Dans le territoire de Mambasa, au cœur de l’Ituri, l’armée congolaise a présenté mercredi six individus soupçonnés de collaboration avec les Forces démocratiques alliées (ADF), un mouvement terroriste ougandais actif dans le nord-est du pays. Ces arrestations, fruit des opérations de renseignement et de proximité, mettent en lumière la complexité d’un ennemi souvent tapi dans les communautés locales. Le colonel Maxim Tshishimbi Pombwa, administrateur militaire adjoint de Mambasa, y voit un tournant dans la lutte contre l’infiltration terroriste : « L’ennemi se dissimule parmi nous. » L’armée appelle désormais à une vigilance partagée entre les forces de défense et la population, rappelant que la sécurité du territoire passe aussi par la dénonciation de tout comportement suspect. Une mobilisation citoyenne s’impose face à une menace devenue diffuse.
Six personnes soupçonnées de collaborer avec le mouvement terroriste ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) ont été présentées mercredi 5 novembre par les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à Mambasa, à environ 165 kilomètres de Bunia, dans la province de l’Ituri. Selon les autorités militaires locales, ces arrestations résultent d’opérations ciblées menées ces dernières semaines dans plusieurs villages du territoire.
« La population s’interrogeait sur les raisons de l’insécurité persistante. Ces arrestations apportent des éléments de réponse : ces individus, vivant parmi nous, collaboreraient avec les ADF », a expliqué le colonel Maxim Tshishimbi Pombwa, administrateur militaire adjoint de Mambasa. Les suspects auraient facilité la circulation d’informations et de ravitaillement au profit des combattants rebelles, selon les premières conclusions des services de renseignement.
L’officier supérieur a salué la coopération croissante entre l’armée et les habitants, dont plusieurs alertes ont permis de remonter jusqu’aux présumés complices. « Le territoire est en danger. L’ennemi se dissimule parmi nous. Il faut que chaque citoyen devienne un acteur de sécurité en informant les autorités locales ou les services compétents », a-t-il insisté.
Un appel à la vigilance communautaire
Dans un contexte où les ADF multiplient les attaques dans l’Est du pays, les autorités civiles et militaires renforcent leur coordination avec la population. À Mambasa, la cellule de sécurité locale encourage désormais la création de comités villageois de veille, un dispositif inspiré de l’approche communautaire adoptée à Beni.
Ces arrestations, saluées par les notables du territoire, interviennent alors que les FARDC poursuivent les opérations conjointes avec l’armée ougandaise (UPDF) pour neutraliser les poches résiduelles de la rébellion. En Ituri, où les violences ont provoqué d’importants déplacements de civils, la coopération entre forces régulières et civils demeure un enjeu central de la pacification.
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