Alors que la République démocratique du Congo affronte toujours des pressions sécuritaires à l’est, Félix Tshisekedi a trouvé à Washington un soutien diplomatique et financier de premier plan. Reçu par la Directrice générale du FMI, le président congolais a réaffirmé son engagement à maintenir la stabilité macroéconomique et à accélérer les réformes structurelles en cours. L’institution de Bretton Woods salue une « volonté politique déterminante » et assure la RDC de son appui continu dans un programme triennal jugé crédible et porteur. Au-delà de la technicité des discussions, l’entretien revêt une dimension stratégique : il intervient à un moment où Kinshasa cherche à renforcer la confiance des investisseurs, stabiliser sa monnaie et consolider la gouvernance dans des secteurs clefs comme les mines et l’énergie. Un signal positif qui, pour le gouvernement, valide l’orientation économique poursuivie depuis plusieurs années.
En visite de travail aux États-Unis, le président Félix Tshisekedi a été reçu, jeudi 4 décembre 2025, par la Directrice générale du Fonds monétaire international, pour un entretien qualifié d’« échange fructueux » par les deux parties. Au cœur des discussions : l’état d’avancement du programme économique en cours et les défis structurels auxquels la République démocratique du Congo continue de faire face.
Selon la dirigeante du FMI, le président congolais a réaffirmé sa volonté de consolider la résilience macroéconomique du pays, malgré un environnement mondial marqué par les tensions géopolitiques, la volatilité des prix des matières premières et les effets persistants des chocs sécuritaires dans l’est du pays. Le Fonds a salué une « volonté politique déterminante », élément jugé essentiel pour maintenir la trajectoire des réformes engagées depuis 2021.
Les deux parties ont passé en revue les axes prioritaires du partenariat : assainissement des finances publiques, amélioration de la gouvernance économique, lutte contre la corruption, transparence dans les secteurs stratégiques, notamment les mines et l’énergie, ainsi que la consolidation de la stabilité monétaire, dans un contexte de fortes pressions sur le franc congolais.
La Directrice générale a insisté sur la nécessité de poursuivre la discipline budgétaire et de moderniser l’administration financière, deux leviers considérés comme indispensables pour garantir la soutenabilité de la croissance et renforcer l’attractivité du pays auprès des investisseurs étrangers.
Poursuivre les réformes sans dévier
À un moment où la RDC tente d’élargir sa marge de manœuvre économique et diplomatique, cette rencontre intervient comme un marqueur de confiance. Le FMI a réaffirmé son soutien « indéfectible » à la mise en œuvre du programme triennal conclu avec Kinshasa, estimant que les progrès enregistrés depuis plusieurs années constituent une base solide pour approfondir les réformes structurelles.
Pour les autorités congolaises, l’enjeu dépasse la seule conformité technique aux standards du Fonds. La rencontre s’inscrit dans la volonté exprimée par le président Tshisekedi de consolider les fondamentaux économiques du pays alors que les défis restent nombreux : financiarisation de l’économie minière, besoin d’investissements massifs dans les infrastructures, montée des tensions géopolitiques autour de l’accès aux minerais stratégiques, hausse des pressions inflationnistes et urgences humanitaires liées à l’insécurité à l’est. « Le partenariat avec le FMI reste un levier essentiel pour renforcer notre crédibilité et attirer de nouveaux investissements », souligne un conseiller économique présent à Washington.
Pitshou Mulumba, Envoyé Spécial à Washington DC
