Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, se trouve à un tournant décisif de son mandat, confronté à une pétition en circulation qui remet en question sa position. Ce document, déjà signé par une cinquantaine de députés, l’accuse de plusieurs violations du Règlement intérieur de l’Assemblée, notamment concernant la gestion des motions de défiance et le non-respect des décisions prises par la Conférence des présidents. Mais au-delà des reproches administratifs, c’est son silence face au projet présidentiel de révision constitutionnelle qui alimente les tensions au sein de la majorité. Un silence perçu comme une forme d’opposition implicite, exacerbant les fractures internes.
Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale de la 4e législature de la IIIe République, se trouve dans une position des plus précaires, assis sur une “chaise éjectable” alors qu’une pétition contre sa présidence circule sous le manteau.
Selon des sources bien informées, cette initiative aurait déjà recueilli une cinquantaine de signatures parmi les députés nationaux, signe d’une fronde grandissante contre son leadership. Le document de la pétition, parvenu à notre rédaction, cite plusieurs manquements reprochés à Kamerhe, en particulier la violation de l’article 235 et des alinéas 5 et 6 de l’article 64 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, qui régissent la convocation des plénières et l’examen des motions de défiance à l’égard des membres du gouvernement. Ces accusations visent à remettre en cause l’efficacité de la gestion de l’Assemblée nationale sous sa direction.
Au cœur de cette fronde, une autre critique majeure : le silence de Vital Kamerhe face au projet de révision ou de changement de la Constitution porté par le président de la République. Alors que les membres du présidium de l’Union sacrée de la nation ont unanimement exprimé leur soutien à la révision constitutionnelle proposée par le chef de l’État et son parti, l’UDPS, Kamerhe se distingue par son absence de position publique sur la question. Cette attitude contraste avec celle de ses collègues de la majorité présidentielle, renforçant l’idée que son silence pourrait être perçu comme une forme de désaveu, voire d’insubordination, vis-à-vis du président Félix Tshisekedi et de l’Union sacrée.
La pétition en circulation est donc bien plus qu’une simple contestation des procédures internes de l’Assemblée ; elle révèle une fracture au sein de la majorité politique et soulève des interrogations sur l’avenir de Vital Kamerhe à la tête de l’Assemblée nationale. Ce dernier pourrait-il, en l’absence d’un soutien clair et d’une prise de position ferme sur des enjeux aussi cruciaux, perdre sa place et son influence au sein de l’organe législatif ? Seul le temps et l’évolution de la situation politique en RDC répondront à cette question, mais une chose est certaine : les tensions internes sont palpables et pourraient bien redéfinir les rapports de force au sein de la majorité présidentielle.
St Augustin K.