La reconnaissance officielle du génocide congolais par la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, appuyée par une résolution émanant de la société civile africaine, n’est pas un simple acte diplomatique : c’est un signal fort, un éclairage sur des décennies d’injustices et une injonction à la mémoire collective. Cette avancée, fruit d’un plaidoyer soutenu et coordonné par le président Félix Tshisekedi, traduit la capacité de la RDC à conjuguer diplomatie, mobilisation civique et leadership politique pour imposer sa voix sur la scène africaine.
Le contexte est lourd : des massacres, des crimes de masse et des souffrances indicibles ont jalonné l’histoire récente du pays. Trop longtemps, le silence et l’oubli ont permis aux responsables de rester impunis, laissant les victimes dans l’ombre. En obtenant cette reconnaissance, la RDC ne se contente pas de rappeler l’ampleur du drame : elle transforme la mémoire en instrument de justice et de prévention. La portée de ce signal dépasse les frontières congolaises. Elle interpelle les États africains, les institutions régionales et internationales, en leur imposant la responsabilité morale et juridique de soutenir les victimes et de lutter contre l’impunité.
Mais cette victoire ne doit pas masquer la route qui reste à parcourir. Reconnaître un génocide, c’est ouvrir la voie à la réparation, à la justice et à la reconstruction. C’est également un avertissement : le temps du silence est révolu. La RDC montre la voie, mais d’autres pays et instances doivent suivre, pour que le respect des droits humains cesse d’être une option et devienne un impératif continental.
Cette étape historique est enfin un appel à l’action. Elle exhorte les acteurs politiques, la société civile et la communauté internationale à traduire les résolutions en actes concrets : enquêtes impartiales, indemnisation des victimes, prévention des violences futures. En plaçant la mémoire et la justice au cœur de son agenda, la RDC s’affirme non seulement comme un pays qui refuse l’injustice, mais aussi comme un acteur moteur dans la consolidation d’une Afrique où les droits humains ne sont plus négociables.
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