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2 juillet, 2024 - 14:14:19
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Attaques d’Es-Semara : au siège de l’ONU à Genève, Abdellatif Ouahbi souligne la responsabilité directe d’Alger

Lors de la 111ème session du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) de l’ONU à Genève, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a qualifié l’attaque contre des civils dans la capitale spirituelle du Sahara atlantique de “terrorisme d’État” perpétré depuis le territoire algérien contre le Maroc.

C’est la première réaction officielle d’un membre du gouvernement marocain concernant les attaques contre Es-Semara, qui ont été menées avec l’aval et le soutien de la junte algérienne, soulignant leur nature terroriste. Quatre projectiles ont frappé des quartiers civils d’Es-Semara, dans le sud du Maroc, dans la nuit du 28 au 29 octobre dernier, causant la mort d’une personne et blessant trois autres, dont deux grièvement, en plus de causer des dommages matériels.

Si un faisceau d’indices crédibles, concordants et probants établissent, depuis, la responsabilité du Polisario, une milice séparatiste agissant depuis Tindouf, en Algérie, qui l’héberge, la finance et l’arme, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a, cette semaine, apporté un cachet officiel au caractère éminemment criminel, terroriste et constituant un acte de guerre à ces attaques.

C’était mercredi et jeudi derniers, à Genève, dans le cadre d’une intervention devant la 111ème session du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, à l’occasion de l’examen combiné des 19ème au 21ème rapports périodiques relatifs à la mise en œuvre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

Sur un ton faussement interrogatif, celui qui occupe également le poste de secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM, alliance gouvernementale) a interpellé l’Algérien Noureddine Amir, membre dudit comité. «Ne peut-on pas ajuster certains comportements du voisin algérien pour y voir une atteinte et une menace à la paix et la sécurité dans le monde? Envoyer des missiles, partis du territoire algérien et visant nos terres, n’est-il pas du terrorisme? Ne sommes-nous pas passés d’un terrorisme commis par des individus à un terrorisme d’État. Quand j’essaie de comprendre, je me rends compte que vous êtes (l’Algérie, NDLR) plus dans une position de faiblesse que dans une situation de force» pour donner des leçons, a réagi le ministre marocain en réponse à une énième provocation algérienne sur la définition du principe d’autodétermination.

Abdellatif Ouahbi suggère un acte de trahison. «Il est clair que la géographie nous a porté préjudice, en nous mettons côte à côte avec nos voisins. Et nous n’avons aucun pouvoir sur la géographie. Par contre, nous nous référons à l’Histoire pour dire que notre sang s’est mêlé dans notre lutte pour nos indépendances. N’est-ce pas suffisant pour que l’on puisse vivre en paix et en sécurité? À celui qui me qualifie de frère, je lui réponds: “Toi aussi, mon fils!”.» Référence est faite à la célèbre locution latine que la tradition attribue à Jules César, qui l’aurait adressée, en guise de dernier souffle, à Brutus. César considérait Brutus comme l’un de ses alliés, mais ce dernier s’est mis du côté de ceux qui l’ont assassiné.

Pour l’heure, le Maroc, dans le cadre de l’État de droit, préconise la sagesse et la retenue. Le parquet compétent à Laâyoune a ouvert une enquête et les analyses techniques et balistiques sont en cours pour définir la nature et la provenance exactes des projectiles. En attendant, les autorités se gardent de préempter les résultats de cette enquête et ne font pas de commentaire sur le processus judiciaire. «Elles s’exprimeront dès l’obtention des premiers éléments», précise une source informée. Sereines face à ces provocations inconsidérées, elles mèneront les investigations à leur terme, jusqu’à établir les responsabilités et appliquer, alors, la loi dans son implacable rigueur.

Dans le cadre de son enquête sur les attaques d’Es-Semara, une équipe de la mission onusienne au Sahara (MINURSO), menée par son chef, Alexander Ivanko, s’est notamment rendue à Rabat. Ses investigations ont abouti à un rapport, qui a été remonté au quartier général de l’ONU avant d’être soumis au Conseil de sécurité.

Immédiatement après les explosions, la MINURSO a été saisie par les autorités et a pu confirmer leur emplacement exact : le quartier Essalam, où deux des explosions ont eu lieu, le quartier Al Wahda, touché par une explosion, et le quartier industriel en périphérie de la ville. L’ambassadeur représentant du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, a précisé le 30 octobre dernier au siège de l’organisation à New York, à l’issue de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2703 sur le Sahara, que la MINURSO a constaté qu’il n’y a aucune installation militaire dans ou autour de ces quartiers. De plus, ils ont confirmé que toutes les victimes innocentes sont des civils.

I27/le360.ma

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