Les grandes manœuvres politiques ont commencé à Kinshasa. L’agitation est aussi bien perceptible dans les travées du Parlement nouvellement élu pour la formation d’un gouvernement chargé de lancer le deuxième mandat de Félix-Antoine Tshisekedi. L’informateur désigné par le chef de l’État pour identifier la majorité parlementaire à l’issue des scrutins du 20 décembre 2023 est actuellement à l’œuvre. Lors d’une conférence de presse tenue, jeudi à l’Hôtel Hilton de Kinshasa, Augustin Kabuya a clairement exposé les contours de sa mission. S’appuyant sur un panel d’experts pour mener à bien sa tâche, le secrétaire général du parti présidentiel a annoncé son intention d’inviter les partis, les personnalités ainsi que les regroupements politiques à participer à ce processus. Dans cette démarche, il demeure convaincu de parvenir à former une coalition reposant sur une large majorité, tout en veillant au “respect des équilibres et des espaces géographiques”. Les membres de la coalition parlementaire identifiés seront tenus de signer des actes d’engagement collectif.
Le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, qui ressort plus fort que jamais de la séquence électorale de décembre 2023, doit former sa majorité. Cette majorité devra œuvrer inconditionnellement dans une partition clairement définie afin que le pouvoir législatif serve efficacement à accompagner le développement tant attendu, un développement qui devra être impulsé par l’Exécutif national. C’est donc l’heure de grandes manœuvres en vue de la mise en place de ce nouveau gouvernement.
Une semaine après sa désignation en qualité d’informateur pour identifier la majorité parlementaire issue des élections législatives de décembre dernier, le député national élu de Mont-Amba, Augustin Kabuya, a clarifié l’opinion sur la méthodologie de sa mission, qui doit durer un mois, renouvelable si nécessaire.
Dans son discours d’une dizaine de minutes, le chef du parti présidentiel, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a informé qu’il entend prendre contact avec les différentes forces politiques constituant l’Assemblée nationale, notamment les partis et les regroupements politiques ayant participé aux élections générales du 20 décembre 2023, et obtenu au moins un député, selon les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Il a également souligné que les membres de la coalition majoritaire devront signer des actes d’engagement collectifs pour les partis et regroupements concernés, ainsi que des actes d’engagement individuels à la majorité parlementaire. À cet effet, les partis et regroupements politiques participants ne devront agir que par les personnes ayant qualité pour les engager, et devront préciser principalement deux choses : déclarer leur appartenance ou non à la coalition majoritaire qui sera mise en place pour former le gouvernement, et en cas d’acceptation, déclarer leurs députés.
En conclusion, Augustin Kabuya a affirmé : « À l’issue de ces travaux, il sera dégagé le nombre des partis et regroupements ainsi que des élus, qui, sur les 477 actuellement proclamés par la Céni, feront partie de la coalition gouvernementale. À la fin de cette mission, je ferai rapport à Son Excellence Monsieur le président de la République, le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi, en précisant notamment les équilibres par espace géopolitique. »
Dans le fond, Augustin Kabuya devra user du tact qui lui est reconnu depuis un certain temps pour rassembler au sein de l’UDPS tous les autres partis satellites créés et qui ont réussi à obtenir des sièges. En effet, c’est avec une majorité compacte que Félix-Antoine Tshisekedi pourra s’attaquer aux défis sérieux, notamment la promesse de campagne d’améliorer la situation socio-économique désastreuse de la plupart des Congolais.
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