En marge de la Conférence sur la paix et la prospérité dans les Grands Lacs, le ministre des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, s’est arrogé le droit de parler au nom du M23, exigeant que la rébellion soit consultée avant l’ouverture d’un couloir humanitaire à Goma. Une dérive jugée “barbare et cynique” par Patrick Muyaya. Le porte-parole du gouvernement congolais a répliqué sur X, dénonçant une tentative de Kigali de saboter l’élan de solidarité en faveur des déplacés de l’Est. “Ni l’agitation du père, le Rwanda, ni celle du fils, le M23, ne remettront en cause l’engagement de ceux qui, aux côtés du président Tshisekedi, d’Emmanuel Macron et de Faure Gnassingbé, se sont mobilisés à Paris”, a-t-il rappelé, réaffirmant que la réouverture de l’aéroport de Goma ne dépendra que des autorités congolaises.
Alors qu’à Paris, le ministre rwandais Olivier Nduhungirehe tentait laborieusement de justifier la position de son gouvernement sur la crise à l’Est de la RDC, allant jusqu’à parler comme porte-voix de l’AFC/M23 en réclamant que la rébellion soit consultée avant toute ouverture d’un couloir humanitaire — notamment celle de l’aéroport de Goma — Patrick Muyaya a répliqué du tac au tac, dénonçant une dérive “barbare et cynique”.
Dans un message au ton sans équivoque publié sur X, Patrick Muyaya a tenu à rappeler la ligne rouge de Kinshasa : “La réouverture de l’aéroport de Goma se fera uniquement sur autorisation des autorités congolaises et uniquement pour des vols humanitaires effectués en journée.”
Un rappel ferme de la souveraineté congolaise
Pour le ministre congolais de la Communication, toute tentative de conditionner l’aide humanitaire à des considérations politiques est inacceptable. “Vouloir marchander ou s’opposer à une intervention humanitaire urgente en faveur de nos compatriotes est non seulement un déni, mais aussi une autre preuve de la barbarie et du cynisme de ceux qui gouvernent par crimes”, a-t-il déclaré.
Dans le même souffle, Patrick Muyaya a salué les efforts conjoints du président Félix Tshisekedi, du président français Emmanuel Macron et du chef de l’État togolais Faure Gnassingbé pour mobiliser la communauté internationale autour de la souffrance des civils congolais. “À Paris comme à Bruxelles, notre voix a été clairement portée et surtout entendue”, a-t-il souligné.
Cette réaction s’inscrit dans la continuité du discours de Félix Tshisekedi, prononcé à Paris, où il a exigé la mise en œuvre immédiate de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies, réclamant le retrait du M23 et des troupes rwandaises du territoire congolais.
Pour Muyaya, “la vérité, la justice et la paix durable” constituent les trois fondements de l’action diplomatique congolaise. “La barbarie ne fera pas taire la vérité”, écrit encore le ministre. Un message clair, destiné à Kigali comme au reste du monde.
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