Le rétablissement de la paix, fragilisée depuis trois décennies dans l’est de la République démocratique du Congo, constituera sans aucun doute le sujet central des entretiens entre Emmanuel Macron et Félix Tshisekedi ce mardi 30 avril au Palais de l’Élysée. Le président de la RDC, en visite officielle en France pour une durée de quarante-huit heures, espère de Paris bien plus qu’une simple dénonciation publique de l’ingérence rwandaise en RDC. Aux yeux tant du président que de tous les Congolais, l’heure est à l’imposition de sanctions contre Kigali. Ainsi, les termes choisis par Emmanuel Macron à l’issue de la rencontre avec son homologue congolais à l’Élysée seront scrutés de près. Entre-temps, le chef de l’État congolais ambitionne de revitaliser la diplomatie parlementaire entre Kinshasa et Paris, comme en témoigne son passage lundi à l’Assemblée nationale et au Sénat français.
Félix Tshisekedi demeure résolu quant au rétablissement de la paix dans l’est de la République démocratique du Congo. Ce sujet sera une fois de plus au centre des discussions entre lui et Emmanuel Macron ce mardi 30 avril à l’Élysée. En visite officielle en France pour deux jours, le président de la RDC aspire, tout comme ses concitoyens, à ce que Paris adopte des mesures plus concrètes que de simplement critiquer publiquement l’implication du Rwanda dans les affaires de la RDC. Ainsi, tant pour le président que pour les Congolais, il est temps d’imposer des sanctions à Kigali. Sinon, cela ne fera qu’accentuer la déception du peuple congolais face à ce qu’il perçoit comme l’indifférence face à l’injustice qu’il endure depuis près de trente ans à cause d’une guerre qui lui est imposée, et des conséquences dramatiques qui en résultent.
Qu’attendre alors du président français ? C’est difficile à anticiper. Ainsi, les mots choisis par Emmanuel Macron après sa rencontre avec son homologue congolais à l’Élysée revêtent une grande importance. Malgré les preuves accablantes à l’encontre de Kigali et les appels répétés à la responsabilité et au respect des engagements vis-à-vis du principe de bon voisinage, du respect de la souveraineté et du principe de la non-ingérence, auxquels la République démocratique du Congo a toujours adhéré, les lignes semblent peu bouger. Pourtant, la main macabre de la déstabilisation continue d’agir avec une impunité déconcertante, sous les yeux de tous. Cette triste réalité, vécue par la population dans l’est de la RDC, requiert une réponse ferme et déterminée.
Raviver les relations parlementaires entre Kinshasa et Paris
Pendant ce temps, le président congolais veut raviver la relation entre les parlements de Kinshasa et de Paris, comme il l’a montré lors de sa visite à l’Assemblée nationale et au Sénat français lundi 29 avril au cours du premier jour de sa visite officielle à Paris.
Accueilli avec les honneurs au Sénat, le président Tshisekedi a tenu des entretiens élargis avec M. Gérard Larcher, président du Sénat, en présence de ses collaborateurs. Entouré du président du groupe d’amitié France-Afrique Centrale, Guillaume Chevronnier, et de Mme Sophie Primas, vice-présidente du Sénat et présidente déléguée pour la RDC, le président de la République démocratique du Congo a exploré plusieurs perspectives de coopération dans le cadre de la diplomatie parlementaire. À l’Assemblée nationale française, le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, accueilli au perron de l’Hôtel de Lassay par Mme Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a également eu des entretiens fructueux qui laissent entrevoir une coopération parlementaire plus approfondie.
Lors de ces rencontres, le Chef de l’État était accompagné du Vice-Premier Ministre des Affaires Étrangères, Christophe Lutundula, de l’ancien Vice-Premier Ministre de l’Économie, Vital Kamerhe, également candidat à la présidence de l’Assemblée Nationale, ainsi que de hauts cadres de son cabinet.
De Pitshou Mulumba, Envoyé Spécial à Paris