À Belém, en marge de la COP30, la République démocratique du Congo a fait entendre une voix de responsabilité et d’ambition. En annonçant qu’elle assumera, dès janvier 2026, la co-facilitation du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC), la ministre de l’Environnement, Marie Nyange Ndambo, a consacré la montée en puissance de Kinshasa dans la diplomatie climatique mondiale. Ce rôle, partagé avec un autre État partenaire, marquera un tournant : celui d’une Afrique centrale qui prend en main la défense de ses ressources naturelles et de sa souveraineté écologique. Pour la RDC, ce mandat dépasse la symbolique, il inscrit le pays au cœur des stratégies internationales de lutte contre la déforestation et du financement vert. Une position qui engage, à l’heure où le monde cherche des “pays-solution” face à la crise climatique planétaire.
La République démocratique du Congo (RDC) s’apprête à franchir un nouveau cap dans son engagement environnemental. À compter de janvier 2026, elle assurera la co-facilitation du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC), une plateforme de coordination regroupant plus de 140 partenaires : États, institutions internationales, ONG et entreprises privées – mobilisés pour la protection du deuxième poumon vert de la planète.
L’annonce a été faite mardi 11 novembre à Belém, au Brésil, par la ministre congolaise de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle Économie du Climat, Pr. Marie Nyange Ndambo, en marge de la COP30. « Ce mandat symbolise une avancée majeure dans notre engagement pour une gestion durable des forêts du bassin du Congo. En tant que pays-solution face à la crise climatique, la RDC accepte avec honneur la proposition de la République gabonaise pour assurer cette co-facilitation », a-t-elle déclaré, saluant la confiance renouvelée de ses pairs.
De 2023 à 2025, la co-facilitation du PFBC était assurée conjointement par la France, représentée par l’ambassadrice Salina Grenet-Catalano, et le Gabon, par Aurélie Flore Koumba Pambo. En succédant à ces deux pays, la RDC entre dans une phase stratégique où les enjeux de gouvernance environnementale se confondent avec ceux de la souveraineté politique et économique du continent.
Une diplomatie écologique au service de la souveraineté
Le PFBC, créé en 2002 à l’initiative des partenaires du Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg, s’impose comme la principale enceinte de coordination des politiques environnementales en Afrique centrale. Son objectif : préserver les écosystèmes du bassin du Congo, qui abritent 10 % de la biodiversité mondiale et stockent près de 30 milliards de tonnes de carbone.
Pour la RDC, première nation forestière d’Afrique avec plus de 155 millions d’hectares de forêts, cette co-facilitation est une opportunité politique autant qu’une responsabilité. « Nous voulons faire du PFBC un outil de souveraineté écologique et de croissance verte », a insisté la ministre Marie Nyange Ndambo. Elle a également appelé à un renforcement des financements climat, rappelant que moins de 5 % des fonds mondiaux dédiés à la forêt tropicale sont aujourd’hui orientés vers le bassin du Congo.
Cette position s’inscrit dans la continuité de l’Engagement du Bassin du Congo, lancé à Glasgow lors de la COP26, et de l’Appel de Belém, adopté en 2025, qui vise à mobiliser 2,5 milliards de dollars pour la protection de la biodiversité, la lutte contre la déforestation et le développement des communautés locales.
Un cap stratégique pour la période post-2025
Selon la ministre, une feuille de route opérationnelle sera présentée dans les prochains mois afin d’accompagner la transition vers la nouvelle co-facilitation. Celle-ci mettra l’accent sur trois priorités : La gouvernance participative des ressources naturelles ; La valorisation économique durable des produits forestiers ; L’intégration régionale dans la lutte contre les changements climatiques.
Mme Nyange Ndambo a également exhorté la France à désigner rapidement son successeur à la co-présidence, pour permettre une transition fluide et maintenir l’élan collectif engagé depuis 2023.
Au-delà du symbolisme institutionnel, cette nomination reflète une évolution majeure : l’Afrique prend sa place à la table des décideurs environnementaux mondiaux. Pour Kinshasa, il s’agit d’un moment charnière – celui où la RDC passe du statut de victime de la déforestation à celui d’acteur central des solutions globales.
Le choix de la RDC pour la co-facilitation du PFBC confirme la reconnaissance de son rôle moteur dans la diplomatie climatique africaine. Sous la présidence de Félix-Antoine Tshisekedi, le pays s’est positionné comme un interlocuteur incontournable dans les négociations internationales sur la justice climatique et le financement des transitions écologiques.
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