Directeur général de l’Agence des Zones spéciales économiques (AZES), Auguy Bolanda revient sur la matérialité du projet de la Zone économique spéciale (ZES) dans la ville de Kinshasa, spécialement à Maluku. Selon le directeur général de l’AZES, c’est depuis le 2 septembre 2023, le président de la République, accompagné du ministre de l’Industrie et tout le gouvernement, est allé lancer la production des carreaux à Maluku. Et pour protéger la jeune industrie naissante de l’intrusion des carreaux de contrebande qui foisonnent sur le marché congolais, le ministre du Commerce extérieur a pris un arrêté portant interdiction d’importation des carreaux dans la partie Ouest du pays.
Ci-dessous l’interview accordée à Radio Okapi dans le cadre de l’invité de l’Economie.
On entend parler des Zones économiques spéciales, de la Zone pilote de Maluku et beaucoup ne croient pas et même lorsque la première société installée dans cette zone lance ses produits, ils croient. Que répondez-vous à ces Congolais ?
Je comprends leur doute. Effectivement, cela fait plusieurs années on parle des Zones économiques spéciales (ZES), je comprends, mais aujourd’hui, je dois leur annoncer est que ce qui était avant comme une vue de l’esprit est devenu une réalité. Alors le temps que cela a pris, c’tait parce que, les zones économiques spéciales est un régime nouveau qui est en train de ‘installer dans le pays. Il fallait avoir un cadre légal, une agence pour faire le suivi, et ensuite, faire les zones économiques spéciales. Ce temps que nous avons pris, c’est pour poser les bases. Les zones économiques spéciales, c’est grand programme du gouvernement et la vision est portée par le chef de l’Etat, c’est d’arriver à créer vingt zones économiques spéciales par le gouvernement. Donc, c’est un vaste projet qui commence à Kinshasa et qui est appelé à s’étendre dans tout le pays.
Par rapport à Maluku, depuis le 2 septembre 2023, le président de la République, accompagné du ministre de l’Industrie et tout le gouvernement, est allé lancer la production des carreaux à Maluku. Aujourd’hui, c’est donc une réalité. Les gens doivent croire parce que la vision du chef de l’Etat est en train de se réaliser. C’est-à-dire, si, au niveau des quincailleries, ils voient des carreaux avec emballage Saphir, les Congolais doivent se rendre compte que ce sont des carreaux produits à Maluku, en RDC. Je comprends, les gens ne sont pas habitués ; cela fait longtemps que l’industrie congolaise, à la suite des pillages et tout ce que le pays a connu, n’existe plus. Les gens n’étaient plus habitués à voir ce que nous avons vécu à l’époque, avec la commune de Limete où nos papas allaient travailler à Kingabwa Poids Lourds ou à Limette industriel d’où sortaient de gros véhicules avec travailleurs à bord.
Maluku produit déjà des carreaux de marque Saphir, savez-vous comment l’entreprise organise la distribution de son produit pour qu’il soit visible sur le marché ?
La zone économique spéciale est un territoire sous douane, un territoire strictement surveillé. Donc, n’importe qui n’a pas accès à la zone économique spéciale. Les produits issus de la zone économique spéciale viennent sur le marché à travers des distributeurs. Ce sont donc des grossistes qui descendent dans la zone pour s’approvisionner pour venir vendre auprès des détaillants. Normalement, un individu n’a pas droit de se rendre dans la zone économique spéciale pour s’approvisionner. Il faut qu’il passe par des grossistes qui travaillent avec l’entreprise Saphir qui produit ces carreaux-là.
Ce sont des opérateurs économiques qui brassent de grosses sommes d’argent, mais un distributeur peut sortir le plafond ou encore les minima, c’est combien de cartons à sortir ?
Je ne sais le dire, mais il faut retenir que la production de Maluku est assez suffisante. Sachez que le ministre du Commerce extérieur a pris un arrêté qui interdit l’importation des carreaux dans la partie Ouest du pays. Aujourd’hui, tous ceux qui importaient les carreaux à partir de Matadi, de Lufu, c’est interdt parce que, une industrie locale est à même de satisfaire le besoin du pays. Combien de cartons à sortir ? je pense que ces conditions à examiner avec le producteur lui-même. La production qui est à Kinshasa est suffisante pour satisfaire le marché.
La décision du ministre est-elle déjà mise en exécution ou un moratoire est voté ?
La décision est déjà prise et on attendait sa publication dans le Journal officiel. Et elle vient d’être publiée dans le Journal officiel. Pendant une année, la République a interdit l’importation des carreaux dans la partie Ouest du pays. On va suivre comment le marché va se comporter et on verra s’il faut prolonger cet interdit parce qu’il y a beaucoup de carreaux de contrebande sur le marché congolais notamment dans la partie Ouest et cela affaiblit le marché locale, l’entreprise qui procure du travail aux Congolais. Il faut retenir qu’à Maluku, il y a des gens qui ont du travail. Il y a au moins trois shifts où les gens vont travailler pendant 24 heures. L’Etat était obligé de prendre cette décision pour protéger cette industrie naissante.
St Augustin K.