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28 juin, 2024 - 19:20:32
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Julien Paluku précise : « le PCR, c’est un pacte d’acteurs qui commencent à réfléchir sur les grandes options qui devront guider la gouvernance de 2024-2028 »

La création du Pacte pour un Congo Retrouvé (PCR) par Vital Kamerhe, Julien Paluku, Jean-Lucien Bussa et Tony Kanku Shiku soulève des vagues au sein de l’opinion, en général, et de l’Union sacrée de la nation, en particulier. Les initiateurs s’en défendent et éclairent sur les motivations à la base d’une telle initiative au sein de la famille politique du chef de l’Etat. Pour Julien Paluku, le PCR c’est un pacte d’acteurs qui commencent à réfléchir sur les grandes options qui devront guider, si elles sont retenues, la gouvernance de 2024-2028.

Ci-dessous, la première partie de ce long entretien avec Top Congo FM.

Le PCR est une rébellion au sein de l’Union sacrée ?
Je pense qu’il y a beaucoup d’interprétation de la part de ceux qui n’ont pas participé à la création de ce pacte. Je voudrai rappeler la petite histoire de la création de l’Union sacrée, vous en souvient-il, le président de la République, lors de son discours du 23 octobre 2020, lorsqu’il annonçait la rupture de la coalition FCC-CACH, il a lancé deux ou trois phrases : la première, c’était de dire : « le salut du peuple, c’est la loi suprême ».

Dans la 2è phrase, il a dit : « Aucun engagement politique ne peut primer sur ses prérogatives constitutionnelles » et à l’occasion, il avait dit qu’il va consulter le peuple afin de créer une union sacrée qui est une vision globale de la refondation de l’Etat. Et vous l’avez vu par la suite, le gouvernement Sama est venu en 202, la charte de l’Union sacrée a été signée en avril 2023, huit mois avant les élections, avec pour objectif principal de faire élire le président de la République.

Maintenant, nous sommes à la fin des élections, le président a été élu avec 73,34% ; il a envoyé ses lieutenants sur le terrain pour moissonner fortement et aujourd’hui, nous sommes devenus tous comme acteurs politiques, chacun avec la moisson qu’il a pu ramener du terrain. Et lorsque la moisson est là, lorsque le président de la République est élu, on passe à l’tape suivant de l’organisation. Comment nous nous organisons avec autant d’élus que chacun a emmenés parce que vous le savez, le 29 janvier de cette année, le secrétaire général à l’Assemblée nationale a convoqué la session extraordinaire de la Chambre basse.

Donc, il appartient aux acteurs politiques de pouvoir s’organiser pour faire face à ces défis, avec autant d’élus qui sont venus, parce que vous savez, souvent, le taux de renouvellement des assemblées est inférieur à 20%. Il y a donc nécessité d’organiser de nouveaux élus qui arrivent de tous les quatre coins de la République pour qu’ensemble nous sachions comment nous devons accompagner la vision du président de la république. C’est donc le sens de la création de ce que nous avons appelé ‘Pacte pour un Congo Retrouvé’ pour trois choses, on l’a dit dans les médias : soutenir le président de la République, ramener tout le monde à s’engager pour que l’ensemble des élus qui sont venus puissent accompagner, à travers les groupes parlementaires, la vision de celui qui nous a envoyés tous récolter la moisson. Voilà le sens de la création de ce pacte que les gens ont interprété de toutes les manières.

C’est une coalition ou un courant politique ?
Ce n’est ni un courant, ni une coalition, mais c’est l’ensemble de grands idéaux. Nous la dénommons Pacte, car c’est un pacte entre nous, après avoir été largués sur le terrain pour moissonner, notamment auprès de la population, et bien nous nous retrouvons avec autant d’élus pour AB50 qui avait l’ambition d’avoir 50 élus. Au niveau national, nous avons eu 20, au niveau provincial 20 et au niveau local 20. Nous pouvons nous réjouir de l’ensemble des élus que nous avons eus se chiffrent autour de 60.

Vous avez signé un pacte à côté de la charte de l’Union sacrée que vous avez aussi signée ?
La charte, c’est l’organisation générale de toute la famille politique. Ici, il faut distinguer deux concepts : la majorité présidentielle et la majorité parlementaire. La majorité présidentielle, c’est l’ensemble de toute cette famille politique qui accompagne le président de la République au sein de laquelle se trouve tous les partis politiques, organisations de la Société civile et personnalités, etc. tandis que la majorité parlementaire, c’est l’ensemble des partis qui ont eu des élus au sein de l’Assemblée nationale et qui vont former cette majorité, à coté de l’opposition pour accompagner l’action du gouvernement que le président devrait mettre en place.

Il ne faudrait pas que les gens confondent la majorité présidentielle et la majorité parlementaire parce que le pacte qui a été créé a, entre autres objectifs, d’organiser tous les élus qui se retrouvent dans les différents regroupements que nous avons obtenus de manière à ce que nous permettions à ces élus d’accompagner l’action gouvernementales aux fins d’atteindre la vision du président de la République. Le pacte résulte d’une interpellation du 20 janvier 2024 lorsque le président de la République s’est adressé à la nation à travers son discours d’investiture au stade des Martyrs, quand il a peint le tableau, à travers les six engagements, à travers tout ce qu’il a vu au niveau de la République, pour dire : c’est assez, nous devons concevoir des politiques publiques à même de relever le défi, de chasser la pauvreté de ce peuple qui a tant souffert.

Le PCR va-t-il devenir un groupe parlementaire ?
Ça c’est des options qui seront levées quand l’Assemblée nationale va ouvrir ses portes pour savoir comment les élus disséminés dans ces différents regroupements vont pouvoir s’organiser parce qu’un groupement parlementaire est constitué de 25 députés selon le règlement intérieur. Le PCR qui aligne autant de députés va-t-il s’organiser en un seul groupe parlementaire ? Est-ce qu’il va éclater trois groupes parlementaires, encore que pour appartenir à un groupe parlementaire, il faut appartenir à un parti politique ou à un regroupement. Toutes ces choses nous interpellent pour que nous ne soyons pas surpris demain face à une organisation qui est l’Assemblée nationale, laquelle a besoin que les députés nationaux arrivent des quatre coins de la République puissent être bien canalisés et que les aspirations du président de la République soient bien accompagnées.

Vous ne voulez pas dire que le PCR est une coalition ou un courant politique pour se cacher derrière ce mot pacte, ce qui veut que les gens se mettent ensemble pour adhérer à une vision ?
Les gens se mettent ensemble parce qu’il y a une vision qui est déjà définie qui s’appelle Union sacrée. Le chef de l’Etat l’a dit dans son discours du 23 octobre 2020. Il y a déjà une vision qui est tracée. Mais maintenant, le pacte se donne aussi pour mission de formuler des contributions. Lorsque le chef de l’Etat a défini les six engagements, lorsqu’il peint le tableau sur l’ensemble du territoire national, il faut que des gens commencent à réfléchir sur comment contrer les attentes du peuple. Nous, en tant qu’acteurs politiques, lorsque nous disons que nous allons en retraite politique pour dire face à ce que le président de la République a donné comme engagements, face au tableau qu’il a peint face à la misère de la population, qu’est-ce que nous pouvons apporter comme contribution demain, après demain, parce que, finalement, il va bientôt consulter la classe politique pour demander nous faisons quoi et nous Pacte, nous serons prêts avec un ensemble de contributions que nous aurons concoctées ça et là par rapport aux engagements pris.

Mais c’est vous qui allez donc élaborer le programme de gouvernance ?
Non, je n’ai pas dit ça. Tout programme a besoin de la contribution des acteurs politiques. Et le président de la République a déjà donné l’indication. Lorsqu’il décline les six engagements, il faut que chacun réfléchisse par rapport au contenu de ces engagements. Quand nous nous réfléchissons, d’autres aussi vont réfléchir ; cela n’a rien à voir avec la création d’une coalition ou d’un courant politique, c’est un pacte d’acteurs qui commencent à réfléchir sur les grandes options qui devront guider, si elles sont retenues, la gouvernance de 2024-2028.

Vous précédez le travail que doit faire le chef du gouvernement ?
Lorsque quelqu’un est chef du gouvernement, article 78 de la constitution, le chef du gouvernement est nommé au sein de la majorité parlementaire. Lorsqu’il sera désigné, le moment venu, par le président de la République, il aura besoin de contributions de chacun de nous. Depuis 2019, lorsqu’un Premier ministre est nommé, il fait appel à des intelligences à gauche, à droit pour dire que peut être le contenu de mon programme parce que de lui-même, il peut s’imaginer ce qu’il va faire.

Vous auriez pu le faire en tant que AB50, en tant que CODE, AAAAP ou A/UNC ?
Évidement, nous avons un proverbe chez nous qui dit que lorsqu’on est nombreux, on allume la flamme plus haut, c’est dire lorsqu’on est seul AB50, on peut être limité dans les idées, mais lorsqu’on est trois ou quatre, on peut rassembler des idées parce que, parmi nous, il y a des économistes, politologues, ingénieurs… c’est donc cette compréhension qu’il faut donner à ce Pacte pour un Congo retrouvé, lorsque le président Félix Tshisekedi donne des indications et il appelle le peuple congolais à s’organiser pour désormais chasser ce que nous avons eu comme habitude par le passé et ainsi engager le Congo vers l’émergence.

Mais pour avoir exclut les autres pour vous retrouver à quatre pour vos réflexions?
On n’a pas exclu les autres. Moi je dis souvent qu’une réflexion commence par un noyau. Lorsqu’un noyau réfléchit, on ne peut pas déjà être à 100, à 200, à 300.

Maintenant que nous avons commencé la réflexion, il n’est pas interdit, et nous l’avons dit lors de la sortie officielle de ce Pacte, les portes sont ouvertes parce que les réflexions pour la refondation d’un Etat exige que toutes les intelligences soient mises à contribution. Il n’est donc pas question de dire que c’est une coalition qui est fermée.

C’est dire que les autres doivent vous rejoindre ?
Non pas nous rejoindre, ils peuvent aussi donner des contributions ou s’ils peuvent se réunir pour former leur bloc.

Ils peuvent aussi créer des blocs, des pactes comme vous l’avez fait ?
On ne peut pas entrer dans le secret de ce que pensent les autres.

Vous vous êtes retrouvés à quatre, on peut comme ça avoir au sein de l’Union sacrée trois à quatre organisations et cela ne dérange personne ?
Déjà, l’Union sacrée est composée de s groupes politiques, regroupements, partis, personnalités… ce sont déjà des organisations. Mais les gens pensent que autant l’Union sacrée qui a des partis et regroupements, autant elle ne peut pas avoir un regroupement de partis politiques qui réfléchit. C’est quand vouloir une chose et son contraire.

St Augustin K.

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