Le coup d’État avorté, accompagné d’attaques armées perpétrées par un groupe d’assaillants dirigé par Christian Malanga contre la demeure du prétendant à la présidence de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, ainsi que l’assaut éphémère du Palais de la Nation, n’a pas encore livré tous ses arcanes. Cet événement, survenu à l’aube du dimanche 19 mai, a profondément marqué les esprits et suscité d’innombrables interrogations au sein de l’opinion publique. Parmi la myriade de questions soulevées pour parvenir à une compréhension exhaustive de cet événement, figure celle de savoir par quel subterfuge ces individus, majoritairement étrangers, ont réussi à pénétrer jusqu’à Kinshasa, la capitale, en étant lourdement armés. Répondant à cette préoccupation au cours d’un entretien accordé à nos confrères de Radio Okapi, le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Peter Kazadi, a corroboré que ces malfaiteurs n’ont pas agi de manière isolée. Selon ses dires, il ne fait aucun doute que des complicités internes ont favorisé cette entreprise. Cette révélation soulève davantage de questions quant à l’étendue de la conspiration et sur les individus ou factions internes au pays qui auraient pu faciliter une telle opération. La mise au jour de ces complicités internes appelle une enquête rigoureuse pour identifier et traduire en justice tous les protagonistes de cette tentative de putsch. Elle soulève également des inquiétudes quant à la sécurité nationale et à la capacité des forces de l’ordre à prévenir de telles incursions à l’avenir. La population et les observateurs attendent avec impatience les conclusions des enquêtes pour faire toute la lumière sur cette tentative de déstabilisation et pour élucider les mécanismes ayant permis à ces assaillants de progresser aussi loin dans la capitale, armés et résolus.
« Le problème de l’infiltration dans toutes nos institutions n’est plus à démontrer. Nous savons qu’ils n’ont pas agi seuls ; il y a certainement des correspondants qui sont dans nos rangs, et les enquêtes sont en train d’être menées pour identifier les complices afin que ceux-ci puissent être conduits devant la justice », a déclaré le vice-Premier ministre Peter Kazadi.
Une autre révélation majeure faite par Peter Kazadi est que ce groupe d’assaillants est entré sur le territoire congolais en passant par la République sœur de l’Angola, via la province frontalière du Kongo-Central. Cette information soulève de sérieux doutes quant à l’efficacité des services de sécurité aux frontières, qui sont censés garantir l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Cette situation interpelle sur plusieurs niveaux. D’abord, elle met en lumière les failles potentielles dans la surveillance et le contrôle des points d’entrée frontaliers. Comment un groupe d’assaillants, armé de surcroît, a-t-il pu traverser une frontière internationale sans être détecté? Cette question est d’autant plus pressante que la sécurité nationale dépend en grande partie de la vigilance et de la réactivité des services frontaliers.
Ensuite, cette révélation met en exergue les défis auxquels sont confrontés les services de renseignement et de sécurité. L’incapacité à intercepter ces individus avant leur entrée sur le territoire congolais suggère des lacunes dans la collecte et l’analyse des informations. Il est essentiel de se demander si les ressources humaines et matérielles allouées à ces services sont suffisantes et adéquates pour faire face aux menaces transfrontalières.
Par ailleurs, cette situation pose la question de la coopération régionale en matière de sécurité. La porosité des frontières entre la République démocratique du Congo et ses voisins, comme l’Angola, nécessite une coordination et une collaboration renforcées entre les services de sécurité des deux pays. Des mécanismes de partage d’informations et des opérations conjointes doivent être envisagés pour prévenir de futures infiltrations.
Ne jamais se reposer sur ses lauriers
Par ailleurs, bien malgré l’intervention rapide et efficace des forces de défense et de sécurité ayant réussi à neutraliser le cerveau de l’opération, l’opacité entourant cet événement exige une clarification urgente qui dépasse largement sa simple dimension sécuritaire.
Des esprits éclairés, comme Charles Kabuya, un analyste éminent des sphères politiques et économiques africaines, et un auteur réputé sur le développement du continent, considèrent cette attaque, en apparence meurtrière, comme véritablement révélatrice des failles de sécurité au sein de nos institutions nationales. Charles Kabuya et d’autres Congolais peinent à comprendre comment un assaut relativement aisé a pu être mené contre le Palais de la Nation, symbole de la Présidence de la République.
Selon lui, il est impératif de prendre des mesures concrètes, notamment en recentrant les missions des services de sécurité qui parfois s’éloignent de leur mission première.
Concernant la classe politique congolaise, souvent absorbée par les luttes de pouvoir et les postes influents, Charles Kabuya est d’avis que cette attaque doit servir de signal d’alarme quant à la nécessité de placer l’intérêt national au-dessus des querelles partisanes.
Enfin, l’auteur de la publication sur son compte X, intitulée “Ne jamais se reposer sur ses lauriers”, souligne que la vidéo montrant le chef du commando à bout de souffle doit rappeler à tous ceux qui nourrissent des fantasmes belliqueux et déconnectés de la réalité, notamment ceux de la diaspora, que la réalité dépasse la fiction et les ambitions politiques malveillantes ne peuvent être réalisées au détriment de la stabilité et du bien-être de la nation.
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