Pour leur entrée en lice à la Coupe d’Afrique des nations au Maroc, les Léopards de la République démocratique du Congo ont choisi l’efficacité minimale : un but, zéro encaissé, trois points. Suffisant pour lancer un tournoi, insuffisant pour dissiper tous les doutes. Au terme d’un match heurté face au Bénin, la sélection congolaise a assuré l’essentiel sans imposer sa loi dans le jeu. Un constat lucide, posé sans détour par le sélectionneur Sébastien Desabre, qui préfère la lecture froide des faits au triomphalisme de façade. Dans un groupe D qui promet peu de répit, cette victoire vaut autant pour le classement que pour la gestion mentale. Elle installe la RDC dans la compétition, tout en rappelant l’ampleur du chantier : mieux maîtriser la possession, tuer les matches plus tôt, éviter les fins sous tension. À quelques jours d’un choc attendu face au Sénégal, la RDC avance donc à pas mesurés. Avec des points en poche.
La RDC a gagné. Mais sans dominer. Mardi 23 décembre, pour son premier match de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, la sélection congolaise s’est imposée 1-0 face au Bénin. Un succès précieux. Un contenu plus discutable.
« On n’a pas fait le match qu’on attendait », reconnaît Sébastien Desabre en conférence de presse. Le technicien français pointe une difficulté persistante à installer le jeu de possession, pourtant au cœur du projet. « On a eu du mal à se lâcher dans notre jeu », admet-il, tout en rappelant l’essentiel : « C’est important de gagner aujourd’hui pour rendre nos fans heureux ».
Trois points, et une réalité assumée
Le discours est mesuré. Sans faux-semblants. Pour Desabre, entrer dans une CAN par une victoire reste un exercice délicat. « Ce n’est pas facile d’entrer dans une compétition par une victoire », insiste-t-il, avant d’inviter à une lecture plus analytique de la rencontre.
Car la RDC n’a jamais totalement éteint le danger. « On a concédé beaucoup d’occasions », observe le sélectionneur, qui regrette de ne pas avoir creusé l’écart plus tôt. Le scénario est connu : rester à 1-0 à vingt minutes de la fin impose un choix. « Il faut protéger son but plutôt que d’essayer d’attaquer ». Une gestion pragmatique. Mais révélatrice.
Zone grise assumée : la solidité défensive. La RDC n’a pas encaissé. Et s’en félicite. Mais au prix d’une prudence qui interroge sur la capacité à imposer le rythme face à des adversaires plus armés.
Sénégal en ligne de mire, sans fixation excessive
Le calendrier ne laisse aucun répit. Le samedi 27 décembre, les Léopards affronteront le Sénégal, l’un des poids lourds du continent. Un choc annoncé. Desabre, lui, temporise.
« C’est intéressant de continuer sur une série qui me semble de dix victoires, avec simplement une défaite contre le Sénégal », rappelle-t-il, tout en refusant d’en faire un match à part. « On va prendre le match du Sénégal comme un autre ».
La défaite (2-3) concédée en éliminatoires du Mondial à Kinshasa est relativisée. « Ici au Maroc, c’est une autre compétition ». Message clair : la CAN impose ses propres logiques. Et ses propres urgences.
Pour la RDC, l’essentiel est fait. La dynamique est lancée. Reste désormais à hausser le niveau de jeu. Sans perdre ce qui a été gagné : des points, une cage inviolée, et un tournoi enfin ouvert.
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