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9 novembre, 2025 - 07:24:01
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Pétitions et motions visant les gouverneurs : Jacquemain Shabani appelle à une trêve politique dans les provinces

Alors que la République démocratique du Congo fait face à une guerre d’agression à l’Est, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a lancé depuis Kinshasa un appel solennel à la responsabilité politique. Il a exhorté les Assemblées provinciales à suspendre les pétitions et motions visant les gouverneurs, afin d’éviter un « cycle d’ingouvernabilité » préjudiciable à la cohésion nationale. Dans un pays où quatorze gouverneurs ont déjà été destitués en deux ans, le message se veut clair : la stabilité institutionnelle n’est pas un luxe, mais une condition de survie de l’État. Par cette prise de position, le gouvernement entend réaffirmer l’unité du territoire et rappeler que la reconstruction du pays exige discipline, concertation et sens de l’intérêt général.

Dans une adresse au ton ferme et républicain, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a exhorté mercredi les Assemblées provinciales à « surseoir » aux pétitions et motions visant les gouverneurs et les membres de leurs bureaux. Selon lui, la multiplication de ces initiatives politiques menace la stabilité institutionnelle, alors que le pays concentre ses efforts sur la guerre à l’Est.

« Les Assemblées provinciales sont appelées à adopter une résolution suspendant les pétitions et les motions pendant cette période de guerre. Le Gouvernement de la République ne saurait laisser les provinces sombrer dans un cycle d’ingouvernabilité sans fin », a déclaré Jacquemain Shabani devant les gouverneurs et les présidents des bureaux provinciaux.

Le ministre de l’Intérieur a averti que l’exécutif se réservait la possibilité d’user des prérogatives constitutionnelles les plus strictes, prévues aux articles 197 et 198, pour garantir la continuité des institutions locales. Une déclaration qui témoigne de la volonté du pouvoir central de replacer la gouvernabilité au cœur de l’action publique.

Des crises locales qui fragilisent l’État

Entre 2019 et 2021, quatorze gouverneurs ont été destitués à la suite de motions de défiance. Une dynamique qui s’est accélérée ces derniers mois, affectant également les bureaux des Assemblées provinciales. Plusieurs provinces traversent aujourd’hui des crises internes persistantes : au Kasaï-Oriental, le gouverneur Jean-Paul Mbwebwa, destitué puis réhabilité par la Cour constitutionnelle, fait face à une nouvelle motion pour « gestion opaque ». Dans la Tshopo, son homologue Paulin Lendongolia a été déchu pour mégestion et détournement présumé.

D’autres tensions se multiplient au Kongo-Central, au Maniema, au Kwango ou encore dans le Haut-Lomami, où plusieurs présidents de bureaux ont été évincés à la suite de pétitions internes. Autant d’épisodes qui perturbent le fonctionnement administratif et freinent l’exécution des politiques publiques.

Pour le gouvernement, il s’agit d’enrayer une spirale d’instabilité chronique et de réaffirmer le rôle de l’État dans la préservation de la gouvernance locale. En prônant la trêve institutionnelle, Jacquemain Shabani tente d’instaurer un climat d’apaisement et de responsabilité collective, condition indispensable à la réussite des réformes engagées sous le leadership du président Félix Tshisekedi.

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