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Kinshasa
23 novembre, 2024 - 11:07:03
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Désengorgement des prisons : Serge Mayamba appuie Mutamba, Peter Kazadi s’oppose

Dans un contexte marqué par une crise carcérale aiguë en République Démocratique du Congo, le vice-premier ministre honoraire Peter Kazadi exprime son indignation face à l’initiative du ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, visant à désengorger les prisons. , notamment l’ex-prison centrale de Makala. Critiquant ce qu’il perçoit comme une gestion inappropriée de la situation, Kazadi plaide pour des solutions durables, telles que la construction de nouvelles prisons, plutôt que pour une simple libération de détenu. Ce débat suscite des réactions contrastées, notamment celle de l’avocat Serge Mayamba, qui défend les réformes de Mutamba tout en appelant à une actualisation nécessaire de la politique carcérale, reflétant les enjeux de dignité et de respect des droits humains.

Le vice-premier ministre honoraire en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Peter Kazadi, s’insurge vivement contre l’initiative de l’actuel ministre d’Etat en charge de la Justice, Constant Mutamba, concernant la procédure de désengorgement des prisons en République Démocratique du Congo (RDC). Plus particulièrement, Peter Kazadi critique les mesures prises à l’ex-prison centrale de Makala, à Kinshasa, où un relâchement rapide des détenus a été observé.

Selon l’ancien membre du Gouvernement, la population congolaise mérite des solutions réfléchies et efficaces, plutôt que de se retrouver face à une théâtralisation de la vie politique. Il fait référence à une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, dans laquelle un détenu récemment libéré est accusé d’avoir commis un nouveau crime. Pour Peter Kazadi, le simple fait de vider les prisons en relâchant des criminels dans les rues n’est en aucun cas une réponse adéquate aux problèmes de surpopulation carcérale.

La seule solution efficace demeure la construction de nouvelles prisons à travers le pays, pour y enfermer tous les bandits et voleurs de deniers publics“, a-t-il déclaré sur X (Twitter). Cette position met en lumière son inquiétude face à ce qu’il considère comme une gestion inappropriée de la crise carcérale par le ministre Mutamba, qu’il accuse de mener une politique de spectacle fondée sur des conflits permanents et la victimisation des acteurs politiques.

Pour rappel, le ministre Constant Mutamba a annoncé, le dimanche 22 septembre 2024, la libération de 1 685 malades détenus, affirmant que plus de 85 % des personnes incarcérées dans les prisons sont des prévenus. Selon lui, ce désengorgement massif, qui frôle parfois le scandale, est en grande partie dû à la situation critique laissée par ses précédents.

Serge Mayamba, fermement la position Peter Kazadi

Dans ce contexte tendu, le débat sur les réformes nécessaires pour améliorer le système pénitentiaire en République Démocratique du Congo se poursuit, mettant en lumière des divergences profondes quant à la meilleure approche à adopter. La voix de Serge Mayamba, avocat et acteur politique, s’élève pour contester fermement la position de Peter Kazadi

Serge Mayamba affirme : « Je ne suis pas d’accord avec la réaction de Peter Kazadi. La vie politique est une scène de théâtre où chaque acteur joue son rôle, et Constant Mutamba a choisi un rôle qui nous permet de remettre en question le fonctionnement de notre appareil judiciaire, notamment sur le plan fonctionnel. Son travail, bien qu’imparfait, mérite d’être salué, car il offre à chacun d’entre nous, en particulier aux acteurs de la vie judiciaire, l’opportunité de réfléchir à notre propre rôle. »

Il souligne que la politique carcérale actuelle prive les Congolais, ainsi que tous les détenus, de leur dignité, un aspect qui ternit l’image du pays sur la scène internationale. Serge Mayamba rappelle que la République démocratique du Congo est souvent critiquée pour son non-respect des conventions internationales relatives aux droits humains, qui garantissent la sacralité de la vie humaine. Il insiste sur le fait que l’État a l’obligation de garantir que la détention se fait conformément à la loi, et que les actions de Mutamba doivent être considérées dans ce cadre.

« Au lieu de critiquer aveuglément les initiatives de Mutamba, nous devrions nous concentrer sur l’actualisation de notre politique carcérale », plaide-t-il. Maitre Mayamba reconnaît que, de moyens adéquats, le ministre doit parfois utiliser à des solutions de fortune. Il met en exergue l’importance d’une stricte observance des règles de procédure, citant l’exemple d’une arrestation en France où une simple omission peut entraîner la libération d’un suspect. Il considère que ce type de détail est crucial pour établir un véritable État de droit.

L’avocat conclut en affirmant que le travail de Mutamba mérite d’être soutenu et encadré. « Nous, acteurs de la vie judiciaire, devons mettre à la disposition du ministre les moyens nécessaires pour qu’il puisse agir sans enfreindre la loi. En tant qu’avocat, je souffre de la détention prolongée et injustifiée de mes clients, notamment des personnes malades qui ne représentent plus un danger pour la société. Pourquoi maintenir en détention quelqu’un qui ne peut même plus marcher ? »

Serge Mayamba appelle ainsi le ministre à porter une attention particulière à l’égalité des actes posés et à éviter de décourager les efforts en cours. Il met en garde contre les dérives potentielles qui pourraient profiter aux responsables des violations des droits véritables des citoyens, affirmant que Mutamba ne se livre pas à du populisme, mais qu’il appelle à un changement de la politique de ceux qui dirigent le pays. Il regrette que cette critique provienne d’un ancien ministre de l’Intérieur, qui est bien conscient des faiblesses de leur système de détention.

Pitshou Mulumba

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