À Kinshasa, le marché de la municipalité de Matete a été ravagé par un incendie, suscitant une vive préoccupation ce lundi. L’origine de cet incendie reste indéterminée, mais ses conséquences sont catastrophiques, menaçant la survie de nombreuses familles dont l’existence socio-économique dépendait de ce marché. Lors d’un entretien avec la presse, le bourgmestre adjoint de Matete, Junior Mutombo, a dressé un bilan provisoire de la situation. Junior Mutombo rapporte qu’aucune vie humaine n’a été perdue, mais souligne les pertes considérables subies par les commerçants, leurs marchandises ayant été détruites. Il décrit la situation comme déplorable et rapporte que les équipes ont œuvré toute la nuit avec des camions de pompiers pour maîtriser le feu, pendant que les commerçants pleuraient leurs pertes.
Le bourgmestre adjoint a mentionné les démarches en cours avec le gouvernement provincial et exprime son attente des décisions qui seront prises par les autorités urbaines. Des requêtes ont été envoyées aux autorités compétentes, dans l’espoir que des enquêtes soient lancées pour élucider la cause de l’incendie. Il reste en lien avec le gouvernement provincial et espère que des mesures seront rapidement mises en œuvre pour aider les vendeurs à reprendre leurs activités et à récupérer ce qui a été perdu.
Pour rappel, le marché de Matete est du type «centres commerciaux» parce qu’il est d’origine ancienne et de taille plutôt réduite car il a été implanté dans le coeur commercial des cités. Son emprise a été bien circonscrite parce qu’il est entouré des habitations dès leur création.
Le marché de Matete, à l’instar de nombreux autres marchés africains, se caractérise par une grande diversité, voire une hétérogénéité, des installations commerciales. Ce marché est structuré en quatre catégories d’installations de vente, dont l’équipement varie en fonction des revenus des commerçants. Cette typologie, organisée selon le niveau d’équipement, comprend : les bâtiments fermés (boutiques, magasins), les installations délimitées par quatre poteaux et couvertes mais ouvertes (hangars), les tables, et les étalages au sol. Notons que les boutiques et les hangars ont été construits par les commerçants eux-mêmes.
Ce marché se trouve actuellement dans une phase de transition, étant provisoirement délocalisé dans les rues entourant son ancien emplacement. Cette situation a engendré le développement incontrôlé d’un grand nombre de constructions précaires.
Au fil des années, l’utilisation anarchique des rues adjacentes par les vendeurs ambulants s’est intensifiée, donnant naissance à de véritables « marchés parallèles » dont l’ampleur peut rivaliser avec celle des commerçants officiellement reconnus du marché. Cette prolifération d’installations précaires engendre des défis majeurs en termes d’organisation, de maintenance et de propreté du marché.
Franck Yenga