La résidence de Liyolo, qui a également servi d’atelier, est en passe de devenir un musée dédié à son œuvre et à l’art contemporain congolais. Myoto, portant le projet, explique : « Cette maison, selon la volonté de mon père et de sa femme, doit être transformée en musée privé, un centre de formation et de recherche pour l’art contemporain congolais. Ce type de centre n’existe pas au Congo, pourtant l’art congolais a beaucoup influé sur le reste des arts en Afrique. »
Disparu il y a cinq ans, l’artiste sculpteur Alfred Liyolo, a eu droit aux hommages à titre posthume, le samedi 13 avril 2024, lui qui a passé une grande partie de sa vie à enrichir et à transmettre son savoir en art et laissé une empreinte indélébile dans le milieu culturel congolais et au-delà. Sa résidence, également un atelier d’art, va bientôt être transformé en un musée privé. Le porteur de ce projet, souligne son importance : « Avoir un musée, c’est avoir un espace de visite d’apprentissage de son histoire. C’est reconnaître qu’il y a eu des choses qui ont été faites pendant des années. C’est reconnaître que nous avons une histoire d’art contemporain légendaire. »
Avec ces initiatives, la famille Liyolo et la communauté artistique aspirent à perpétuer la mémoire d’Alfred Liyolo, en offrant un espace où son héritage et celui de l’art congolais continueront d’inspirer et de former les artistes de demain.
Lors de la journée “Portes ouvertes” à sa résidence de Montngafula, sa fille, Myoto Liyolo, a partagé des anecdotes sur le parcours et les défis de son père. Elle a décrit avec émotion comment les équipements de leur fonderie d’art, unique en Afrique centrale à l’époque, ont été détruits : « Nous avons été pillés sept fois entre 1992 et 2001. Les machines, qui étaient hyper modernes, ont été dynamitées. C’était des équipements qui fonctionnaient avec un simple bouton. »
Né en 1943, Liyolo a été formé à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, où il a obtenu son Magister Artium, avant de revenir en République démocratique du Congo pour y diriger l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. Son mandat en tant que Directeur a été marqué par des efforts significatifs de modernisation, interrompus seulement par les turbulences politiques des années 90 qui ont vu ses œuvres et ateliers dévastés par des pillages.
M.O.K