C’est une finale pas comme les autres qui s’annonce à Kisangani : le 5 décembre, les meilleures chorales du festival panafricain Imb’Africa mêleront leur souffle à celui des arbres pour célébrer, en musique, la Journée mondiale de l’arbre. Dans une ville meurtrie par les crises successives mais toujours vibrante de créativité, l’événement entend faire converger harmonie, écologie et engagement citoyen. Plus qu’une compétition artistique, cette édition veut faire de la chanson un geste politique : planter, chanter, se rassembler. En incitant chaque chorale à créer une œuvre originale et à apporter un arbuste destiné à fonder le premier « jardin Imb’Africa », les organisateurs défient l’indifférence et affirment qu’un autre récit congolais est possible, celui d’une paix qui prend racine et d’un pays qui se réinvente par la culture.
La ville de Kisangani se prépare à accueillir, le 5 décembre 2025, la finale du festival panafricain de musique chorale « Imb’Africa », un rendez-vous qui associe cette année engagement écologique et aspirations à la paix. Organisé à l’occasion de la Journée mondiale de l’arbre, l’événement ambitionne de faire de la musique un levier de sensibilisation et d’action collective.
« Cette édition est particulière. Chaque responsable de chorale apportera un arbuste que nous planterons ensemble pour créer le tout premier jardin Imb’Africa », explique Fabrice Don de Dieu Bwabulabutima, initiateur du festival, dont le nom signifie « Chantons l’Afrique ». Pour lui, il ne s’agit pas seulement de célébrer la nature, mais d’incarner une pédagogie environnementale : « Sensibiliser, étudier, agir afin de limiter l’impact humain sur la nature. »
Un engagement musical qui porte aussi un message politique
Au-delà de l’écologie, les organisateurs assument une dimension plus directement politique : faire résonner un appel collectif à la paix en République démocratique du Congo. « Toutes les chorales chanteront ensemble pour la paix. C’est un message fort d’unité que nous voulons porter », insiste M. Bwabulabutima. Dans un pays où l’insécurité persiste dans l’Est et nourrit les fractures sociales, cette initiative entend rappeler le rôle des arts comme force de cohésion.
L’engouement observé lors des demi-finales, organisées le 14 novembre à l’Alliance française de Kisangani, a confirmé le dynamisme grandissant du festival. « L’esprit panafricain, la célébration de la vie et cet appel à la paix ont été ressentis dans chaque prestation », souligne l’initiateur.
Quatre chorales s’affronteront pour la dernière étape : Sacré-Cœur, Beaux-Arts, Chœur Triomphal et AOG. Chacune devra présenter une œuvre originale, dont la meilleure deviendra l’hymne officiel d’Imb’Africa — une manière d’inscrire durablement la création congolaise au cœur du projet.
Soutenu par l’association culturelle « Kongo Drama », active depuis 2008, le festival revendique un rôle de passeur : promouvoir la diversité artistique et culturelle en misant sur la musique comme outil d’éducation, de dialogue et de développement durable. À Kisangani, cette alliance entre arts et écologie promet, une fois encore, de faire vibrer une ville où la culture demeure un espace de résistance, de rassemblement et d’avenir.
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