A Irumu, en Ituri, une expérience de réinsertion et de reconstruction locale vient de franchir un cap décisif. Sur les 22 kilomètres de la route agricole Shari–Kabarole–Diango, 333 personnes, dont 111 ex-combattants du groupe armé « MAPI », participent depuis mardi à un vaste chantier communautaire soutenu par l’OIM et encadré par le P-DDRCS. L’initiative, qui associe anciens belligérants et communautés vulnérables, combine travaux intensifs, reconstruction d’infrastructures sociales et activités de cohésion. À travers cette mobilisation collective, l’Ituri esquisse une sortie progressive des cycles de violence : la route devient à la fois un outil de survie économique et un symbole politique de réconciliation territoriale.
En territoire d’Irumu, dans la province de l’Ituri, le lancement des travaux de réhabilitation de la route agricole Shari–Kabarole–Diango marque une nouvelle étape dans les efforts de stabilisation de cette région longtemps meurtrie par les conflits armés. Au total, 333 bénéficiaires, parmi lesquels 111 ex-combattants du groupe armé “MAPI”, ont été mobilisés pour remettre en état les 22 kilomètres de cette voie stratégique pour l’économie locale.
L’annonce a été faite mardi 18 novembre par Flory Kitoko, coordonnateur provincial ad intérim du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS), cité par l’Agence Congolaise de Presse. Soutenu par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ce projet associe d’anciens belligérants à 222 membres des communautés locales vulnérables, dans un dispositif de travaux à haute intensité de main-d’œuvre (THIMO).
Durant 50 jours, chaque participant recevra une prime journalière de 5 dollars, soit 250 dollars au terme du cycle, une première étape vers leur autonomie économique.
Au-delà de la route, le programme prévoit la réhabilitation d’une école et d’un centre de santé détruits lors des vagues d’affrontements. Des activités de dialogue communautaire et de sensibilisation à la paix doivent accompagner le chantier, avec pour objectif de consolider une cohésion encore fragile.
Pour Flory Kitoko, la route Shari–Kabarole–Diango revêt une importance stratégique, en particulier pour l’évacuation des patates douces, haricots ou feuilles de manioc cultivés en abondance. « L’amélioration de la situation sécuritaire, grâce à la pression militaire des FARDC, a permis le désarmement des éléments du groupe MAPI », souligne-t-il, saluant une dynamique locale qui ouvre la voie à la réintégration progressive des ex-combattants.
L’administrateur du P-DDRCS plaide désormais pour l’intensification d’initiatives similaires, convaincu que la multiplication de projets concrets constitue l’un des leviers les plus efficaces pour ancrer durablement la paix et relancer l’économie rurale dans une province qui cherche encore son équilibre.
Infos27
