L’ingénieur gérant de la société de construction “BATI TOTAL SARL”, Isaac Efabiel, est actuellement privé de sa liberté depuis le jeudi 25 janvier. Détenu au cachot du Parquet de Kalamu suite à une plainte déposée par son client, qui n’est autre que l’actuel directeur général adjoint de la DGRAD, Doudou Fwamba Likunde Li-Libotayi, il a été transféré samedi 28 janvier à la prison centrale de Makala (CPRK). La situation découle d’un litige contractuel relatif à la construction d’immeubles entre les deux parties. La société BATI TOTAL SARL, d’après l’avocat du gérant, a été sollicitée par Monsieur Doudou Fwamba pour la construction de ses immeubles privés dans les communes de Kintambo et Kasa-Vubu, situées dans la capitale Kinshasa.
Sans entrer dans le fond de cette affaire, il est important de noter que, dans le cadre de l’instruction ouverte au Parquet de Grande Instance de Kinshasa/Kalamu, suite au dossier RMP 41421/PR022/DNT résultant de la plainte du Directeur Général Adjoint à la DGRAD, des interrogations se posent quant à la procédure ayant conduit à l’arrestation de l’accusé dans son domicile à Ngaliema, en présence de sa femme, qui a d’ailleurs été brutalisée, et de ses enfants. L’ingénieur Isaac a été appréhendé, selon son avocat, sur la base d’un avis de recherche émis par le Parquet, ce qui soulève des interrogations, étant donné que le plaignant était manifestement au courant de l’adresse résidentielle de l’accusé, avec qui il entretenait des relations professionnelles depuis longtemps. En effet, c’est à cette adresse qu’il a été appréhendé, dans des circonstances de brutalité connues et déplorables de la part des exécutants d’un mandat de justice. Ces événements ont eu des répercussions psychologiques et traumatiques sur les enfants, qui ont été témoins de l’arrestation de leur père de manière humiliante.
Il est possible, souligne l’avocat de l’accusé, de percevoir l’influence exercée par le numéro 2 de la DGRAD, qui a prétendu qu’Isaac était introuvable dans la ville de Kinshasa, afin que le Parquet émette, à sa demande, un avis de recherche, alors qu’il n’est même pas un criminel. Depuis jeudi, aucune confrontation n’a eu lieu entre le plaignant et l’accusé, ce que dénonce le conseil de l’accusé. Ce dernier indique que c’est Monsieur Fwamba qui a confié la construction de ses deux immeubles à la Société BATI TOTAL SARL il y a près de 3 ans.
“Pour éviter toute trace, le plaignant n’a jamais souhaité conclure un contrat écrit avec la Société BATI TOTAL SARL, qui exécute pour lui les travaux en question. Monsieur Isaac Efabiel intervient en tant que gérant de la société et simultanément en tant qu’ingénieur en bâtiment supervisant les travaux pour le compte de la société”, explique l’avocat de Isaac Efabiel. Ce dernier estime que ce contrat verbal ne lie donc pas intuite personnae, c’est-à-dire que l’ingénieur Isaac et le Directeur Général Adjoint de la DGRA, qui est logiquement client de la société BATI TOTAL SARL, ne sont pas liés par une relation personnelle. La preuve en est que “tous les devis et factures sont d’ailleurs établis sur l’entête de la Société BATI TOTAL SARL, avec toutes les coordonnées (adresse, numéro de compte, etc.)”, a-t-il expliqué.
L’avocat de l’accusé insiste sur le respect de la procédure, tout en indiquant que la société de construction dont Isaac est le gérant a déjà livré l’immeuble construit à Kintambo, situé au numéro 27 de l’avenue Vivi. Il reste celui de Kasa-Vubu, où sur instruction de M. Fwamba, les travaux sont suspendus depuis le 13 janvier, date à laquelle la police a été placée sur le chantier pour empêcher le constructeur d’y accéder. Curieusement, s’étonne l’avocat, M. Fwamba ne souhaite plus récupérer les matériaux qui se trouvent chez les fournisseurs de la société BATI TOTAL SARL et qui sont destinés aux travaux de finition du chantier, alors qu’à ce stade, la société de construction est en attente de frais pour les études de certains projets et des travaux de gros œuvre à hauteur de 37 800 dollars américains.
Qu’est-ce qui se cache derrière ce malentendu ? Le Parquet devra faire la lumière au cours de l’instruction qui doit naturellement être objective, sans aucune influence possible.
Il est d’autant plus important de souligner que le deuxième mandat du chef de l’État, Félix Tshisekedi, vise à corriger les erreurs du passé. La justice, dans cette optique, doit jouer son rôle de manière équitable pour tous. Ce serait la consolidation de l’état de droit. Affaire à suivre.
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