Quelques jours après avoir alerté sur l’aggravation de la crise alimentaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), théâtre des intenses combats entre les terroristes du M23/RDF/AFC et les FARDC, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a reçu une aide d’environ 10,4 millions de dollars américains, « à une époque de déficits de financement sans précédent » de la part du gouvernement japonais pour la continuité de ses programmes dans cette partie du pays.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies reçoit « favorablement deux généreuses contributions » du gouvernement japonais à ses programmes dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), totalisant environ 10,4 millions de dollars américains, à une époque de déficits de financement sans précédent. C’est ce qui ressort d’un communiqué de presse publié jeudi 4 avril 2024 par cette organisation humanitaire mondiale de lutte contre la faim, fournissant une aide alimentaire dans les situations d’urgence et travaillant avec les communautés pour améliorer la nutrition et renforcer la résilience.
Fin mars, le PAM, en manque de « financement humanitaire nécessaire », avait alerté, vendredi 22 mars dernier dans un autre communiqué de presse, sur l’aggravation de la crise alimentaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) à l’heure où plusieurs familles fuient les combats intenses entre les terroristes du M23 soutenus par le Rwanda et les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) pour se réfugier dans des camps déjà surpeuplés. Il avait dit avoir besoin de 548,5 millions de dollars pour poursuivre ses opérations au pays.
« Au minimum, le PAM a besoin de 425 millions de dollars pour les six prochains mois afin de répondre aux besoins des personnes les plus démunies dans l’Est de la République démocratique du Congo, où la violence a entraîné des déplacements massifs de population », écrivait-il écrit dans ce document.
Aujourd’hui, cette organisation humanitaire des Nations unies explique qu’avec plus de 6 millions de personnes déracinées de leurs foyers et de leurs moyens de subsistance, et 4,6 millions de cas d’enfants nécessitant un traitement contre la malnutrition dans tout le pays, ce don du gouvernement japonais arrive à un moment critique. Il apportera une aide immédiate aux communautés les plus vulnérables du pays grâce à deux contributions : environ 9,7 millions de dollars américains pour une aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence aux familles déplacées par le conflit et des services et des services aériens humanitaires par l’intermédiaire du service aérien humanitaire des Nations unies (UNHAS), et un montant de 712,481 dollars américains pour les repas scolaires dans les provinces du Kasaï et du Kasaï Oriental.
De quoi réjouir son représentant et directeur en RDC, Peter Musoko.
« Ce financement contribuera à étendre la portée du PAM aux personnes les plus à risque, en particulier dans l’Est du pays, où le conflit a déplacé près d’un million de personnes en quelques mois seulement. Nous devons répondre aux besoins immédiats et également jeter les bases d’un développement à long terme afin que les familles aient un meilleur accès à une alimentation saine », fait-il fait savoir dans ce document.
Le PAM est la première organisation humanitaire mondiale de lutte contre la faim, fournissant une aide alimentaire dans les situations d’urgence et travaillant avec les communautés pour améliorer la nutrition et renforcer la résilience. En République démocratique du Congo (RDC), il nourrit 148 000 enfants dans 4 provinces et prévoit d’en atteindre 600 000 en 2024. «Près d’un quart de la population congolaise reste confrontée à une insécurité alimentaire aiguë, les besoins humanitaires atteignent des niveaux records, notamment à cause du manque d’infrastructure de transport et de communication, du faible accès aux marchés et, même lorsque la nourriture est disponible, les prix élevés et la baisse des revenus font que de nombreuses personnes, même en milieux scolaires, n’ont pas les moyens de se nourrir correctement. Le soutien du Japon vise à renforcer la sécurité alimentaire et la résilience dans les situations d’urgence, et à contribuer à l’élimination de la faim dans les écoles et à l’amélioration de la scolarisation des enfants », a insisté Hidetoshi Ogawa, l’ambassadeur du Japon en RDC via ce même communiqué.
Christian Kamba