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2 décembre, 2025 - 12:22:02
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Washington, dernier virage [Édito]

À Washington, ce 4 décembre, la région des Grands Lacs joue son avenir. Le face-à-face entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame n’est plus un simple rendez-vous diplomatique. C’est une épreuve de vérité. La RDC arrive avec une exigence claire : la paix réelle. Le Rwanda, lui, arrive avec un passif lourd et une crédibilité abîmée.

Félix Tshisekedi avance une ligne simple : pas de paix sans retrait rwandais. Pas d’intégration sans sécurité. Pas de confiance sans gestes concrets. Kinshasa tient le cap. Avec constance. Avec cohérence. Avec une volonté assumée de tourner la page des conflits, mais sans naïveté.

En face, Kigali nie. Kigali accuse. Kigali détourne. Paul Kagame renvoie les responsabilités, accuse Kinshasa d’incohérence et se présente en victime d’un processus qu’il aurait pourtant accepté. Ces déclarations masquent une réalité têtue : selon les experts de l’ONU, le Rwanda exerce toujours un « commandement et contrôle » sur le M23, qui occupe Goma, Bukavu et les axes stratégiques. Aucune désescalade visible. Aucun retrait. Aucune mesure de confiance.

Ce double jeu est devenu l’obstacle central à la paix. Rwanda regarde ailleurs tandis que le Kivu s’enfonce. Il nie ce que tous constatent. Il dénonce ce qu’il encourage. Cette duplicité érode la confiance, bloque les médiations et empêche l’intégration régionale que Tshisekedi défend depuis 2019.

Les États-Unis poussent pour un accord. Washington cherche à stabiliser une zone cruciale pour les chaînes d’approvisionnement mondiales. L’architecture diplomatique existe. Elle peut fonctionner. Mais elle exige une condition simple : la sincérité. De tous. Et surtout de Kigali.

Le moment est venu pour le Rwanda de choisir. Continuer à jouer sur deux tableaux, au risque d’isoler définitivement son régime. Ou rompre avec la stratégie de prédation et s’engager dans une paix réelle, vérifiable, durable.

La RDC a fait son choix. Celui de la paix. Celui de la transparence. Celui de la fermeté. À Kigali maintenant de prouver qu’il ne vient pas à Washington pour gagner du temps, mais pour changer de cap. S’il persiste dans l’ambiguïté, il portera seul la responsabilité de l’échec.

La région n’a plus de marge. Plus d’illusions. Plus de patience. La balle est dans le camp du Rwanda. Et cette fois, le monde regarde.

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