Le gouvernement provincial de la ville-province de Kinshasa a pris une décision radicale concernant les constructions illégales sur le lit de la rivière Mapenza. Dans un communiqué officiel publié le mercredi 13 novembre 2024, le ministère provincial des Infrastructures et Travaux Publics a annoncé la démolition de toutes les maisons d’habitation érigées dans le lit intermédiaire et majeur de la rivière, sur l’avenue Mapenza, dans la commune de Ngaliema.
Une action nécessaire pour libérer l’espace public
Cette mesure, signée par Alain Tshilungu, ministre provincial des Infrastructures et Travaux Publics, s’inscrit dans le cadre d’une politique de libération des espaces publics, qui vise à lutter contre les constructions anarchiques sur des terrains non autorisés. Selon le communiqué, ces maisons ont été bâties sans autorisation, occupant illégalement des espaces publics, notamment le lit de la rivière. Le ministère précise que l’opération de démolition débutera le jeudi 14 novembre 2024.
Le gouvernement a rappelé qu’une mise en demeure avait été adressée aux occupants des parcelles concernées le 04 septembre 2024. Dans le communiqué, il est souligné que « le ministère des infrastructures et travaux publics de la ville de Kinshasa procèdera le jeudi 14 novembre 2024, à la démolition de tous les édifices concernées pour libérer le domaine public ».
Un appel à la collaboration des occupants
Le ministère a également exhorté les occupants des maisons à prendre toutes les dispositions nécessaires pour libérer ces espaces occupés illégalement avant le début de l’opération. Il s’agit là d’une nouvelle étape dans l’application du programme gouvernemental dénommé « coup de poids », qui consiste à détruire toutes les constructions mal érigées ou situées sur des espaces publics. L’objectif de ce programme est de garantir une gestion plus rigoureuse de l’espace urbain à Kinshasa, tout en libérant des terrains essentiels pour le développement de la ville.
Un contexte d’aménagement urbain urgent
Cette opération de démolition s’inscrit dans un contexte de forte pression pour l’aménagement et l’urbanisation de Kinshasa, une ville en pleine expansion. En effet, la capitale congolaise connaît une croissance rapide de sa population, ce qui entraîne une occupation anarchique des espaces publics, rendant difficile la gestion du territoire et de l’environnement.
Plusieurs constructions ont déjà été détruites dans le cadre de ce programme pour assainir l’espace urbain et éviter des risques liés à la construction sur des zones inadaptées. Le gouvernement provincial de Kinshasa souhaite ainsi restaurer l’ordre et encourager un développement plus structuré de la ville, en mettant un terme aux occupations illégales des terrains publics et en renforçant la régulation de l’urbanisme.
Le défi de l’urbanisation à Kinshasa
Cette décision s’inscrit dans un effort plus large de la part des autorités congolaises pour améliorer la gestion de l’urbanisation et de l’aménagement du territoire dans la capitale. Toutefois, cette opération soulève des questions sur les moyens de relogement des familles concernées et sur la manière dont le gouvernement prévoit d’accompagner les personnes dont les habitations seront détruites. Il sera crucial que des solutions de relogement ou de compensation soient envisagées pour minimiser les impacts sociaux de ces démolitions.
Kinshasa, comme beaucoup de grandes villes africaines, fait face à des défis majeurs en matière d’aménagement urbain et de régulation foncière. Alors que la ville continue de croître, les autorités devront redoubler d’efforts pour garantir un développement harmonieux et inclusif, tout en veillant à la protection des espaces publics vitaux pour la qualité de vie des habitants et l’équilibre écologique.
Jean-Baptiste Leni