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2 juillet, 2024 - 15:46:49
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Renouvellement de la classe politique, Steve Mbikayi : « Tout est à refaire, en commençant par revisiter la loi électorale »

De plus en plus de voix s’élèvent pour exiger le renouvellement de la classe politique. Nous nous posons la question de savoir à qui s’adresse cette demande. C’est sûrement au Chef de l’État. C’est dans cette optique qu’il est fait état du refus d’accepter les chefs des partis et regroupements politiques au gouvernement. Y a-t-il une logique dans cette démarche ? Le renouvellement d’une classe politique peut-il être le fait d’une génération spontanée ?

À notre avis, ce renouvellement doit passer par le vote des lois qui facilitent aux jeunes la participation au jeu démocratique pour se faire élire. Or, notre arsenal juridique est fait pour favoriser les mêmes personnes. Ceux qui tiennent les leviers du pouvoir depuis un certain temps. En imposant le seuil de recevabilité de 60% avec des cautions exorbitantes, les partis politiques dirigés par les jeunes sont d’office éliminés de la course. Il faut être millionnaire pour présenter les listes. Seuls ceux qui occupent des hautes fonctions sont favorisés. À l’analyse des résultats des dernières élections législatives, nous constatons que les dix premières places (Sans mosaïques) sont occupées par :

1. UDPS 79 sièges : Parti au pouvoir ;

2. AFDC -A 34 sièges : Regroupement du président du Sénat ;

3. A/À-UNC 31 sièges : Parti du VPM de l’économie ;

4. AB 27 sièges : Regroupement du Premier Ministre ;

5. AAAP 23 sièges : Le seul regroupement qui vient en ordre utile, qui est en dehors des institutions.

6. MLC 21 sièges : Parti du VPM de la Défense

Les suivants sont dirigés par les membres du gouvernement ou les gouverneurs des provinces.

Ils ont acheté les mandats au premier degré auprès du souverain primaire avec des dons en espèces et en nature. Certains ont acheté le seuil et d’autres sièges au second degré (CENI) et d’autres ont négocié le seuil et ajouté quelques sièges au 3ème degré (Cour constitutionnelle).

Les bureaux des assemblées provinciales, les sièges au Sénat et les postes des gouverneurs leur ont été vendus aux enchères. Ils trônent partout.

Dans ces conditions, comment peut-on parler du renouvellement de la classe politique ? Par où les jeunes passeraient-ils pour avoir une place au soleil ?

Ceux qui conseillent au Chef de l’État de refuser les chefs des partis politiques et les sexagénaires au gouvernement devaient aller jusqu’au bout de leur logique en donnant l’exemple à l’Assemblée Nationale.

Notre famille politique a imposé 3 anciennes figures (Candidats) au poste du Président de la Chambre basse sans laisser aucune possibilité aux nouveaux visages de compétitionner.

Comment le Président de la République va-t-il éviter dans son gouvernement les Chefs des partis qui contrôlent l’Assemblée nationale ?

Notre histoire récente renseigne qu’élu Premier Ministre à la Conférence nationale souveraine (CNS), Etienne Tshisekedi avait évité tous les grands leaders politiques dans son équipe et s’était entouré des ministres néophytes. Les leaders politiques majeurs de l’époque s’étaient ligués contre lui, et son gouvernement avait vécu ce que vivent les roses, l’espace d’un matin.

La situation de la classe politique congolaise est complexe. Tout est à refaire. En commençant par revisiter la loi électorale.

Le plus surprenant est que tout le monde parle du renouvellement de la classe politique. On ne fait pas mention de la création d’une classe des entrepreneurs congolais. Toute notre économie est tenue par des étrangers. Malgré notre terre fertile, les rayons de tous les supermarchés sont remplis de produits importés. Et dire que nous avons un ministère de l’agriculture et l’autre de l’industrie.

Plusieurs millions de dollars ont été dépensés aux élections (Cautions, campagne…). Injectés dans le circuit économique, ils pouvaient servir à la création des PME pour donner de l’emploi aux jeunes. Ceux qui occupent des postes juteux, plutôt que de créer des entreprises et d’y placer leurs enfants, ils réinvestissent en politique avec l’argent gagné en politique et tous placent leurs enfants dans des institutions politiques.

On n’est pas sorti de l’auberge !

Tribune libre n°43 de Steve Mbikayi

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