les parties.
Ces deux séquences, à Washington et à Doha, traduisent la volonté de la communauté internationale de maintenir la pression diplomatique sur les acteurs régionaux, dans l’espoir de consolider un processus de paix encore fragile. Pour Kinshasa, l’enjeu est clair : obtenir des avancées tangibles, tant sur le plan militaire que politique, pour tourner la page d’une guerre d’usure qui continue de saigner l’Est du pays.
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