La compétence de la Cour pénale internationale (CPI) est limitée aux crimes les plus graves qui touchent l’ensemble de la communauté internationale. En vertu du Statut de Rome, la CPI a compétence à l’égard des crimes suivants : le crime de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre, le crime d’agression.
Chers lecteurs, croyez-moi, la liste de ces crimes établie par la CPI n’est pas exhaustive. Ouvrez bien vos oreilles, et retenez-le bien, une fois pour toute, afin que nul ne l’ignore : un autre crime vient d’allonger cette liste : le « crime contre le patriotisme ». Ah oui!
Le projet de loi portant répression de ce crime vient d’être examiné et voté. À l’espace d’une nuit seulement ! Un record jamais réalisé jusque-là dans ce domaine. Qui a examiné et voté ce projet de loi? Est-ce la CPI? Sûrement pas. Mais qui est-ce alors? Mon voisin de gauche, qui me regarde avec ses yeux écarquillés, me répond en pointant son index vers l’Est de la RDC : Le Rwanda. Wallah billay, le footballeur congolais Héritier Luvumbu, qui jouait à Rayon Sports du Rwanda, est le premier à subir la rigueur de cette nouvelle loi.
Son crime : il a célébré son but, lors d’un match à Kigali, en plaçant une main sur sa bouche, et les doigts d’une main sur sa tempe, pour dénoncer le silence complice de la communauté internationale face aux massacres perpétrés par le régime sanguinaire du Rwandais Paul Kagame, avec ses supplétifs, les terroristes du M23, contre les populations civiles dans l’Est de la RDC.
Téméraire, cet ancien joueur de l’AS V. Club de Kinshasa ne redoutait pas ce qui l’attendait. Il ne pouvait sûrement pas se rendre compte qu’il venait de franchir la ligne rouge. Et, par conséquence, il devait s’attirer la foudre des bourreaux des Congolais de l’Est du pays. Mon œil ! Il n’aurait dû, pour eux, poser ce geste patriotique.
Et pourquoi? Parce que, pour ces hommes sans foi ni loi, ce geste constitue désormais un « crime contre le patriotisme ». Gare donc à d’autres compatriotes habitant le Pays des mille collines. En tout cas, je vous préviens : au Rwanda, ceux qui toussent, doivent désormais s’abstenir de placer la main sur la bouche, et toucher en même temps la joue.
Par crainte d’être accusé de « crime contre le patriotisme ». Mais, ces bandits justiciers en auront pour combien de temps? Leurs jours sont déjà comptés!
L.C.N