Les habitants de Kwamouth, dans la province de Mai-Ndombe, font face depuis quelques jours à une crise alimentaire intense, provoquée par la rareté des denrées alimentaires. La localité de Kwamouth, qui se ravitaillait autrefois en denrées alimentaires en provenance de la localité de Masiambio, ne les reçoit plus. Cette situation est due à l’arrêt du trafic sur l’axe routier Masiambio-Kwamouth depuis deux mois. Ce tronçon routier est contrôlé par la milice “Mobondo”, qui y opère régulièrement.
Cette précarité sécuritaire a également paralysé toutes les activités agricoles à Kwamouth. La population a peur de rejoindre les zones rurales occupées par ces hommes armés pour travailler, au risque de leur vie. En conséquence, les produits agricoles deviennent rares sur le marché de Kwamouth, rendant la survie difficile, car l’agriculture est la principale source de revenus dans cette région.
Par ailleurs, cette pénurie de denrées alimentaires a entraîné une hausse vertigineuse des prix de certains articles sur le marché : le manioc, qui se vendait à 45 000 Fc, est maintenant à 80 000 Fc, un sac de maïs qui se vendait à 55 000 Fc se vend actuellement à 85 000 Fc, et un sac de charbon de bois, qui se vendait à 12 000 Fc, se vend maintenant à 19 000 Fc. D’autres produits vivriers, tels que les feuilles de manioc et les légumes, se vendent à 500 Fc, alors qu’ils s’achetaient à 100 Fc.
Des sources concordantes rapportent que la seule voie qui continue d’approvisionner la localité de Kwamouth est la voie maritime. Les femmes sont obligées d’emprunter des embarcations pour se rendre dans le territoire voisin de Mushie, ou dans les provinces voisines de Kwilu. Les forces vives locales font savoir que ces femmes prennent un énorme risque en naviguant sur le fleuve Congo pour acheter ces produits, afin de les revendre ensuite à Kwamouth. Elles se retrouvent dans cette obligation, car les embarcations qui opèrent souvent sur le fleuve ne parviennent plus à accoster sur la rive de Kwamouth en raison de l’insécurité.
Jean-Baptiste Leni