L’Union européenne (UE) réaffirme son soutien constant aux processus de Luanda et de Nairobi pour le retour de la paix dans l’est de la République démocratique du Congo. C’est ce qui ressort de la Déclaration du haut représentant au nom de l’UE sur l’escalade des hostilités dans l’est du pays. Dans un communiqué de presse du 4 mars 2024, l’UE souligne qu’« il n’y a pas de solution militaire à cette crise, seulement une solution politique : celle-ci doit être obtenue à travers un dialogue inclusif entre la RDC et le Rwanda pour s’attaquer aux causes profondes du conflit, visant à mettre en œuvre les décisions prises dans le cadre des initiatives de paix régionales et à garantir le respect de la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de tous les pays de la région ». Ainsi, les processus de Nairobi et de Luanda qui se focalisent respectivement sur la cessation de l’activisme des groupes armés et les relations politiques entre la RDC et le Rwanda sont incontournables. « Les feuilles de route existantes doivent être mises en œuvre ; les mécanismes de vérification existants doivent être réactivés », indique l’UE qui condamne en même temps la dernière offensive du M23. Tout en réitérant sa ferme condamnation des actions des groupes armés dans l’est de la RDC, l’UE précise que ces groupes doivent cesser toutes les hostilités, se retirer des zones qu’ils occupent et désarmer conformément aux décisions prises dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi. Au-delà de cette prise de position forte, les Congolais sont encore loin de croire en la bonne foi des acteurs internationaux, mieux, de ceux qui se sont illustrés dans une ambiguïté étonnante, le cas de la même UE, critiquée de partout après le protocole d’attente signé avec le Rwanda sur les minerais stratégiques et critiques. Car de l’entendement de tout observateur averti, l’approche de l’UE à Kigali pour les minerais stratégiques et critiques ne rien d’autre que la prime à l’impunité. Et pour les Congolais, cela est une énième preuve de la complicité internationale sur les atrocités perpétrées dans l’est de la République démocratique du Congo. Las de déclarations ou de prise de position, les Congolais attendent plutôt des actions pouvant contraindre les acteurs impliqués dans la guerre du Congo, notamment, le Rwanda.
Ci-dessous, le communiqué de presse du 4 mars 2024 sur la déclaration du haut représentant au nom de l’UE sur l’escalade des hostilités dans l’est du pays, traduit de l’anglais.
République démocratique du Congo (RDC) : Déclaration du haut représentant au nom de l’UE sur l’escalade des hostilités dans l’est du pays
L’UE est extrêmement préoccupée par l’escalade de la violence dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et par l’aggravation de la situation humanitaire, exposant des millions de personnes à des violations des droits de l’homme, notamment au déplacement, aux privations et à la violence sexiste. Le renforcement des capacités militaires ainsi que l’utilisation de missiles sol-air et de drones avancés constituent une escalade inquiétante qui met encore plus en danger la situation, en particulier autour de Sake et Goma.
L’UE réaffirme son soutien constant aux processus de Luanda et de Nairobi. Il n’y a pas de solution militaire à cette crise, seulement une solution politique : celle-ci doit être obtenue à travers un dialogue inclusif entre la RDC et le Rwanda pour s’attaquer aux causes profondes du conflit, visant à mettre en œuvre les décisions prises dans le cadre des initiatives de paix régionales et à garantir le respect de la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de tous les pays de la région. Les feuilles de route existantes doivent être mises en œuvre ; les mécanismes de vérification existants doivent être réactivés.
L’UE condamne la dernière offensive du M23 et réitère sa ferme condamnation des actions des groupes armés dans l’est de la RDC. Ces groupes doivent cesser toutes les hostilités, se retirer des zones qu’ils occupent et désarmer conformément aux décisions prises dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi.
L’UE souligne l’obligation pour tous les États de cesser tout soutien à ces groupes armés. L’UE condamne en particulier le soutien du Rwanda au M23 et la présence militaire sur le territoire congolais. Il exhorte vivement le Rwanda à retirer immédiatement tout son personnel militaire de la RDC et à mettre fin à tout soutien et coopération avec le M23. Il exhorte vivement la RDC et tous les acteurs régionaux à mettre fin à tout soutien et à toute coopération avec les FDLR, qui trouvent leurs racines dans le génocide contre les Tutsi, et avec tout autre groupe armé.
Toutes les parties doivent faire tout leur possible pour protéger les civils, prévenir les violations du droit international et garantir un accès sûr et sans entrave de l’aide humanitaire à tous ceux qui en ont besoin, immédiatement et sans conditions préalables.
L’UE réitère sans équivoque sa condamnation des discours de haine et de la xénophobie, ainsi que des politiques fondées sur l’appartenance ethnique. L’UE exhorte tous les acteurs politiques et de la société civile à contribuer à un dialogue axé sur la paix et à s’abstenir de toute escalade. L’UE appelle toutes les parties à s’abstenir de tout discours conflictuel et incendiaire, notamment des menaces d’escalade militaire.
L’UE reste déterminée à soutenir la paix, la stabilisation et le développement durable dans l’est de la RDC et dans l’ensemble de la région. Il s’agit notamment de s’attaquer à toutes les causes profondes de l’insécurité et de l’instabilité régionale, notamment la mauvaise gouvernance et la corruption, le manque d’institutions inclusives, l’impunité profondément ancrée et les abus de pouvoir, ainsi que la concurrence violente pour l’accès et le contrôle de la terre et d’autres ressources naturelles, ainsi que l’utilisation des ressources naturelles, réseaux illicites de trafic de ressources naturelles.
L’UE condamne les récentes attaques ainsi que la désinformation et la désinformation visant certaines ambassades de l’UE et la MONUSCO. L’UE souligne la responsabilité juridique de tous les États de protéger la sécurité des citoyens étrangers, ainsi que celle du personnel et des biens des missions diplomatiques.
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