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Kinshasa
1 juillet, 2024 - 03:31:19
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Ambitionnant de faire plus, de faire mieux, de faire plus vite : Ensemble pour la République présente l’alternative 2024 chiffrée à 141,5 milliards d’USD pour 5 ans

Un Congo Uni, Démocratique, Prospère et Solidaire, c’est l’ambition que s’assigne Ensemble pour la République avec son candidat Président de la République, Moïse Katumbi. La traduction ce vœu en réalité passe par des réformes basées sur quatre piliers, à savoir : l’institution, l’économie, la promotion sociale et la transformation sociale, chacun comportant des objectifs spécifiques. C’est le contenu du programme quinquennal de Moïse Katumbi présenté, lundi 13 novembre 2023, à Kinshasa, par le coordonnateur d’Ensemble pour la République, Christian Mwando. Ce programme est chiffré à 141 milliards de dollars américains, avec notamment 1,4 milliard de dollars dès la première année pour le pilier institution, visant à augmenter la rémunération des magistrats, les frais de fonctionnement de la magistrature et la construction des palais de justice.

Ci-dessous les grandes lignes du Programme 2024-2028 d’ENSEMBLE POUR LA RÉPUBLIQUE

1.DÉFIS ET OPPORTUNITÉS : UN PAYS DE CONTRASTES
Une analyse fine des défis et opportunités auxquels fait face la RDC sur la base d’analyses sectorielles conduites au cours des dernières décennies par différentes parties prenantes laisse voir, sans surprise, des contrastes saisissants. La RDC est un pays avec un potentiel humain et une population jeune dont près de 80 % sont au chômage, sans compter ceux qui sont en sous-emploi parmi les 20 % restants.
Par ailleurs, avec près de 80 millions d’hectares de terres arables, le potentiel agricole et d’élevage disponible dans le pays est très insuffisamment exploité, alors que des dizaines de millions de Congolais et Congolaises vivent de l’aide alimentaire internationale.

Bien plus, l’insuffisance des infrastructures de transport ne permet pas de relier l’arrière-pays aux grandes agglomérations et d’approvisionner les grandes villes en produits agricoles, laissant le pays se contenter de l’importation, même pour les produits dont la production locale est existante. Qui plus est, le déficit énergétique est criant, annihilant les efforts de transformation structurelle de l’économie, en dépit d’un potentiel hydroélectrique important.

Le pays est aussi caractérisé par une économie très peu diversifiée et tournée essentiellement vers l’exploitation et l’exportation des matières premières peu ou pas transformées. Que dire de la richesse culturelle et de la créativité reconnues mondialement qui contraste avec un investissement limité dans les industries culturelles et créatives, pourtant un secteur qui contribue sérieusement à la formation de la richesse (Produit intérieur brut (PIB)) de certains pays africains de nos jours.
Le manque d’infrastructures scolaires de qualité, la vétusté des curricula, l’incapacité croissante des parents à payer les frais de scolarité des enfants, le manque de manuels scolaires et la baisse de la qualité de la formation de façon générale caractérisent le système éducatif du pays, laissant très peu de chance de capitaliser sur le potentiel humain et la jeunesse de la population. Sur le plan sanitaire, l’espérance de vie à la naissance reste faible (62 ans) en raison de nombreux décès prématurés imputables aux maladies infectieuses endémiques et épidémiques, aux maladies chroniques, à la malnutrition et aux menaces environnementales pressantes pour la santé publique (eau contaminée, assainissement inadéquat, accidents routiers…). Ces menaces à la santé publique sont aggravées par un système de santé inefficace et des ressources limitées et mal réparties. Dans ce pays riche en eau, seulement 52‘% de la population de la RDC a accès à des points d’eau améliorés (UNICEF/ OMS 2015). L’accès aux points d’eau améliorés a progressé d’à peine 3‘% depuis les premières élections démocratiques qui ont eu lieu en 2006 (PNDS 2018). Il ne s’agit là que de quelques éléments de la longue liste des contrastes qui caractérisent ce pays que d’aucuns considèrent comme béni de Dieu.
2. ASPIRATIONS ET VISION
Vision Le candidat-Président ambitionne d’assurer « une République démocratique du Congo stable, sûre et prospère pour tous ».
Articulation de la vision
Afin d’atteindre cette vision, le candidat-Président mise sur un agenda de la transformation de la RDC qui peut s’articuler autour de quatre (4) piliers qui constituent des transformations majeures visant l’amélioration des conditions de vie de sa population. Il s’agit :
(i) des transformations institutionnelles ;
(ii) de la transformation structurelle de l’économie ;
(iii) des transformations sociales ; et
(iv) des transformations durables.
À travers ces transformations, il s’agit, entre autres, de ramener la stabilité et la sécurité en mettant fin à la guerre dans l’Est de notre pays ; de transformer notre économie en créant des emplois, en soutenant les petites entreprises et en réduisant le coût de la vie ; et d’améliorer les services publics pour tous, y compris l’accès à l’éducation et aux soins de santé.
Il s’agira aussi de restaurer la crédibilité du Parlement et du Palais de la Nation en combattant de manière objective la corruption et le gaspillage des ressources disponibles.
Bien plus, il faudra faire une rupture avec une politique dominée par ceux qui sont déconnectés des aspirations et des besoins de la majorité des citoyens congolais, notamment les jeunes et les femmes, sachant que la plupart de nos compatriotes ont moins de 25 ans. Cela se fera à travers un gouvernement efficace et représentatif qui sera à leur écoute.
Ensemble pour la République, face au chaos politique actuel, produit du replâtrage des méthodes de gestion qui avaient mis le pays à genoux, se propose d’amener un nouveau souffle à travers de profondes réformes dans toutes les institutions, afin de booster tous les secteurs de la vie nationale. ER a fait le constat selon lequel la RDC est gérée par des approches archaïques, en déphasage avec l’évolution du monde. Il faut donc réformer entièrement l’appareil institutionnel, administratif, sécuritaire, économique… à travers des approches nouvelles. Il faut arrêter avec les discours inutiles et les promesses vaines. Le temps est venu pour que le pays soit engagé dans la dynamique de l’action, c’est-à-dire une gouvernance qui prend en charge les attentes et les besoins de nos populations.
Il est de notoriété publique que les défis et opportunités de la RDC ainsi que les solutions pour y remédier ont été largement relayés par les différentes parties prenantes qui s’intéressent de près ou de loin au développement de ce pays : politiciens, société civile, partenaires techniques et financiers (PTF) bilatéraux et multilatéraux, activistes du développement, etc. Nonobstant ces tentatives, le pays continue à traîner encore sur le chemin de son développement.
Les régimes qui se sont succédé à la tête du pays depuis son accession à l’indépendance ont tenté de pallier ces défis à travers des propositions de solutions, qui malheureusement n’ont pas permis jusqu’à présent de développer le pays. Qu’est-ce qui est nouveau dans l’approche du candidat-Président ? Le Programme du candidat-Président ambitionne de faire plus, de faire mieux, de faire plus vite et “ensemble” dans notre quête d’amélioration des conditions de vie des Congolaises et des Congolais.

3.ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
Pilier 1
Transformations institutionnelles : consolidation de l’État, de la démocratie, de la paix, et lutte contre la corruption

PRINCIPAUX DÉFIS
L’environnement politique, sécuritaire et institutionnel de la RDC se caractérise par :
(i) une gouvernance chaotique, inexpérimentée et prédatrice ; (ii) une situation politique réfractaire à la démocratie, aux institutions fortes et au développement ;
(iii) une situation sécuritaire fragile et instable, particulièrement à l’Est du pays, et qui traduit l’impuissance des FARDC et le faible contrôle du gouvernement sur le territoire national ;
(iv) une administration publique en rénovation, mais avec un personnel vieillissant, incontrôlé et un système de rémunération inéquitable et opaque ;
(v) un État faiblement institutionnalisé mais fortement personnalisé autour du pouvoir politique ;
(vi) un système judiciaire instrumentalisé, corrompu, dysfonctionnel et inefficace ;
(viii) un processus de décentralisation inachevé et chaotique ; (ix) une insuffisance de l’appareil statistique dans l’accompagnement du processus de développement, et
(x) une société gangrenée par une corruption omniprésente et multiforme.

OBJECTIF PRINCIPAL
Rebâtir progressivement un État congolais fort, fiable et stable et restaurer son autorité ainsi que sa crédibilité à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Nous voulons ainsi saisir l’occasion du contexte économique et géopolitique en mutation pour fermer l’ère de la RDC des problèmes et ouvrir la voie de la RDC des solutions.
OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
1.Mettre en place une armée républicaine composée d’unités disciplinées, plus rationnalisées, plus mobiles, plus professionnelles, mieux équipées et respectueuses des droits de l’homme.
2. Mettre en place une police nationale républicaine, disciplinée, capable de maintenir l’ordre public dans le respect des droits de l’homme.
3. Protéger le pays contre les menaces de déstabilisation intérieure et extérieure.
4. Renforcer la légitimité et la redevabilité des mandataires publics dans le strict respect de la constitution et des lois de la RDC, et dans l’unique intérêt de ses populations.
5. Renforcer l’indépendance de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à l’égard du Chef de l’État dans la désignation du président de son bureau dans le but d’améliorer le système électoral†; et (ii) de restaurer la crédibilité du processus électoral.
6. Mettre en place une politique étrangère volontariste, affirmatrice de la souveraineté de la RDC et principalement orientée vers le renforcement des liens économiques, le développement des échanges commerciaux et les partenariats mutuellement avantageux.
7. Doter la RDC d’un système judiciaire indépendant, impartial, efficace et accessible.
8. Lutter efficacement avec le concours significatif de la société civile contre la corruption sous toutes ses formes.
9. Constitué de quatre sous-objectifs†: (i) maîtriser les effectifs de la fonction publique†; (ii) améliorer la gestion du personnel†; (iii) accélérer la réforme du système des primes pour l’asseoir sur la performance, et (iv) réformer les structures et services de la fonction publique.
10. Constitué de trois sous-objectifs†: (i) permettre aux populations congolaises de participer réellement et activement à la vie publique, à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines qui les concernent directement et promouvoir, ce faisant, la démocratie à la base†; (ii) renforcer les capacités du personnel politique et administratif des entités territoriales décentralisées (ETD)†; et (iii) doter les ETD des ressources substantielles pour leur fonctionnement et leur développement.
11. Amélioration et revitalisation du système statistique national (SSN) pour la collecte, le traitement, la diffusion et l’utilisation des données de qualité en appui à la formulation, la mise en œuvre et le suivi et l’évaluation des programmes et projets de développement du pays.

Pilier 2
Transformation structurelle de l’économie
PRINCIPAUX DÉFIS

La revue des expériences passées et récentes des autres pays d’Afrique et du monde montre que bon nombre de défis qui continuent à empiéter sur leur capacité à se positionner sur le sentier du développement sont la résultante, entre autres, de la faible transformation structurelle de leurs économies. La RDC ne fait pas exception à ce constat et les quelques faits suivants tendent à le confirmer.
– La question de l’emploi des jeunes.
– La persistance depuis plusieurs décennies d’une croissance toujours non inclusive.
– Le nombre de pauvre ne fait que s’accroître
– La croissance économique est toujours dépendante des ressources naturelles
– Une faible industrialisation de l’économie congolaise couplée à une forte désindustrialisation
Quelle que soit l’unité choisie pour mesurer la pauvreté, le meilleur effet de réduction de la pauvreté est associé à la croissance du secteur de l’industrie. L’économie congolaise est caractérisée par une faible part ajoutée de l’industrie dans le produit intérieur brut (PIB). Cette faible performance industrielle est problématique au regard du potentiel d’attraction des investissements dont le pays dispose. Ce pilier vise à positionner la RDC comme un pôle industriel régional à l’horizon 2040, avec une place de choix pour des petites et moyennes industries (PMI) compétitives, capables de contribuer au renforcement des capacités productives et à la création de richesses et d’emplois décents et durables. Il se traduit, par ailleurs, par l’élargissement de la base industrielle et le rééquilibrage progressif des implantations industrielles sur l’ensemble du territoire. Ce pilier et les initiatives y afférentes s’inscrivent dans le processus de structuration d’un tissu industriel varié qui favorise la création d’emplois, la mise en place de plates-formes de valorisation des ressources du pays ainsi que le renforcement de l’intégration de l’industrie locale par la remontée des filières. Ces quelques tendances structurantes ne peuvent être inversées que si l’on assiste à une véritable transformation structurelle de l’économie, laquelle consiste en des changements fondamentaux dans les structures économiques afin de stimuler le développement inclusif et durable. Il s’agit d’un processus observé dans tous les pays ayant atteint des niveaux élevés de développement.

OBJECTIF PRINCIPAL
Assurer une croissance économique robuste, inclusive et résiliente en s’appuyant sur les activités à forte croissance, tenant compte des aspects de durabilité (pilier 4).

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
1.Améliorer la production, la productivité et la compétitivité des produits agro-pastoraux afin d’assurer la sécurité alimentaire, augmenter le revenu des producteurs et du gouvernement, et améliorer la balance commerciale agricole en réduisant les importations et en augmentant les exportations.
2. Créer un tissu industriel compétitif et dynamique afin de permettre au pays de mieux se positionner sur la chaîne de valeur mondiale (CVM), qui est une source majeure de richesse et de création d’emplois décents. Cet objectif s’engage résolument, dans la durée et dans la cohérence, pour une RDC industrialisée et respectueuse de l’environnement, au service des besoins fondamentaux des Congolais.
3. Le plan pour la PERDC consacre une place de choix au secteur industriel avec des projets-phares, visant notamment l’opérationnalisation des ZES. Concrètement, il consistera à attirer les investisseurs étrangers et nationaux en vue de créer des pôles de développement autour de ces ZES dans le but de réduire drastiquement la pauvreté dans le pays.
4. Créer un environnement favorable au développement de l’industrie touristique et culturelle afin de porter sa contribution au PIB à 8 % dans les cinq prochaines années.
5. Digitalisation du tissu économique dans toutes ses composantes (institutionnelle, légale, infrastructure).
6. Promotion et gestion d’une urbanisation durable à travers tout le pays. De manière pratique, la stratégie de développement de la promotion immobilière entend offrir des réponses en faveur du développement du secteur immobilier dans le but d’en faire une source de création de richesse, d’emploi et d’amélioration du bien-être de la population par l’amélioration du cadre de vie et des recettes pour l’État.
7. Développer/réhabiliter les infrastructures de soutien à la croissance notamment celles relatives aux transports et à l’énergie électrique.
8. Promouvoir le développement du secteur financier en vue de soutenir le développement harmonieux du pays.
9. Attirer les investissements. Cet objectif est capital parce que le succès du programme dépend en partie de l’implication du secteur privé dans les activités liées directement ou indirectement aux piliers stratégiques. Il est indispensable de mettre en place une politique (et des mesures) pour attirer l’investissement étranger direct (y compris les investisseurs privés nationaux et internationaux) et encourager les entreprises. Cette politique vise à améliorer le climat des investissements et des affaires, afin qu’il soit plus facile, rapide et moins coûteux pour les investisseurs dans tous les secteurs de l’économie (biens et services) de mener leurs opérations courantes et d’élargir leurs activités, et placer la RDC parmi les dix pays les mieux classés d’Afrique subsaharienne dans le classement mondial de la facilité de faire les affaires.
10. Augmentation de la contribution au PIB des biens et services liés à l’exploitation minière. Pour atteindre cet objectif, les actions ci-après doivent être réalisées :
(i) création d’une filière industrielle à la pointe de l’innovation et du développement en fournissant, après des études de prospection dans toutes les provinces, une carte géologique nationale contenant des informations géologiques, géophysiques et géochimiques de base ;
(ii) élaboration d’une stratégie de diversification minérale et des hydrocarbures dans le but d’augmenter la production des produits autres que le cuivre, le cobalt, le pétrole, le diamant, le coltan, entre autres ;
(iii) lancement de la production de lithium d’ici 2026, atteignant 3000 tonnes par an en carbonate de lithium ;
(iv) accroissement de la productivité et de la compétitivité durables de l’industrie minière et des hydrocarbures en atteignant l’investissement important dans la Recherche et Développement (R&D) de 0,2 % du PIB sectoriel d’ici 2025.

Pilier 3
Transformations sociales : valorisation du capital humain et promotion de la prospérité partagée

PRINCIPAUX DÉFIS
Les inégalités économiques sont, parmi tant d’autres, des facteurs d’instabilité. Loin d’être les seules causes d’instabilité, elles sont les plus visibles et celles qui engendrent les transformations sociales les plus rapides : urbanisation incontrôlée et déruralisation, emplois précaires, enfants de la rue, insécurité, exode massif des jeunes, etc.
Par ailleurs, la prévalence de certaines pratiques au sein de notre société ne favorise pas la contribution de toutes les couches de la population, notamment les femmes et les jeunes filles, aux efforts visant à propulser le pays sur le sentier du développement durable. Qui plus est, au cours des dernières décennies, le pays a été en proie aux conflits et guerres avec pour conséquences, entre autres, le déplacement massif de populations entières et la dégradation de la situation humanitaire et la destruction des infrastructures sociales, culturelles et environnementales. En particulier, le système éducatif, le patrimoine culturel, les infrastructures ainsi que la biodiversité ont été des cibles indirectes de ces conflits subissant, dans de nombreux cas, des dommages irréparables. Ces conflits ont aussi entraîné d’autres maux tels que la criminalité organisée, le trafic de drogue, les agressions sur l’environnement et le développement d’une économie de guerre qui participent à la fragilisation du pays. D’où la nécessité d’investir dans les programmes sociaux de base. Bien plus, les inégalités sont croissantes et la richesse nationale semble confisquée par une minorité dirigeante.
Pour pallier les défis énoncés ci-dessus, le candidat-Président mise sur une série de transformations sociales qui visent l’égalité sociale réelle entre les citoyens de ce pays. Il s’agit, entre autres, d’assurer l’égalité non seulement des droits au travail, à l’éducation et à la formation, à la santé, au logement et au minimum vital mais aussi dans la distribution des richesses et ressources du pays, noyau de la justice sociale.
Cette égalité, c’est aussi et surtout l’égalité des opportunités pour que tout un chacun puisse réaliser son potentiel. D’où le devoir de ceux qui ont en charge la gestion de l’État de comprendre la nécessité d’investir dans le capital que constitue la population tout au long du cycle de vie : de la conception, en passant par la naissance, l’enfance, l’adolescence, l’âge actif et enfin la retraite dans la dignité. Cette valorisation du capital humain, basée sur les droits humains, appelle des transformations, sans discrimination aucune de religion, d’ethnie, de sexe, de handicap… ; dans des secteurs clés directs et indirects que sont :
(i) l’éducation, y compris l’éducation préscolaire ;
(ii) la formation professionnelle et technique ;
(iii) la santé, y compris la santé de la reproduction ;
(iv) la nutrition ;
(v) les conditions d’hygiène, y compris accès à l’eau potable et à l’électricité ;
(vi) le logement décent ;
(vii) l’égalité de genre ;
(viii) la protection sociale ; et
(ix) la prévention et la gestion des crises humanitaires.

Les défis dans les domaines socioéducatif et culturel sont énormes. On peut citer notamment :
(i) la pauvreté touchant 60 millions de Congolais, soit 73 % de la population vivant avec moins de 1,90 dollar par jour (BM 2018) ;
(ii) les carences et l’inaccessibilité aux services sociaux et à la protection sociale ; le taux de chômage alarmant et des salaires qui ne permettent pas toujours de couvrir les besoins vitaux des fonctionnaires et autres travailleurs ;
(iii) le grand nombre d’enfants non scolarisés, soit environ 4 millions d’enfants de 6 à 17 ans (24,8 %) en 2012 ;
(iv) pour l’enseignement supérieur : la carence notoire en infrastructures, équipements et matériels didactiques, l’insuffisance de personnel enseignant qualifié, l’insuffisance de financement étatique et la non-structuration de la recherche scientifique ;
(v) les carences en eau, hygiène et assainissement ainsi, par exemple, seulement 52 % de la population ont accès à des points d’eau améliorés ;
(vi) la précarité et la fragilité de la situation des enfants et des femmes, avec des niveaux de mortalité bien supérieurs à ceux de nos pays voisins ;
(vii) l’absence d’une politique culturelle nationale formelle, cohérente et réaliste, en dépit du potentiel du secteur culturel, qui est davantage considéré dans sa seule dimension de divertissement et de loisirs ;
(viii) les infrastructures d’encadrement sportif insuffisantes et de répartition inégale entre les provinces.

OBJECTIF PRINCIPAL
Assurer la fourniture et l’accès aux services sociaux de base à toutes les couches de la population congolaise avec pour principe de base de ne laisser personne pour compte pour une population heureuse, épanouie et productive.
Pour atteindre cette ambition, il faudra engager des transformations structurelles et sociales soutenues par une approche innovante en rapport au capital humain qui va au-delà des secteurs directs que sont l’éducation et la santé pour toucher les infrastructures (transport, énergie, eau), mais aussi l’agriculture, les politiques administratives et financières pour l’efficacité et l’efficience des services ainsi que la gouvernance de façon générale.

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
1.Repenser le système éducatif congolais pour lui permettre de préparer les apprenants à acquérir les compétences pour le marché du travail et la vie en accroissant l’accès, l’équité à tous les niveaux d’éducation, avec un accent particulier pour l’enseignement technique et professionnel et l’entrepreneuriat.
2. Renforcer les capacités institutionnelles du secteur de la recherche pour le développement y compris dans les secteurs d’innovation de la quatrième révolution industrielle.
3. Garantir à toutes les couches de la population une couverture de protection sociale efficace d’ici 2040, afin de réduire la vulnérabilité des populations face aux risques économiques et sociaux, d’une part, et de renforcer la résilience des communautés, d’autre part.
4. Accroître l’accessibilité et l’équité dans la fourniture des soins de santé de qualité.
5.Accroître le taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement tout en promouvant le changement de comportement vis-à-vis de l’assainissement.
6. Renforcer les mécanismes de lutte contre toute forme de discrimination tendant à freiner l’éclosion des talents et potentialités.
7. Assurer des liens organiques entre les secteurs sociaux et les autres secteurs qui en renforcent la productivité et la durabilité tels que l’eau, l’énergie, l’agriculture et les transports.
8. Promouvoir le sport dans sa diversité et son rôle multifonctionnel dans le développement de la personne tout au long du cycle de vie.

Pilier 4
Transformations durables

PRINCIPAUX DÉFIS
Face aux nombreuses menaces des changements climatiques, avec notamment l’augmentation alarmante des émissions de gaz à effet de serre, le monde est à la recherche constante d’une utilisation des ressources naturelles par les générations actuelles qui ne compromette pas leur utilisation par les générations futures. La RDC peine à se faire respecter et à jouer un rôle important sur la scène mondiale, alors que sa place devrait être sans équivoque, grâce à ses ressources naturelles susceptibles d’offrir au monde les solutions basées sur la nature à des coûts de mitigation et d’adaptation plus réduits. La RDC possède tous les atouts pour œuvrer et s’affirmer comme nouvelle frontière d’influence, comme « pays-solution » et non pas « pays-problème », tant au niveau régional qu’international.
Située au cœur de l’Afrique, avec une superficie de 2 345 444 km2 dont 155,5 millions d’hectares de forêt représentant 10 % des forêts tropicales de la planète et plus de 60 % des forêts du bassin du Congo, la RDC est le deuxième plus grand massif forestier tropical au monde. Elle est classifiée comme 5e pays au monde pour sa biodiversité et parmi les rares pays où les forêts offrent des moyens de subsistance à des millions d’habitants et des peuples autochtones. Le sous-sol congolais détient une réserve significative de minerais stratégiques pour la transition écologique avec le cobalt (62 % de la réserve mondiale), le coltan, le germanium, le lithium et autres et elle constitue donc une réponse idoine, en particulier à la raréfaction des matières dont le monde a besoin pour le développement de la motorisation du futur « à émissions zéro ». La RDC est aussi un réservoir d’eaux douces, détenant 10 % des réserves de la planète, 52 % de celles de l’Afrique et 67 % des eaux du bassin du Congo, avec son majestueux fleuve Congo, le deuxième au monde après l’Amazone, avec un débit de 44‘000 m3 /seconde et une capacité de produire environ 44 000 Mégawatts (MW) d’énergie hydroélectrique dans le seul site d’Inga, capable de desservir plus de 70 % des ménages congolais en électricité, mais aussi de la distribuer aux pays voisins. Bien plus, les nombreuses rivières qui affluent le fleuve Congo ont la capacité de générer 60 000 MW d’hydroélectricité au travers de plus de 780 sites où peuvent être installés des micro-barrages. Il est aussi important de signaler la capacité en énergie voltaïque estimée à 70‘000 MW grâce à sa position géographique à cheval sur l’équateur, positionnant le pays comme vaste terrain propice en énergie solaire.
La stratégie nationale Réduction des émissions liées à la déforestation et dégradation (REDD+) de la RDC vise à stabiliser le couvert forestier d’ici 2030, puis à le maintenir, par la suite, à 63,5 % du territoire national. Cela représente une réduction de 56 % des émissions prévues pour la période 2013-2030 et une réduction cumulée des émissions de 3 Gt de CO2 (Stratégie nationale REDD+ RDC 2012), le tout dans un contexte de croissance annuelle moyenne à deux chiffres du PIB et une réduction drastique de la pauvreté.
Cependant, la RDC fait face à plusieurs défis de la gestion durable de ses ressources naturelles pour enfin stimuler une croissance économique durable et jouer son rôle dans l’équilibre planétaire en développant des modèles économiques susceptibles de protéger la nature et en même temps atteindre des objectifs de développement durable (ODD). Ces défis sont, entre autres :
(i) assurer la connectivité avec les pays voisins dans le cadre de l’intégration régionale (infrastructures routières et échanges commerciaux, etc.) et dont l’impact sur les ressources naturelles est inévitable ;
(ii) l’utilisation/transfert des nouvelles technologies pour relancer la production agricole durable dans les milieux ruraux, la production minière à faible impact mais aussi la création d’emplois ;
(iii) assurer la transition énergétique et l’utilisation des minerais stratégiques pour un développement vert ;
(iv) s’attaquer aux causes profondes de la déforestation et de la dégradation des forêts ;
(v) renforcer la gouvernance environnementale, le contrôle et la traçabilité dans le domaine de l’exploitation des ressources naturelles ; et enfin
(vi) le manque de politiques et d’outils sur la gestion forestière, la planification des terres, l’assainissement et la protection de l’environnement surtout dans les sites miniers.
L’autre défi majeur c’est la faible performance fiscale dans le domaine de l’exploitation liée, notamment :
(i) à la faible activité des entreprises formelles par rapport au secteur informel ;
(ii) à l’importance démesurée de la parafiscalité et des tracasseries de toutes sortes par rapport aux taxes officielles et légitimes ;
(iii) au mauvais état des infrastructures de transport qui renchérit les coûts de production ; et
(iv) au manque d’unités de transformation locale des produits exploités.
Afin de pallier ces défis et positionner la RDC parmi les pays solutions aux problèmes environnementaux, notre Gouvernement va mettre l’accent sur les questions liées à la gouvernance, à la planification spatiale, à l’adoption de pratiques agricoles et environnementales et de mesures contraignantes, à l’investissement privé et à l’établissement d’un cadre de dialogue permanent en s’appuyant sur des programmes encore plus ambitieux à l’aide des instruments nationaux et internationaux existants et en développement.

OBJECTIF PRINCIPAL
Promouvoir une économie verte en conciliant le développement économique et social avec la protection de l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles.

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
1.Améliorer la gouvernance forestière et environnementale pour s’adapter au contexte global dominé par le changement climatique et les enjeux politiques, économiques et financiers qui en découlent.
2. Utiliser le capital naturel de la RDC comme outil de développement socioéconomique du pays et en particulier de lutte contre la pauvreté et de création d’emplois décents et de revenus.
3. Concrétiser les engagements pris par la RDC en matière d’environnement, de lutte contre le changement climatique et de conservation de la biodiversité au niveau international au bénéfice du développement socioéconomique du pays.
4. Faire du respect de l’environnement une réelle opportunité d’améliorer la qualité de vie des populations locales et de participer à l’économie verte.

4. CADRE MACROÉCONOMIQUE ET FINANCEMENT DU PROGRAMME
Cadre macroéconomique
Au cours des cinq (5) prochaines années, Ensemble pour la République propose de poursuivre un objectif global (2024-2028) de maintien et de stabilisation d’une forte croissance du produit intérieur brut (PIB) réel autour de 10 % par an en moyenne, essentiellement tirée par le secteur primaire (mines et agriculture: 42 %), le secteur secondaire (infrastructures et énergie : 32 %) et le secteur des services (télécommunications, commerce, transport, industries culturelles et créatives, transport et tourisme : 24 %). Plus précisément, la croissance du PIB réel est projetée à 10,5 %, 11,8 %, 12,6 %, 13,0 % et 14,0 % respectivement en 2024, 2025, 2026, 2027 et 2028. En ce sens, l’économie congolaise passera de 74,8 milliards d’USD courants en 2024 à 121,3 milliards d’USD courants en 2028.
Le taux d’investissement global passerait de 17,6 % du PIB en 2024 à 29‘% en 2028, avec une moyenne de 23,8 % du PIB par an, conduit par des investissements publics importants en 2024 et 2025. Ces derniers jetteront les bases pour des investissements privés importants à partir de la troisième année de mise en œuvre du Programme. Le taux d’inflation se situera à 6‘% en moyenne en glissement annuel pendant toute la période. Au cours de la période, nous allons maintenir une croissance de la masse monétaire au sens large autour de 29 % en moyenne annuelle dont le crédit au secteur privé devrait être le multiplicateur important. En effet, le taux moyen de croissance du crédit au secteur privé devrait se situer autour de 25 % pendant toute la période couverte par le Programme. Enfin, nous projetons la réduction substantielle des importations, surtout des produits alimentaires, avec l’augmentation de la production intérieure consécutive à la transformation structurelle de l’économie congolaise, notamment dans le sous-secteur de l’agroalimentaire. Nous projetons une balance des paiements globale de 2,5 % du PIB en moyenne au cours de la période.
Ces projections de la croissance économique sont réalistes au vu des potentialités inexploitées dont regorge la RDC, d’autant plus qu’autour de nous, certains pays africains ont pu atteindre ces niveaux avec beaucoup moins de ressources tant naturelles qu’humaines. Selon les projections du FMI (mars 2023), plusieurs pays africains devraient connaître une croissance de plus de 5,5 % en moyenne en 2023-2024. Il s’agit notamment de la Libye (12,9 %), du Niger (9,6 %), du Sénégal (9,4 %), du Rwanda (7,9 %), de la Côte d’Ivoire (7,1 %), alors que la croissance la RDC est estimée à 8,0‘% au cours de la même période, dans les conditions actuelles.
Les projections de croissance économique se basent sur les hypothèses ci-après :
i. La production minière devrait croître de 12 % en moyenne chaque année pendant la période ;
ii. Les prix de nos principaux minerais varieraient comme suit : (i) le prix du cuivre par tonne devrait varier en moyenne autour de 9 500 USD, (ii) celui du cobalt autour de 55‘000 USD, et (iii) celui du pétrole brut autour de 70 USD par baril ;
iii. Le taux de change (FC/USD) utilisé serait de 1 USD pour 2 300 FC sur l’ensemble de la période ;
iv. La mise en œuvre satisfaisante des réformes énumérées dans la partie stratégique du programme notamment sur la justice, les institutions, la transformation structurelle de l’économie, etc. ;
v. La poursuite de la mise en œuvre du programme à moyen terme, soutenu par le Programme élargi du FMI Facilité de crédit ; vi. La mise en œuvre satisfaisante d’un programme des réformes économiques et financières qui met un accent particulier sur la digitalisation de la chaîne des recettes afin de limiter l’apport humain dans la détermination des impôts et taxes de l’État ;
vii. La réalisation à hauteur de 70‘% du programme d’investissements publics et privés du programme avec un accent particulier sur la réhabilitation et la construction des routes de desserte agricole, des routes d’intérêt national et régional et des infrastructures énergétiques ;
viii. La mise en œuvre d’une stratégie d’attraction des investissements privés nationaux et étrangers surtout dans les secteurs prioritaires du programme (agriculture, tourisme, énergie, industrie, économie numérique, secteurs bancaire et financier).
Les hypothèses sectorielles reposent sur la réalisation de l’objectif global du programme, qui est de créer une économie forte, diversifiée et résiliente. La mise en œuvre du programme devrait permettre de relancer la dynamique attendue dans le secteur non extractif. Cette dynamique résulterait de la performance des branches d’activité des piliers stratégiques du programme.
Le financement du Programme
Le financement global du programme est estimé à 141,5 milliards d’USD pour cinq ans. Les dépenses courantes s’élèvent à 94,4 milliards d’USD et l’investissement public à 47,1 milliards d’USD. Mon gouvernement mobilisera 113,9 milliards d’USD à titre de revenus internes. Ce niveau de recettes sera soutenu par la transformation structurelle de l’économie congolaise.
Les dons se situeront autour de 8,5 milliards d’USD dans le cadre des différents programmes avec les bailleurs de fonds. Le besoin du financement global se situe à 19,1 milliards d’USD sur toute la période.
Le budget de l’État passera de 20,04 milliards d’USD en 2024 à 37,7 milliards d’USD en 2028, avec une moyenne annuelle de 28,3 milliards d’USD. Ce budget sera soutenu par une pression fiscale de 23,4 % en moyenne pendant la période d’exécution du Programme. En effet, la pression fiscale passera de 20,5 % en 2024 à 26,8 % en 2028.

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