Face à la spéculation et à la précarité des producteurs congolais de cacao, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, prône une riposte collective : la création de coopératives locales capables d’imposer un prix juste sur le marché. Invité samedi 8 novembre du magazine Le Panier sur la RTNC, il a dénoncé les pratiques d’acheteurs profitant de la vulnérabilité des producteurs, notamment dans les régions de Beni, Ituri et de l’Équateur. Pour le ministre, l’organisation du secteur est la condition indispensable à la transformation du cacao en moteur de croissance inclusive. En s’appuyant sur la mercuriale hebdomadaire du ministère, Julien Paluku entend instaurer plus de transparence dans la filière et replacer les producteurs congolais au centre du jeu économique.
Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a lancé un appel fort à la mobilisation des producteurs congolais de cacao. Invité du magazine Le Panier sur la RTNC, il a exhorté les acteurs de la filière à s’organiser en coopératives afin de défendre leurs intérêts et garantir un prix équitable face aux acheteurs locaux et internationaux.
Selon lui, la faiblesse de l’organisation des producteurs expose ces derniers à la spéculation et à la sous-évaluation systématique de leurs récoltes. « Les acheteurs profitent de la pauvreté de la population pour exploiter les producteurs », a-t-il regretté, dénonçant une chaîne de valeur dominée par des intermédiaires sans scrupule.
Julien Paluku a rappelé que le ministère du Commerce extérieur publie chaque semaine une mercuriale fixant les prix de référence des principaux produits agricoles et miniers. Il a enjoint les acheteurs à s’y conformer et invité les producteurs à s’appuyer sur ce mécanisme officiel pour négocier leurs ventes « dans la transparence et le respect des normes nationales ».
Structurer la filière pour mieux vendre
Le ministre a encouragé les producteurs de cacao, particulièrement dans les provinces de Beni, Ituri et de l’Équateur, mais aussi dans l’ensemble du pays, à se rapprocher des ministères du Développement rural et de l’Agriculture pour obtenir l’agrément nécessaire à la création de leurs coopératives.
Ces structures, a-t-il souligné, leur permettront non seulement d’avoir une voix collective, mais aussi d’accéder à des appuis techniques, logistiques et commerciaux.
« Le ministère du Commerce extérieur va accompagner les coopératives pour identifier les marchés les plus compétitifs et les plus rentables », a assuré Julien Paluku, évoquant des perspectives d’exportation vers les marchés régionaux et internationaux.
Un levier pour la transformation économique
Dans un contexte où le cacao congolais reste encore peu valorisé malgré sa qualité reconnue, le ministre veut faire de cette filière un pilier de diversification économique. Son plaidoyer pour la structuration du secteur s’inscrit dans la stratégie gouvernementale visant à renforcer les chaînes locales de valeur et à réduire la dépendance aux exportations de matières premières non transformées.
Par ce message, Julien Paluku Kahongya entend placer les producteurs congolais au cœur de la reconquête économique nationale : une économie plus équitable, mieux régulée, où la richesse issue des terres congolaises bénéficie d’abord à ceux qui les cultivent.
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