Le suspense est levé. Vital Kamerhe a été choisi pour représenter la majorité lors de l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale pour la législature 2023-2028. Il a finalement remporté la victoire avec 183 voix, devançant ses deux concurrents, Christophe Mboso 113 voix et Modeste Bahati 69 voix. Dans cette bataille à trois, aucun des prétendants n’a abandonné. Il a fallu trouver une option pour les départager. Et une première dans les annales politiques du pays, l’Union sacrée a opté pour des primaires internes pour déterminer le choix démocratique. C’est désormais Vital Kamerhe qui dirigera le ticket de la majorité, et ce sera à lui de remporter l’approbation lors de l’élection du bureau définitif par la plénière de l’Assemblée nationale. Cette élection sera organisée par le bureau d’âge, actuellement présidé par l’un des prétendants malheureux et président sortant de la dernière législature, Christophe Mboso.
Sur les 372 députés nationaux ayant pris part au scrutin des primaires qui se sont déroulées mardi 23 avril 2024 au Palais du peuple à Kinshasa, sous la supervision du Secrétaire Général de l’UDPS, 183 députés de l’Union sacrée ont exprimé leur soutien à Kamerhe, 113 à Mboso, tandis que 69 ont voté en faveur de Bahati Lukwebo. Sept bulletins ont été jugés nuls. En conséquence, Vital Kamerhe a été déclaré vainqueur de ces primaires et est désormais le candidat unique de l’Union sacrée pour l’élection du Président du Bureau définitif de l’Assemblée nationale.
« Le micro de l’Assemblée nationale m’a beaucoup manqué », avait exprimé le Président de l’UNC lors de son discours de campagne devant les députés nationaux, rappelant qu’il n’avait occupé le poste de Président de cette chambre que pendant deux ans avant d’être contraint à la démission par son ancienne famille politique, le PPRD, suite à un malentendu. Il s’est présenté comme le meilleur collaborateur du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, qu’il a présenté comme à la fois son frère, son Chef et son allié de première heure, depuis Nairobi, alors que ses deux adversaires étaient encore membres du FCC de Joseph Kabila.
Ancien président de l’Assemblée nationale sous l’administration de l’ancien président Joseph Kabila, Directeur de Cabinet du président Félix Tshisekedi et vice-Premier ministre sortant de l’Économie nationale, Vital Kamerhe a réussi à persuader ses pairs députés lors des primaires en mettant en avant son engagement indéfectible en faveur d’une gestion publique transparente. Son plaidoyer pour la transparence dans la gouvernance a été remarquable, soulignant l’importance cruciale de rendre des comptes au peuple congolais. « Je suis en faveur de la pleine transparence dans la gestion des affaires publiques pour que le peuple congolais soit éclairé. À l’époque où j’étais en fonction, les débats étaient animés et constructifs, caractérisés par des échanges d’arguments solides au parlement », a-t-il déclaré avant les primaires, évoquant les joutes oratoires entre figures politiques telles que Sesanga et Boshab.
Vital Kamerhe a également mis en avant l’importance fondamentale de la loyauté et de l’efficacité dans l’exercice du pouvoir. Suivant sa logique, la loyauté ne doit pas être perçue comme incompatible avec l’efficacité. Au contraire, les responsables politiques doivent faire preuve d’une loyauté sans faille envers leur pays et leurs concitoyens tout en étant efficaces dans l’accomplissement de leurs fonctions. « Être loyal ne signifie pas être inefficace. Nous devons être actifs et proactifs, loin d’être de simples adulateurs ou flagorneurs », a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de combiner respect envers le leadership en place et action politique vigoureuse.
Évoquant la formation de l’Union sacrée de la nation, il a affirmé : « Avec le président Félix Tshisekedi, nous avons lancé cette initiative qui a marqué le début de notre alliance. Aujourd’hui, ceux du Front Commun pour le Congo (FCC) nous ont rejoints et ensemble, nous formons une grande famille politique ».
Kamerhe a également abordé le rôle constitutionnel de l’Assemblée nationale, soulignant que « l’Assemblée doit donner l’exemple et redorer son image. Elle est chargée de demander des comptes au gouvernement, tandis que le Premier ministre est responsable devant les députés ».
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