Une journée de dialogue a eu lieu entre certains membres du gouvernement de la République démocratique du Congo et une délégation du Harvard Africa Caucus. Cette délégation, composée d’une trentaine d’étudiants de la Harvard Kennedy School, a spécifiquement choisi la République démocratique du Congo comme sujet d’étude sous tous ses aspects. Ainsi, les enjeux relatifs aux ressources minières, à l’environnement et à la sécurité auxquels fait face la République démocratique du Congo ont été mis en lumière par les membres concernés du gouvernement, notamment le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, le ministre de la Santé, de l’Hygiène et de la Prévention Roger Kamba, la ministre des Mines Antoinette Nsamba ainsi que la ministre d’État en charge de l’Environnement et du Développement durable Eve Bazaiba, sans oublier le vice-Premier ministre chargé de la Défense Jean-Pierre Bemba.
Dans le cadre de l’ancrage politique du nouveau narratif en République démocratique du Congo, le ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya a souligné les échanges qui se sont concentrés exclusivement sur la République démocratique du Congo. Ce pays a été choisi comme thème central d’immersion par des étudiants du Harvard Kennedy School, car il joue un rôle central dans le monde. « L’uranium qui a été utilisé pour fabriquer la bombe atomique provient de la République démocratique du Congo. De plus, vos téléphones et ordinateurs contiennent du coltan provenant également de ce pays. Aujourd’hui, alors que nous parlons du changement climatique, la République démocratique du Congo dispose de vastes bassins forestiers qui préservent l’humanité tout entière », a souligné le Porte-parole du gouvernement congolais.
De son côté, le ministre de la Santé publique, de l’Hygiène et de la Prévention a mis l’accent sur l’importance d’une couverture santé universelle car selon lui, aucun développement n’est possible sans une population en bonne santé. « Avec ses 100 millions d’habitants, la RDC possède une population importante qui doit bénéficier d’une capacité de production adéquate. La santé joue un rôle primordial dans le développement du pays, notamment lorsque l’on considère que l’espérance de vie des Congolais est d’environ 60 ans, soit trois ans de moins que la moyenne africaine », a expliqué le responsable de la santé en RDC. Ainsi, les objectifs majeurs assignés à la couverture santé universelle sont d’allonger cette espérance de vie et de contribuer au développement du pays.
De son côté, la ministre des Mines a souligné l’apport crucial du secteur minier dans l’économie du pays. Elle a affirmé que la RDC reconnaît son potentiel pour stimuler son économie grâce à ce secteur. Antoinette N’samba a insisté sur la nécessité d’une exploitation minière responsable respectant l’écologie. Elle a également souligné l’importance de mettre l’accent sur les énergies renouvelables. Enfin, elle a mentionné la révision de certains contrats miniers.
Ces échanges ont également abordé le secteur de l’environnement. Eve Bazaiba a souligné le rôle essentiel de la RDC dans la transition verte et la gestion durable des ressources minières abondantes du pays. Elle s’est interrogée sur les moyens d’améliorer les ressources actuelles du bassin du Congo afin de garantir une conservation durable, ainsi que sur les défis et opportunités liés à la mise en œuvre des projets REDD+. Elle s’est également intéressée à la manière dont la RDC bénéficie des crédits carbone pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, ainsi qu’à l’amélioration des initiatives actuelles visant à protéger le bassin du fleuve Congo pour assurer une conservation durable. La ministre d’État chargée de l’Environnement a partagé son expertise avec cette délégation.
Enfin, le ministre de la Défense a mis en avant la position stratégique de la RDC face aux nombreux enjeux sécuritaires auxquels le pays est confronté.
Il convient de rappeler que Harvard Policy Trake est une initiative des étudiants du Harvard Africa Caucus qui réunit trente universitaires d’Harvard, comprenant des étudiants en troisième cycle et des professeurs, afin d’avoir une expérience immersive leur permettant de comprendre à la fois le secteur privé et public. Ces échanges ont permis à ces étudiants, issus de 11 nationalités différentes, de comprendre le contexte géopolitique de la RDC. Au cours de leur séjour, ils ont non seulement visité des sites touristiques, mais aussi certaines institutions du pays. Ces discussions serviront de base à leurs travaux qui retraceront l’histoire de la RDC dans un nouveau récit.
Jean-Baptiste Leni/PM