À Kisangani, le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, a tenu à rappeler que la justice ne peut être crédible que si elle reste proche de ceux qu’elle sert. En visite officielle dans la province de la Tshopo, l’ancien expert onusien s’est entretenu avec les autorités judiciaires locales, promettant un accompagnement concret dans la bonne administration de la justice. Loin d’un simple déplacement protocolaire, cette mission s’inscrit dans une démarche de refondation de l’État de droit en République démocratique du Congo. Le Garde des Sceaux veut mettre fin à la distance symbolique entre les institutions et les citoyens, dans une région encore marquée par les séquelles des conflits des années 2000.
Le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, a posé ses valises, jeudi 6 novembre, à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. Au programme de cette mission de cinq jours : une série d’entretiens avec les autorités judiciaires, des visites d’inspection dans les établissements pénitentiaires et une évaluation du fonctionnement des Cours et Tribunaux de la province.
« Le ministre nous a rassurés de son accompagnement. Il nous a rappelés qu’il n’est pas le ministre des magistrats, mais le ministre de la Justice », a déclaré Mande Mubiayi, premier président de la Cour d’appel de la Tshopo, à l’issue de la séance de travail. Une précision lourde de sens : le Garde des Sceaux souhaite replacer le justiciable au centre du système judiciaire, souvent perçu comme lointain ou inégalitaire.
Au cœur de cette visite, un dossier sensible refait surface : celui de l’indemnisation des victimes des affrontements qui, au début des années 2000, ont opposé les armées rwandaise et ougandaise dans les environs des sites miniers de Kisangani. Plus de deux décennies après, la plaie reste vive. La relance de ce dossier témoigne de la volonté du gouvernement de tourner la page des impunités et de restaurer la confiance entre la justice et les populations.
Le ministre s’est également engagé à poursuivre la lutte contre le réseau dit Folio, spécialisé dans la spoliation des biens immobiliers, et à améliorer les conditions de détention dans les prisons de la Tshopo, souvent dénoncées pour leur insalubrité.
Cette tournée intervient dans un contexte où le gouvernement congolais met l’accent sur le renforcement de l’État de droit et la moralisation de la vie publique. Pour Guillaume Ngefa, qui connaît bien les rouages des institutions internationales, la crédibilité de la justice congolaise passe par la rigueur, la transparence et le respect de la dignité humaine. À Kisangani, son message est clair : « rapprocher la justice des justiciables » n’est pas un slogan, mais une promesse de réforme durable.
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