Scandale ! L’Union européenne qui se veut gardienne des valeurs universelles de paix, de démocratie, du respect des droits de l’Homme affiche un autre visage en signant un protocole d’entente sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières critiques et stratégiques avec le Rwanda ! Le gouvernement de la République démocratique du Congo, tout en reconnaissant la souveraineté des parties signataires, a, du mal à cerner l’option levée par l’Europe dès lors que le sous-sol rwandais ne regorge pas de minerais critiques et stratégiques recherchés actuellement dans le monde (coltan, cobalt, lithium, niobium…). Bien plus, « les enquêtes du Parlement congolais, des groupes d’experts de l’ONU et des organisations non gouvernementales nationales et internationales ont établi qu’à travers de multiples réseaux maffieux et des sociétés-écrans montées par ses dirigeants, le Rwanda tire ces minerais et autres matières premières stratégiques de la République démocratique du Congo qui en regorge en abondance », souligne le ministère congolais des Affaires étrangères. Et la conclusion est simple, note-t-on dans la position de la RDC : « s’arranger avec le Rwanda pour développer les chaines de valeur durables pour les matières premières critiques et stratégiques qu’il ne possède pas, ne peut avoir pour conséquence que d’accentuer l’exploitation illicite des richesses naturelles du Congo par le Rwanda dont la prospérité est fondée sur cette activité criminelle et de lui donner davantage de moyens d’agresser la République démocratique du Congo ». C’est là toute l’ambiguïté de l’UE, si pas une complicité dévoilée au grand jour, une prime à l’impunité.
Un protocole d’entente sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières critiques et stratégiques a été signé, le mardi 20 février à Bruxelles entre l’Union européenne et la République du Rwanda. Les signataires étaient respectivement Madame Jutta Erpilainen, commissaire européenne aux partenariats internationaux, et M. Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères. Le gouvernement congolais a immédiatement dénoncé cet accord dans un communiqué signé par son ministre des Affaires étrangères.
Selon le gouvernement de la République démocratique du Congo, la signature de cet accord avec le Rwanda, qui ne possède pas ces minerais dans son sous-sol, est perçue comme une manière pour l’Union européenne d’encourager le pillage de ses richesses par le Rwanda. Le gouvernement de la RDC attend des explications à ce sujet.
Dans la foulée, le gouvernement de la RDC a souligné que la signature de cet accord avec le Rwanda contrevient aux engagements de l’Union européenne, notamment ceux énoncés dans le point 26 du communiqué conjoint de la 2ème session du Dialogue politique RDC-UE tenue à Kinshasa les 5 et 6 octobre 2020. Ces engagements incluent la mise en œuvre du règlement européen sur les minerais de conflit (3T et or) et d’autres dispositions pertinentes, telles que celles mentionnées par le Dodd-Franck Act, pour renforcer la lutte contre l’exploitation illégale des minerais originaires de la RDC.
Le gouvernement de la RDC a également souligné que le sous-sol rwandais ne regorge pas de minerais critiques et stratégiques recherchés actuellement dans le monde (coltan, cobalt, lithium, niobium…). Selon des enquêtes menées par le Parlement congolais, des groupes d’experts de l’ONU et des organisations non gouvernementales nationales et internationales, le Rwanda tire ces minerais et autres matières premières stratégiques de la République démocratique du Congo, qui en regorge en abondance, à travers de multiples réseaux maffieux et des sociétés-écrans montées par ses dirigeants.
En conclusion, la RDC considère que la signature du Protocole d’entente avec le Rwanda ne peut avoir pour conséquence que d’accentuer l’exploitation illicite des richesses naturelles du Congo par le Rwanda, et de lui donner davantage de moyens d’agresser la République démocratique du Congo.
Cette situation est perçue comme très inamical et n’est pas de nature à favoriser la confiance mutuelle entre la RDC et l’Union européenne.
Le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères et Francophonie, Christophe Lutundula, a indiqué que le gouvernement de la République démocratique du Congo attend des autorités de l’Union européenne une clarification de ce comportement ambigu, alors qu’elles affirment leur volonté de contribuer à la fin de la crise sécuritaire à l’Est du Congo ainsi que de l’exploitation illicite de ses richesses naturelles, et de renforcer la coopération de l’Union avec la RDC.
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