Mobiliser, oui, mais convaincre pour arracher une voix dans l’urne, voilà toute l’équation. Une équation aux multiples inconnues, car à chaque étape de leur parcours à travers les contrées visitées par les prétendants au Palais de la nation à Kinshasa, ils se retrouvent face au même peuple. Ce peuple a tout le loisir d’écouter attentivement les discours, d’examiner les programmes, de se forger une opinion et enfin de prendre une décision. C’est à ce moment qu’il faut distinguer l’effet de la mobilisation du résultat dans les urnes.
En effet, la réussite de la mobilisation lors d’un rassemblement est le fruit d’un mélange de fidèles, de curieux et même d’adversaires poussés à évaluer la situation. Ainsi, un meeting politique ne reflète pas nécessairement une dynamique. La capacité à remplir une salle ne vaut pas autant que la capacité à transmettre des idées et des clés d’analyse qui inciteront l’électeur à vous accorder sa voix. Déjà, à mi-chemin de la campagne, on peut percevoir la beauté de la démocratie. Le respect mutuel s’instaure et chacun connaît désormais ses limites.
Face à l’ensemble du Congo, tous les prétendants sont tenus de justifier leurs ambitions. Les désistements observés, ainsi que l’essoufflement notable de plusieurs, à l’exception de trois figures de proue, laissent penser que cette élection présidentielle est en réalité un cimetière des prétentions ! Et pourtant, il aurait suffi d’un peu de sagesse, de la capacité à lire le temps et l’environnement politique congolais.
En définitive, se targuer d’avoir le peuple avec soi après une simple mobilisation est une erreur. Encore que personne n’a le monopole du peuple. Ce dernier agit, très souvent, devant chaque prétendant comme une feuille morte mouvant au gré du vent.
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