La République démocratique du Congo se trouve à une conjoncture décisive où la qualité de l’entourage présidentiel et du gouvernement devient cruciale. Dans ces moments où le destin de la nation est en jeu, il est essentiel que seuls des hommes dévoués au peuple gravitent autour du Président de la République, seul détenteur de la légitimité populaire pour gouverner la patrie. La sélection de ces hommes d’État, en particulier pour le gouvernement, ne doit pas être influencée par des manœuvres de chantage politique, par la puissance de leur influence ou par leur stature au sein de leur parti. Plus que jamais, le critère principal de sélection doit être leur dévouement inconditionnel au service du peuple et de la République, dans le but de faire progresser la nation. La nomination de Judith Suminwa au poste de Premier ministre, une première dans l’histoire du pays, n’est pas le fruit du hasard mais un acte délibéré de changement initié par Félix Tshisekedi. Comment, alors, Madame la Première ministre, envisage-t-elle la composition de son gouvernement ? Doit-elle se tourner vers le passé ou plutôt, forger une voie vers l’avenir prometteur qui a été envisagé ? Quoi qu’il en soit, le mandat confié à Judith Suminwa doit répondre à ce désir de renouveau, explicitement exprimé par le Président. Ce signal de changement, symbolisé par son historique nomination, exige d’elle une analyse précise et un engagement profond. Il lui incombe donc de ne pas céder aux pratiques obsolètes pour optimiser son équipe gouvernementale. Elle doit garder à l’esprit que dans l’arène politique, personne n’est indispensable. Nombreux sont ceux qui, comme elle aujourd’hui, ont fait leurs premiers pas dans le ministère. Cela montre que le besoin de renouveau, d’injecter du sang neuf et de provoquer un réel changement, est plus urgent que jamais.
Félix Tshisekedi, en sa qualité de chef de l’État, est résolu à ne pas succomber aux erreurs passées, celles qui ont favorisé l’ascension des autorités morales au sein des formations et coalitions politiques. Ce temps est révolu. Dans le contexte politique actuel, la seule autorité morale, la seule autorité légitime, reste indubitablement le peuple lui-même. De ce peuple émane l’attente légitime d’être gouverné non par des individus aspirant à des postes pour satisfaire leurs intérêts personnels, mais par des serviteurs dévoués à la prospérité collective.
Défi du renouveau politique
Dans l’arène politique contemporaine, nombreuses sont les figures qui se sont vantées, se tapant la poitrine, de diriger de vastes cohortes de députés et de sénateurs. Pourtant, nous sommes confrontés à un amer constat de défaillance dans le rendement politique, source d’un profond désenchantement pour la nation. Dans ce contexte où les espoirs se sont mués en désillusions, s’ouvre un chapitre que Judith Suminwa Tuluka, première femme à occuper le poste de Première ministre en République démocratique du Congo, est appelée à écrire avec audace.
Le mandat qui lui est conféré doit être une réponse au désir de renouveau exprimé par le Président Félix Tshisekedi. Ce changement, symbolisé par l’histoire de sa nomination, lui impose de réaliser une analyse précise et de faire preuve d’une profonde transformation. Comment, alors, Madame la Première ministre, envisage-t-elle la composition de son gouvernement ? Doit-elle regarder vers le passé, ou plutôt s’orienter vers l’avenir prometteur qui a été projeté ?
Le peuple, en vérité, ne souhaite ni se préoccuper de lourdes considérations politiques, ni supporter les promesses creuses des autorités morales et des factions politiques. Il est en attente de changement, les yeux tournés vers de nouveaux visages, concentré sur ses besoins immédiats et l’avenir de ses enfants. Il réclame, avec une patience exigeante, la fin de l’ère des autorités morales qui semblent rechercher le pouvoir pour leur propre plaisir.
La nomination de Judith Suminwa n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une décision délibérée de changement initiée par Félix Tshisekedi. Il incombe donc à la Première ministre de résister aux pratiques obsolètes. Elle doit garder à l’esprit que dans le jeu politique, personne n’est indispensable. De nombreux ministres avant elle ont fait leurs premiers pas dans l’arène politique, soulignant ainsi que le besoin d’apporter du sang neuf et de susciter un véritable changement est plus fort que jamais.
Redéfinir les normes de la pratique politique
La nomination de la Première ministre représente un moment charnière, lui offrant une occasion précieuse de s’affirmer et de protéger l’intégrité du Chef de l’État face aux ambitions voraces des politiciens établis. Ces derniers, souvent solidement ancrés dans leurs fonctions de députés, de sénateurs ou dans d’autres rôles similaires, ont la fâcheuse tendance de privilégier leurs intérêts personnels ou ceux de leur cercle familial restreint, au détriment de l’intérêt général. Il est fréquent que leurs suppléants soient des membres de leur propre famille, perpétuant ainsi un cycle fermé de pouvoir et d’influence préjudiciable à la diversification et à la démocratisation de la gouvernance du pays.
Ces mêmes individus cherchent également à occuper des postes au sein du gouvernement, une manœuvre qui, si elle n’est pas maîtrisée, pourrait menacer l’efficacité et la légitimité des deux branches du système politique du pays. Il serait donc judicieux, dans un souci d’équilibre et de respect des mandats pour lesquels ils ont été élus, de les maintenir au Parlement. Cela contribuerait non seulement à préserver l’intégrité du Parlement, mais aussi à renforcer la séparation des pouvoirs, indispensable à toute démocratie saine.
En résistant aussi aux tentatives de ceux qui cherchent à accumuler les postes de pouvoir, la Première ministre Judith Suminwa pourrait ainsi redéfinir les normes de la pratique politique, en mettant l’accent sur un renouveau basé sur l’éthique et la responsabilité. Cette approche constituerait un signal fort, démontrant son engagement envers la réforme et la transparence, tout en soutenant fermement le Chef de l’État dans sa lutte contre la concentration du pouvoir et la corruption. Une telle attitude pourrait non seulement restaurer la confiance dans notre système politique, mais également favoriser une gouvernance plus inclusive et représentative.
Pitshou Mulumba