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25 novembre, 2025 - 00:29:44
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UA-UE : la RDC fixe le cap de la paix [Editorial]

Le 7ᵉ Sommet UA-UE, ouvert à Luanda, aurait pu se diluer dans la liturgie diplomatique. Félix Tshisekedi en a déplacé le centre de gravité. En rappelant que « la paix et la sécurité sont des urgences vitales », le président congolais a rompu avec la prudence feutrée qui accompagne trop souvent les rencontres birégionales. Son intervention, sobre et tranchante, a rappelé une vérité que l’on préfère contourner : aucune prospérité durable ni mobilité maîtrisée ne peut émerger sur un continent où la souveraineté des États est violée et où les populations vivent sous la menace de la guerre.

La RDC parle d’expérience. Confrontée à une agression documentée, elle a choisi la voie la plus exigeante : celle du droit, du dialogue et d’un multilatéralisme loyal. Le pays aurait pu céder au repli ou à la posture victimaire ; il affirme au contraire une ligne cohérente, conjuguant fermeté et responsabilité. Tshisekedi l’a martelé : la souveraineté n’est pas un slogan, mais le socle d’un partenariat égalitaire entre l’Afrique et l’Europe.

C’est là l’enjeu profond de Luanda. Depuis vingt-cinq ans, le partenariat UA-UE oscille entre ambitions affichées et incohérences assumées. Les promesses sur la sécurité, l’investissement ou la mobilité se heurtent trop souvent à un multilatéralisme « à géométrie variable », que Tshisekedi a eu le courage de nommer. Son appel à une coopération transparente, équitable et alignée sur les engagements constitue une rupture nécessaire. Il invite les deux continents à dépasser la logique de l’aide pour entrer dans celle du co-investissement, du leadership partagé et de l’industrialisation africaine.

Le chef de l’État a aussi rappelé la place stratégique de la RDC dans la lutte climatique. Le bassin du Congo, deuxième poumon de la planète, impose une reconnaissance réelle et des financements prévisibles. Sur les migrations, il a défendu une approche responsable, respectueuse de la dignité humaine, loin des discours anxiogènes qui saturent le débat européen.

À Luanda, la RDC n’a pas seulement défendu sa cause ; elle a défendu une méthode. Elle a montré qu’une Afrique sûre d’elle-même peut formuler une vision mature de son partenariat avec l’Europe. L’heure n’est plus aux incantations. Ce sommet doit être celui du passage à l’action. À l’Europe d’entendre ce message. À l’Afrique d’assumer ce moment de maturité politique. Car si la paix exige du courage, la coopération exige, elle, de la cohérence et c’est sur cette cohérence que se joue l’avenir des relations entre les deux continents.

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